Institut Destrée - The Destree Institute

               Accueil

Organisation

Recherche scientifique

Education permanente

Conseil

Action

Evénements

 

 

Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

Notices biographiques

Notices thématiques

Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

 HUREZ Léon

    Né à Strépy-Bracquegnies le 3 juin 1924,
décédé à La Louvière le 27 juillet 2004

Avec une formation d’instituteur (1943) puis de régent scientifique (1946) à l’École normale de l’État à Nivelles, ce fils de mineur, orphelin à 16 ans, devient instituteur à l’Athénée de Soignies (1947) puis professeur de sciences et de mathématiques à l’École moyenne de Houdeng-Aimeries (1948) et à l’École industrielle des apprentis mineurs (1961). Militant syndical CGSP et militant socialiste, farouche opposant au retour de Léopold III durant la Question royale, secrétaire régional CGSP enseignement, Léon Hurez participe aux travaux de la Commission permanente du pacte scolaire.

Durant l’hiver ’60-’61, Léon Hurez participe intensivement au mouvement de grève contre la Loi unique. Le 9 janvier, il invite et accueille André Renard à La Louvière. L’activité du jeune Hurez est remarquée par Hector Roland, secrétaire fédéral de l’arrondissement de Soignies du PSB qui lui propose la troisième place sur la liste socialiste (derrière Joseph Martel et Marcel Collart). Hurez est élu député socialiste de l’arrondissement de Soignies (1961). Il exercera son mandat pendant vingt ans (1981).

Membre et responsable de la propagande de la régionale du Centre de Wallonie libre (1962), membre du comité central d’Action wallonne dans la région du Centre (1962-1964), vice-président de la régionale du Centre du Mouvement populaire wallon (mai 1962, septembre 1963), président d’honneur de la section de Houdeng-Aimeries du MPW (mai 1962), Léon Hurez participe au Congrès d’Action wallonne de Namur (23 mars 1963) ainsi qu’à la manifestation du 26 mai à Charleroi. Durant tout le printemps 1963, il participe d’ailleurs à de nombreux meetings et conférences où il explique le programme du Mouvement populaire wallon. Léon Hurez est l’un des cinq représentants officiels du MPW au sein du Collège exécutif de Wallonie (1963-1964) qui organise le pétitionnement de l’automne 1963.

Avec Freddy Terwagne, André Cools, Ernest Glinne et Fernand Massart, il apparaît comme l’un des rebelles fédéralistes wallons du PSB du début des années soixante. Membre du groupe La Gauche et du Mouvement populaire wallon, Léon Hurez est exclu du groupe parlementaire socialiste pendant deux mois pour avoir voté contre la loi sur le maintien de l’ordre. Il sera aussi concerné par la motion de double incompatibilité votée par le PSB en décembre 1964, à l’égard des affiliés actifs au MPW et dans le groupe La Gauche. Sans renier ses options, Hurez choisit de demeurer membre du Parti socialiste belge.

Député socialiste de Soignies, il ne cache pas qu’il souhaite le dépassement du provincialisme et la reconnaissance légale de deux communautés, la Flandre et la Wallonie, ainsi que d’une entité bruxelloise. La révision institutionnelle, utile pour préserver la Wallonie de sa minorisation dans l’État belge, ne lui paraît cependant pas suffisante pour assurer la reconversion et la modernisation de l’industrie wallonne. Face à l’impuissance du néocapitalisme et le décrochage des groupes financiers, il estime indispensable d’instituer une initiative industrielle publique, sous la forme d’une Société wallonne de Développement et d’Investissement. L’exemple de pays non-socialistes montre que l’idée est réaliste et applicable (1967).

Demeuré fidèle au PSB malgré les mesures prises par ce dernier contre les responsables du MPW, Léon Hurez contribue à l’évolution de l’idée wallonne au sein du parti socialiste et il lui revient le mérite, partagé notamment avec Freddy Terwagne, d’avoir donné leur orientation wallonne aux congrès socialistes wallons de Tournai et de Verviers (1967). En 1969, Hurez devient membre du Comité permanent d’un Congrès national wallon qui vit ses derniers instants (1969-1971). Lorsque Joseph-Jean Merlot devient vice-Premier ministre (1968), Léon Hurez le remplace à la présidence du comité des Fédérations socialistes wallonnes. Très proche de Freddy Terwagne et d’André Cools, Hurez accepte notamment d’être le rapporteur de la loi Terwagne sur la planification et la décentralisation économique.

