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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

Notices biographiques

Notices thématiques

Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

 JENNISSEN Émile

     Né à Liège le 11 novembre 1882,
décédé à Liège le 5 juin 1949

Après des études au Collège Saint-Servais à Liège, Émile Jennissen entre à l’Université de Liège où il décroche un doctorat en droit (1902). C’est là que naît son attachement pour la France, sa langue, sa culture et sa civilisation. Il perfectionne d’ailleurs sa formation en droit en accomplissant un stage chez un avocat de Paris, où il vit plusieurs mois et fréquente le Palais et les Conférences littéraires (1906). Introduit dans certains cercles politiques, où il côtoie notamment René Viviani et participe à ses côtés à la bataille électorale de 1906, Émile Jennissen ne cache pas ses affinités pour le parti Radical, républicain et anticlérical. Dans les grandes revues françaises de l’époque, Jennissen signe quelques articles où il évoque sa Wallonie.

Sans être membre du comité organisateur, le jeune Jennissen participe au Congrès wallon organisé à Liège à l’occasion de l’Exposition universelle, par la Ligue wallonne présidée par Julien Delaite. S’il adopte la plupart des résolutions proposées, il s’abstient cependant lorsqu’il s’agit d’imposer l’apprentissage du français dans les écoles flamandes : il dit ne pas comprendre comment la Wallonie peut se permettre d’imposer le français aux Flamands. Par son opposition conjuguée à celle d’Albert Mockel et d’Oscar Colson, notamment, il sème le doute parmi les congressistes wallons et empêche les assises wallonnes de se terminer par une condamnation unanime de la loi dite d’égalité de 1898. La sauvegarde de l’unilinguisme de la Wallonie impose-t-elle le bilinguisme en Flandre ? Le congrès wallon de 1906, pas plus que celui de 1905, ne parviendra pas à répondre à cette question.

En 1906 justement, Émile Jennissen publie un livre curieux et prophétique qui s’intitule Le spectre allemand - France et Wallonie ; il y dénonce le danger pangermaniste et son cri d’alarme s’adresse surtout à la Wallonie et à Paris. En 1907, avec Hector Chainaye, Albert du Bois et Alfred Colleye, Émile Jennissen lance Le Réveil wallon, un des premiers hebdomadaires de défense wallonne. Organe de combat au service de la Fédération des forces wallonnes, Le Réveil wallon, dans son programme inaugural, affirme vouloir exposer et défendre les orientations des Congrès wallons de Liège en 1905 et de Bruxelles en 1906. Il détaille ensuite certains aspects qui lui paraissent essentiels : affirmer la prédominance de la langue française ; lutter pour que la Wallonie bénéficie de l’instruction primaire obligatoire et gratuite ; protester contre la manière dont est tue ou mutilée l’histoire de la Wallonie dans les manuels d’histoire officielle, etc. La dernière partie du programme révèle la francophilie déclarée du Réveil wallon. Durant les quelques mois d’existence du journal dont il a le titre de directeur, Jennissen s’occupe d’une chronique destinée à mieux faire connaître aux Wallons la France, sa vie culturelle et économique. De 1908 à 1910, Jennissen est secrétaire de rédaction de La Revue française, dont Colleye est le rédacteur en chef.

Avocat à la Cour d’Appel de Liège, Jennissen fonde, dans cette ville, l’association des Amitiés françaises (1909). Ce geste est loin d’être banal à une époque où Guillaume II inspire un respect servile et où, surtout, la troisième République subit les sarcasmes des nationalistes belges. Un peu plus tard, il participe aux travaux du Comité d’Études radicales franco-belge. Comme l’écrit René Pouret (L’Action libérale, juin 1949), il a été, sa vie durant, et jusqu’à son dernier souffle, un soldat de l’idée française aux marches de l’est ; et un défenseur du libéralisme démocratique, issu du grand mouvement de 89. En 1927, il se retire du secrétaire général des Amitiés françaises pour l’ensemble de la Belgique, mais il conserve la direction de la section liégeoise, très active dans l’Entre-deux-Guerres.

