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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

 HENRY Paul

   

Né à Seraing le 23 janvier 1905,
décédé à Liège le 18 juillet 1979

Docteur en droit de l’Université de Liège (1928), Paul Henry prête serment comme avocat en 1928 et est inscrit au barreau de Liège en 1931. Membre de la Garde wallonne autonomiste (1922), il collabore au journal La Barricade. Se référant aux principes de 1789, il réclame l’autonomie administrative et le principe du recrutement régional à l’armée : Sinon, les Wallons les prendront par la force. En 1930, il tente de former une Jeune Garde wallonne en région liégeoise. Collaborateur du journal Le Tocsin (1930-1931) dont il est aussi le secrétaire de rédaction, il a d’abord été l’éphémère directeur de La France wallonne, qui ne connut qu’un seul numéro (1930).

Membre de la Ligue wallonne de Seraing, membre du Comité d’Action wallonne (1928-1932), Paul Henry est le délégué officiel du comité liégeois au deuxième pèlerinage de Waterloo (16 juin 1929). À cette occasion, il prend la parole au nom de l’Action wallonne. S’il s’exprime alors devant une centaine de personnes, il dispose d’un auditoire plus nombreux l’année suivante (500 personnes) pour dénoncer, au nom des Amis du Tocsin dont il est le délégué officiel, la légende officielle qui veut que les troupes wallonnes aient servi sous les drapeaux de l’Orange. Henry y tient toujours un discours musclé, dénonçant la ville d’Anvers qui capitula joyeusement en 1914 devant l’envahisseur allemand, dénonçant la libération de Borms mais jugeant tout compte fait que cela regardait la Flandre seule si l’on voulait bien la séparer de la Wallonie. En 1930, il écrit : Wallons, l’heure cruciale approche pour nous ; ou vous briserez les liens qui nous unissent à la Flandre ou vous périrez en francs-tireurs dans les ruines de vos villes incendiées au son des fifres prussiens ! (Le Tocsin, septembre 1930, n° 4, p. 2).

À l’occasion du septième et dernier congrès de la Ligue d’Action wallonne (1930), il opte pour des solutions radicales : il ne reste dès lors que deux solutions : l’indépendance de la Wallonie ou sa réunion avec la France. Paul Henry est assez proche de Georges Truffaut. Avec lui, il partage l’idée – depuis 1925 – d’établir des contacts avec les autonomistes flamands, ce que refuse la majorité des groupements wallons auxquels il est affilié. Néanmoins, se détachant de la Ligue d’Action wallonne (1930) et se retrouvant au sein du groupe du Tocsin, Paul Henry et Georges Truffaut entrent en contact avec le groupe Internacia d’Anvers avec lequel est signé un accord de reconnaissance du principe d’intégrité française de la Wallonie et d’intégrité flamande de la Flandre, accord qui réprouve toute menée impérialiste de part et d’autre et qui dénonce le centralisme belge (1930).

Favorable à la reconnaissance de trois régions, une Wallonie française unilingue, une Flandre unilingue néerlandaise et une agglomération bruxelloise bilingue, Henry est favorable à la séparation judiciaire présentée en 1930 par le projet Janson-Jaspar si l’unilinguisme français est garanti en Wallonie en matière judiciaire ; il demande aussi que les communes wallonnes égarées en Flandre bénéficient d’un régime en français en matière judiciaire et que les limites des ressorts de Cour d’Appel soient revues. Membre de la commission créée par le premier congrès de la Concentration wallonne (septembre 1930), Paul Henry recherche, dans le cadre de la Belgique, la forme institutionnelle destinée à résoudre le différend wallo-flamand. Après quelques mois de travaux, le choix de la Commission se porte sur le projet fédéraliste, le seul moyen d’encore maintenir unis, dans le cadre de la Belgique, les deux peuples, en fait séparés. Le projet élaboré est un simple contrat qu’il s’agit d’établir entre Wallons et Flamands. Il se présente comme un loyal essai de vie commune. Il prévoit la reconnaissance de deux régions, la Wallonie et la Flandre, et du territoire fédéral de Bruxelles ; séparée par la frontière linguistique, chaque région est autonome et délègue au pouvoir central les seules compétences de la politique étrangère, de la défense nationale, de l’administration de la colonie et de l’établissement d’un système douanier ; quant à l’accès aux plus hauts grades de la hiérarchie administrative, il est permis avec la seule connaissance d’une des deux langues régionales. Séparatiste et pro-français convaincu, Paul Henry accepte le fédéralisme comme une étape nécessaire. Considérant que le moment psychologique pour obtenir la réunion à la France (1933), il réclame cependant d’urgence une union économique intégrale avec la France.

Présent au deuxième congrès de la Concentration wallonne (1931), Henry préside la Garde wallonne de Seraing et est son délégué au troisième congrès de la Concentration wallonne (1932). Lorsque les frontistes déposent au Parlement une proposition de statut fédéral pour la Belgique, Paul Henry l’analyse en détails et fait rapport au comité de la Ligue wallonne de Liège ; à ses yeux, le projet frontiste constitue une base sérieuse de discussion : l’avocat Henry suggère une série d’amendements, d’objections et de modifications, mais la Ligue refuse de faire siennes les conclusions de P. Henry.

Rapporteur de la commission de la Justice créée au sein de la Concentration wallonne, Paul Henry examine aussi le projet de loi sur l’emploi des langues en matière judiciaire (projet Marck) et émet de nombreuses modifications qui sont adoptées par le quatrième congrès de la Concentration wallonne (1933). En 1934, il publie ce rapport sous la forme d’une brochure intitulée L’emploi des langues en matière judiciaire.
 

Alors avocat stagiaire chez Auguste Buisseret, un différend avec son patron sur un projet de Constitution belge élaboré d’un point de vue wallon, entraîne la rupture. Avocat, puis agent commercial et conseiller juridique, Paul Henry quitte le Mouvement wallon pour ne plus s’occuper que du mouvement socialiste. Durant la Guerre d’Espagne, il hébergera notamment des petits enfants espagnols.
 

 Paul Delforge

 

 

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