Conseiller communal (1964-1988), bourgmestre de Strepy-Bracquegnies (1965-1976) puis du Grand La Louvière (1977, 1979-1984), membre de la Commission de l’Éducation nationale et de la Culture, auteur d’une proposition de loi modifiant l’article 54 du Code des impôts sur les revenus, rapporteur sur le projet de loi organique du pouvoir d’investigation statistique de l’État, questeur à la Chambre (25 novembre 1971-27 janvier 1972), il est nommé ministre francophone de l’Éducation nationale dans le gouvernement Eyskens-Cools (1972-1973) ; Léon Hurez qui ambitionne de promouvoir l’idée d’une école pluraliste quitte alors la présidence du comité des Fédérations wallonnes avant de la retrouver, en février 1973. Ce comité avait acquis, entre-temps, un caractère “ légal ” au sein du PSB.

Au lendemain des élections du 10 mars 1974, Léon Hurez est le négociateur officiel du Parti socialiste belge lors de la mission exploratoire de Léo Tindemans. Considérant qu’il ne dispose pas de garanties suffisantes en matière de réformes économiques (initiative publique) et institutionnelles (application de l’accord FGTB-PSB relatif à la régionalisation), il refuse toute participation gouvernementale du PSB. À la tête du Comité permanent des socialistes wallons, il réclame les moyens indispensables au fonctionnement de la Société de Développement régional, un transfert de l’administration vers les régions et une rationalisation des services provinciaux. Cette décision conduit le PSB dans une cure d’opposition de quatre années au cours desquelles le Rassemblement wallon tentera d’instaurer une régionalisation transitoire.

Wallon résolu, Hurez contribue à l’orientation fédéraliste du PSB. Il encourage une régionalisation accrue de son parti et apporte aussi une forte contribution à l’élaboration des projets de réforme institutionnelle au sein du comité permanent des Fédérations socialistes wallonnes. En juin 1976, le PSB s’accorde avec la FGTB sur un projet de révision constitutionnelle qui servira de référence durant toute la période de négociations conduisant à la réforme de 1980 ; ce projet prévoyait la suppression des provinces, des conseils culturels et du Sénat ; il créait trois régions (Wallonie, Flandre, Bruxelles) dotées de réels pouvoirs politiques (exécutif et législatif distincts du national) et financiers. Les compétences des trois régions recouvraient la politique d’expansion économique, l’emploi, la législation industrielle, la politique foncière, le logement, l’agriculture, l’infrastructure touristique, la politique familiale et démographique, l’hygiène, la chasse, la pêche, l’urbanisme et la restructuration, et le renforcement des pouvoirs locaux.

Vice-Premier ministre dans le gouvernement Tindemans II et ministre de la Fonction publique (1977), en contact étroit avec le président de son parti, André Cools, ainsi qu’avec Guy Spitaels et Jean-Maurice Dehousse, Léon Hurez participe aux longues négociations portant sur la réforme de l’État et aboutissant au pacte d’Egmont-Stuyvenberg. Il sera cependant pris de court par le Premier ministre Tindemans qui annoncera la démission de son Cabinet en septembre 1978. Vice-Premier ministre dans le gouvernement Vanden Boeynants (1978-1979), Léon Hurez poursuit son combat en faveur de l’inscription dans les textes de loi des revendications du Mouvement wallon ; il obtient notamment la décision de réaliser le canal du Centre et donc de construire l’ascenseur pour bateaux de Strépy-Thieu, ainsi que l’accélération de la route Binche vers l’autoroute. Il se montre aussi intransigeant en matière d’amnistie. Il contribue enfin à la réussite de la réforme de l’État de 1980.

Président du Conseil culturel de la Communauté française (avril 1979), Léon Hurez devient, le 6 novembre 1980, le premier président du premier Parlement wallon officiel. Alors appelé Conseil régional wallon, le pouvoir législatif wallon était issu des lois d’août 1980. Il s’agissait là du couronnement d’un parcours politique axé notamment sur la défense de la Wallonie.

 Paul Delforge

 

 

L'Institut Destrée L'Institut Destrée,
ONG partenaire officiel de l'UNESCO (statut de consultation) et 
en statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social
des Nations Unies (ECOSOC) depuis 2012
  The Destree Institute The Destrée Institute,
NGO official partner of UNESCO (consultative status) and 
in Special consultative status with the United Nations Economic
and Social Council (ECOSOC) since 2012 

www.institut-destree.eu  -  www.institut-destree.org  -  www.wallonie-en-ligne.net   ©   Institut Destrée  -  The Destree Institute