Pendant de longues années (1905-1912), Jennissen multiplie aussi les actions pour empêcher le détournement des trains express internationaux par Visé, Louvain et Anvers, au détriment de Verviers et de Liège. Ses efforts seront finalement couronnés de succès. En 1911, il affirme son respect à l’égard des revendications flamandes même s’il ne partage pas du tout leur orientation. Opposé au bilinguisme, il attire cependant l’attention des Wallons sur les dangers de leur ignorance du flamand : ils seront écartés à la fois des fonctions dirigeantes et seront de plus en plus étrangers à la Flandre. Et Jennissen de se demander si la séparation administrative ne serait pas la meilleure solution (1911).

Mesurant l’ampleur et la profondeur du Mouvement flamand, Émile Jennissen élabore un projet de séparation politique et administrative des Wallons et des Flamands, mesure essentiellement patriotique qui rétablira l’Union après les déchirements. C’est ce projet qu’il défend au sein de la section franco-belge présidée par Julien Delaite du congrès des Amitiés françaises, qui se tient à Mons en septembre 1911, et lors de l’important Congrès wallon de Liège, en juillet 1912. Le projet d’Émile Jennissen, que l’on peut qualifier de fédéraliste, prévoit notamment la création d’un Parlement flamand et d’un Parlement wallon. La séparation lui paraît inévitable sauf une improbable régression du flamingantisme : Je ne veux pas rechercher si les Flamands y trouveront leur compte mais il est bien certain que les Wallons, maîtres de leur culture intellectuelle et de leur argent, y auront d’énormes avantages. Le hideux “ bilinguisme ” d’à présent les diminue, tandis qu’une Wallonie intangible qui fortifiera par une éducation uniquement et profondément française les aptitudes raciques de ses enfants, sera mieux armée pour l’effort concurrent de toutes les races. Au Congrès wallon de 1912, il marque son accord sur le projet de séparation administrative de la Wallonie et de la Flandre, en vue d’une extension de son indépendance vis-à-vis du pouvoir central et de la libre expansion de son activité propre. Il intervient au Congrès (essentiellement culturel) de la Ligue wallonne de Liège, en 1913, parallèle à l’Assemblée wallonne, où il présente un projet détaillé avec Julien Delaite.

La séparation, Émile Jennissen la justifie par des raisons morales, politiques, économiques et linguistiques. Il considère que les aspirations de la Wallonie sont méconnues et son essor entravé. Elle supporte depuis 1882 un gouvernement réactionnaire, qu’elle désavoue régulièrement à chaque élection aux deux tiers de ses votes. Elle est écartée de la direction des ministères, et des chiffres précis la montrent dépouillée de ses ressources aussi bien que de son influence. Jennissen estime qu’il lui est impossible de concevoir une Wallonie, riche et éclairée, acceptant indéfiniment l’autorité d’une Flandre arriérée et hostile.

À Bruxelles, Émile Jennissen fonde le Comité national wallon qui prépare la présence des Wallons aux élections législatives. Quand la guerre de 1914 éclate, il gagne Paris, où Raymond Colleye le rejoint. Ensemble, ils fondent le journal La Wallonie, puis L’Opinion wallonne (1917-1918, 1920-1921). Jennissen y signe ses articles sous le pseudonyme de Borgueres. Particulièrement actif, il rencontre et revoit à Paris des parlementaires français et contribue à la création du Centre franco-wallon. Il entre aussi en contact avec quelques leaders flamands avec lesquels il établit les prémices d’une entente wallo-flamande sur une base fédéraliste.

Membre de l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1923), il est, avec Jules Destrée, à la tête des fédéralistes qui en démissionnent en juin 1923. Il préconise la reconnaissance de deux régions autonomes (hormis en politique extérieure) et Bruxelles ville libre. Si la Flandre refuse de s’allier politiquement et militairement avec la France, Jennissen demande que la Wallonie prenne ses dispositions pour éviter une revanche germanique. C’est d’ailleurs sur sa proposition de statut linguistique à l’armée, déposée à la Chambre en avril 1923, que la rupture s’est opérée avec les unionistes de Joseph-Maurice Remouchamps. Fervent défenseur de la langue française, Jennissen entend d’abord lutter pour sauver la Wallonie des menaces que font peser sur elle les revendications flamandes. Lorsque la Wallonie sera de civilisation française bien nette (…) alors elle exercera une influence sur le pays flamand, et alors seulement Jennissen acceptera de s’occuper des francophones de Flandre (La Terre wallonne, t. 1, n° 4, 1920, p. 176-179). Membre-fondateur de la Ligue d’Action wallonne (1923), Jennissen rejoint l’équipe du journal La Barricade dont il devient membre du comité directeur. Son modèle fédéral est clairement défini : deux régions autonomes, excepté en politique extérieure, et Bruxelles, ville libre. La Wallonie purement française et la Flandre ce qu’elle veut.

Après l’Armistice, Émile Jennissen se montre toutefois plus modéré qu’avant-guerre. La guerre est venue, qui a changé beaucoup de choses. Il n’y a plus de gouvernement de droite, les ministères ne sont plus monopolisés par les Flamands, le suffrage universel est instauré, les réformes morales et sociales sont en cours. Il ne reste plus, contre notre légitime influence, que le flamingantisme (…). Dès lors, Jennissen affirme que la séparation ne se fera que si le peuple flamand rejette délibérément toute influence française et wallonne, si ses mandataires, exagérant ses droits à l’égalité, le dressent hargneusement contre nous, comme un peuple élu qui voudrait en imposer à un peuple décadent. (…) Il reste des possibilités de salut pour la Belgique unitaire : elles résident toutes dans le respect de l’intégrité linguistique de la Wallonie, dans le partage loyal des influences au centre des pouvoirs et dans le développement libre de la langue française en Flandre, sans préjudice du perfectionnement là-bas de la culture néerlandaise.

En 1926, soutenu par la Ligue d’Action wallonne, dont il est membre du comité, Émile Jennissen dépose à la Chambre un projet de rectification de la frontière linguistique. Présent à l’ensemble des Congrès d’Action wallonne (1924-1930), il contribue à la définition du programme de la Ligue d’Action wallonne. Lors du deuxième congrès (Liège, 1925), il présente un rapport consacré aux Accords économiques franco-belges. En 1928, il s’oppose à Georges Truffaut (partisan d’un rapprochement de la Wallonie à la France) et parvient à faire adopter son projet, fédéraliste, par le congrès de la Ligue d’Action wallonne. Convaincu que les lois linguistiques votées en faveur des Flamands n’ont été que des apéritifs qui ont saoulé un Mouvement flamand devenu négation de l’unité belge, Émile Jennissen ne voit que dans l’autonomie, au moins culturelle, des deux peuples qui forment la Belgique le salut de cette dernière (1929). À l’occasion du septième et dernier congrès de la Ligue d’action wallonne (1930), la motion finale reprend l’idée de Jennissen relative à la nécessité de constituer dans les deux Chambres un bloc wallon qui agisse au-delà des partis sans se soumettre à aucun intérêt gouvernemental ou antigouvernemental. Prônant l’option fédéraliste, il souligne qu’il s’agit là de la dernière chance de la Belgique, avant de laisser les courants plus radicaux prendre le dessus (1930).

Militant de la Concentration wallonne, Jennissen prend la parole lors de plusieurs congrès. Il est l’un des trois rares parlementaires à participer au premier congrès de la Concentration wallonne en 1930. Son intervention sera particulièrement remarquée ; s’en prenant au groupe du Tocsin qui a noué des liens avec le groupe flamand Internatia, Jennissen soutient l’idée que la Wallonie possède en elle-même la force nécessaire à son émancipation et qu’elle n’a nul besoin d’appuis extérieurs. Le salut est en nous. Savoir ce que nous voulons, voilà notre mot d’ordre, conclut-il avant d’être longuement applaudi. À la suite du congrès, il devient membre de la commission créée par ce mouvement afin de rechercher, dans le cadre de la Belgique, la forme institutionnelle destinée à solutionner le différend wallo-flamand. Après quelques mois de travaux, le choix de la Commission se porte sur le projet fédéraliste, seul moyen d’encore maintenir unis, dans le cadre de la Belgique, les deux peuples, en fait séparés. Le projet élaboré se présente comme un simple contrat à établir entre Wallons et Flamands. Il prévoit la reconnaissance de deux régions, la Wallonie et la Flandre, et du territoire fédéral de Bruxelles ; séparée par la frontière linguistique, chaque région est autonome et délègue au pouvoir central les seules compétences de la politique étrangère, de la défense nationale, de l’administration de la colonie et de l’établissement d’un système douanier ; quant à l’accès aux plus hauts grades de la hiérarchie administrative, il est permis avec la seule connaissance d’une des deux langues régionales. Lors du deuxième congrès de la Concentration wallonne (Liège, 18 octobre 1931), c’est Émile Jennissen, représentant la Ligue d’Action wallonne de Liège, qui présente et défend le choix de la commission  : un loyal essai de vie commune. Il incite d’ailleurs les congressistes à se prononcer rapidement sur un texte qui définit enfin le fédéralisme souhaité par les Wallons.

Au moment de sa création, il adhère à la Société historique pour la Défense et l’Illustration de la Wallonie et participe aux travaux du comité de celle-ci (1938-1940). Militant très actif tant par la plume que lors de conférences, il n’a jamais cessé d’écrire que ce soit dans Le Journal de Liège (1908), dans le Bulletin trimestriel du Comité d’Action wallonne de l’Arrondissement de Liège (1923), La Barricade (GWA), Midi, La Patrie française, Le Tocsin (1930), L’Action wallonne, La Bataille wallonne (1932), Noss’Pèron, Quatorze Juillet… Présent aux pèlerinages de Waterloo, Jennissen fait notamment une intervention importante en 1933. Il donne aussi une multitude de conférences à travers la Wallonie, avec une rare éloquence, un talent apprécié et des attitudes d’homme cultivé et raffiné. Dans un style très “ Vieille France ”, il expose ses vues qui constituent une doctrine nette et radicale ; sa fidélité à une politique très rectiligne ne lui permettra cependant pas d’occuper de hautes fonctions ministérielles.

Appelé à succéder à Paul Van Hoegaerden décédé, Émile Jennissen devient député de Liège (18 octobre 1922-1939) ; membre du parti libéral où il représente le courant des démocrates progressistes (défenseur du suffrage universel, de l’école laïque et du service personnel), Jennissen ne manque aucune occasion de défendre la cause wallonne et fédéraliste. Il convient de souligner que c’est contre l’avis de son parti que Jennissen a soutenu au Parlement le projet de recrutement régional à l’armée (1928). Pressenti pour succéder à François Bovesse, devenu gouverneur de Namur (13 avril 1937), au poste de ministre de la Justice, Jennissen est écarté au profit de Victor de Laveleye ; le militant wallon Jennissen ne paraissait pas correspondre au profil ministériel nécessaire pour défendre la loi d’amnistie finalement votée (juin 1937). Lors de la formation du gouvernement Spaak en mai 1938, le président de la fédération des libéraux de Liège est refusé par Léopold III qui considère que Jennissen n’est pas représentatif des libéraux wallons (Stengers J., L’action du roi en Belgique, 1996, p. 54).

En raison de son désaccord par rapport à la politique économique générale du gouvernement Spaak et au projet d’extension de la couverture de l’assurance chômage, Max-Léo Gérard, ministre libéral des Finances, démissionne le 2 décembre 1938 et est remplacé à ce poste par le libéral bruxellois Albert-Édouard Janssen. Suite au remaniement ministériel et à la redistribution des portefeuilles (Joseph Merlot ne conservait que ses fonctions de Ministre de l’Intérieur), il est fait officiellement appel à Émile Jennissen qui accepte le poste de ministre de la Santé publique. Il ignore à ce moment-là qu’un tourbillon va emporter le gouvernement et surtout ses espoirs de faire avancer les dossiers wallons. En effet, bien que le gouvernement ait nommé, le 7 novembre 1938, les membres de l’Académie de médecine, ce n’est que le 21 janvier, jour de l’inauguration des Académies flamandes, et de l’entrée en fonction de Jennissen, que l’opinion publique apprend la nomination de l’ancien activiste Adriaan Martens. Les lecteurs de L’Action wallonne connaissaient cependant la nouvelle depuis le 15 janvier. Le libéral Mundeleer interpelle le gouvernement mais Paul-Henri Spaak persiste dans sa politique. Le 2 février, la Chambre vote une motion de confiance où, par 88 voix (majorité flamande) contre 86 et 7 abstentions, le gouvernement est mis en difficulté. Le 8 février, les présidents libéraux de la Chambre et du Sénat exigent la démission du docteur Martens. Le 9, les trois ministres libéraux du gouvernement démissionnent, un cabinet Pierlot est formé le 21 février ; Émile Jennissen n’en est pas. Non seulement il n’aura été qu’un ministre éphémère mais, en plus, l’acceptation, par forme de solidarité gouvernementale, de la déclaration ministérielle favorable au maintien du docteur Martens au sein de l’Académie flamande, lui vaudra son élimination au poll du Parti libéral liégeois, précédant les élections d’avril 1939. Enfin, il est à noter que le ministre libéral Jennissen s’est rallié à la large majorité qui a voté, à l’instar de tous ses amis libéraux notamment, contre la prise en considération, le 2 février 1939, de la proposition de révision de la Constitution déposée par Georges Truffaut, François Van Belle et Joseph Martel.

Depuis son départ du Parlement, à la veille de la guerre, Émile Jennissen cesse toute participation active au sein du Mouvement wallon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il craint pour sa vie, traqué en tant que franc-maçon par l’occupant et ses zélés collaborateurs. Auteur d’une Brève histoire de l’Entre-Deux-Guerres (fin 1939 !), ouvrage dans lequel il manifeste clairement son attachement à la France, il accepte néanmoins, dans la clandestinité de participer à la préparation du congrès national wallon de l’après-guerre (1943-1945). C’est lui notamment qui rédige le texte de la première invitation. Membre du comité organisateur, en tant que juriste, il a rassuré ses amis quant à leur liberté constitutionnelle d’envisager le rattachement de la Wallonie à la France. Jusqu’en 1947, il fait partie du Comité permanent du Congrès national wallon.
 

Conseiller communal de Liège (1926-1949), échevin à trois reprises, il est révoqué par l’occupant allemand en date du 4 juin 1941 en même temps qu’Auguste Buisseret. Le 7 septembre 1944, il retrouve un échevinat et est chargé de l’Instruction publique. Émile Jennissen fait adopter par le conseil communal l’orthographe définitive du nom de la ville de Liège. Jusqu’alors l’accent voguait entre grave et aigu. Membre de Wallonie libre, il apporte sa contribution à son journal et se montre un collaborateur actif du Gaulois. Au moment de la suspension de ce quotidien wallon, il prend part à un meeting de protestation organisé à Liège et prend la tête d’un cortège qui se rend devant le Perron liégeois. Ses Tribunes libres dans L’Express attestent de l’opiniâtreté du combat de Jennissen ; considéré comme un guide moral par les jeunes militants wallons, Émile Jennissen s’éteint en laissant un dernier article à L’Action libérale, dans lequel il traitait de l’application du recensement et des nouveaux dangers courus par une Wallonie définitivement minoritaire dans l’État belge.
 

 Paul Delforge

 

 

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