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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.
   

HAPPART José

    Né à Herstal le 13 mars 1947

C’est à Chertal que naît José Happart. Son père y tient une exploitation agricole jusqu’au jour où il est exproprié pour permettre le développement de la sidérurgie. Le père Happart achète alors une ferme à Fouron-Saint-Pierre (1962) qu’il aménage et où il vient s’installer en 1964. Entre la date de l’achat et celle de l’installation, les communes fouronnaises sont passées de la province de Liège à celle de Limbourg. Élève du Collège Saint-Hadelin à Visé puis à l’Institut agricole du Collège Saint-Louis à Waremme, José Happart doit abandonner ses études pour reprendre la ferme de son père frappé par un infarctus. Après son service militaire, il est diplômé technicien agricole A3 après avoir suivi des cours par correspondance en économie et gestion, avec spécialisation dans l’agriculture.

Syndicaliste agricole, membre des Jeunes Alliances paysannes, où il occupe plusieurs fonctions importantes, président des Jeunesses agricoles professionnelles d’Aubel de 1968 à 1972, membre du comité-directeur des UPA, vice-président des JAP (Wallonie) de 1970 à 1973, connu pour son audace et sa persévérance dans la défense d’une cause (n’a-t-il pas fait entrer un taureau au siège du Parlement lors d’une manifestation d’agriculteurs ?), il rejoint l’Association des Parents francophones des Fourons qui s’est constituée dans le but de financer un enseignement en français dans l’entité. Un arrêté du Conseil d’État empêche en effet l’ouverture d’une école francophone (août-décembre 1976). Cofondateur du groupe d’action Le Hérisson (1977), José Happart est choisi comme président de l’Association de parents (1978). Celle-ci deviendra rapidement l’Action fouronnaise. Ce sont les nombreuses et tumultueuses “ promenades ” du TAK et du VMO qui décident José Happart à quitter le syndicalisme agricole pour se consacrer exclusivement à la cause fouronnaise, à la défense de la démocratie et de la justice (1979).

Sa rencontre, brève et voulue discrète, avec le roi Baudouin, sur une bretelle d’autoroute à hauteur de Verviers, place José Happart sous les projecteurs des médias et allume un feu de haine du côté des extrémistes flamands. Ils seront notamment 400 à manifester devant le Palais royal contre la rencontre entre le roi et le défenseur d’un autre statut pour Fourons. Au lendemain des incidents provoqués dans les Fourons par les manifestants flamands en 1980, José Happart, alors président de l’Action fouronnaise, crée avec Robert Gillon, ancien bras droit d’André Renard et responsable des Mouvements wallons, l’Association Wallonie-Fourons (printemps 1980). La fondation de cette association témoigne symboliquement de la transmission de la tradition du Mouvement wallon d’un leader à un autre.

Le 10 octobre 1982, José Happart est élu sur l’unique liste francophone, Retour à Liège, qui obtient 10 des 15 sièges du conseil communal. Ayant reçu le plus grand nombre de voix de préférence tout en étant dernier de liste (869 des 2.803 votes valables), José Happart est proposé comme bourgmestre. Prêtant serment comme premier échevin le 1er janvier 1983, en l’absence de bourgmestre nommé, il fait fonction. Mais le 19 janvier 1983, la députation permanente du Limbourg constate que le bourgmestre de Fourons ne se présente pas à l’examen de néerlandais auquel elle l’a convoqué. Ce jour-là, contestant la légalité de la convocation de la députation permanente du Limbourg, José Happart se rend à Paris, au Centre culturel Wallonie-Bruxelles, pour protester contre la violence faite aux Fouronnais lors des marches du TAK et du VMO. Les tensions sont particulièrement fortes en cette année 1983, et atteignent leur paroxysme lorsque trois militaires flamands, proches du mouvement nationaliste flamand d’extrême-droite Vlaamse militanten Orde (VMO) tirent, le 29 juillet, sur les clients d’un café francophone à Fouron-le-Comte, faisant six blessés, dont un grave.

Le 4 février, José Happart est nommé bourgmestre par le roi, mais son entrée en fonction est reportée au 31 décembre 1983. Cette nomination deviendra la quadrature du cercle de ce que l’on va appeler l’affaire Happart. En effet, à la suite d’une plainte introduite par deux conseillers communaux flamands, la Chambre flamande du Conseil d’État destitue J. Happart de son mandat, estimant sa connaissance du néerlandais insuffisante. Arguant du fait que la loi communale n’impose aucune connaissance linguistique particulière, José Happart rejette toute forme d’examen linguistique. Entre le 13 octobre 1986 et le 15 octobre 1987, on assiste à ce que la presse appelle les neuf tours du carrousel fouronnais : solidaire de son maïeur, le Collège échevinal de Fourons démissionne chaque fois que José Happart est démis de ses fonctions de bourgmestre. Dès lors, José Happart se retrouve automatiquement premier échevin et donc bourgmestre ff. Deux gouvernements tombent sur cette question qui coûte aussi à Charles-Ferdinand Nothomb son poste de ministre de l’Intérieur. Le 1er janvier 1989, une solution provisoire est trouvée ; moyennant une série de compensations améliorant la vie des Fouronnais, José Happart accepte un mandat de premier échevin, tandis que Nico Droeven, régent en langues germaniques, devient bourgmestre.

Entre-temps, José Happart a été élu parlementaire européen sur les listes socialistes avec 234.996 voix de préférence (1984). Trois mois plus tard, à l’occasion de la fête du Peuple fouronnais, le “ Hérisson ” adhère au Parti socialiste. Au Parlement européen, où 308.117 électeurs le reconduisent en 1989, il est membre des commissions de l’agriculture et des problèmes des régions ; tenant compte des difficultés du quart monde qui touche 30 millions d’Européens et de celui des excédents agricoles, il lance avec Coluche l’opération Resto du Cœur avant de préciser l’idée et de créer les Coopératives du Cœur. En 1994, il figure comme tête de liste du PS aux élections européennes et est réélu avec 265.376 voix de préférence. Au Parlement européen, ses interventions sur le dossier de la vache folle susciteront débats et polémiques.

Fondateur et président de Wallonie Région d’Europe (1986), José Happart relance l’action du Mouvement wallon à la fin des années quatre-vingt. En juin 1999, il est élu sénateur et conformément à son souhait et suite à sa domiciliation à Liège, il devient ministre de la Région wallonne chargé de l’Agriculture (juillet). Lors des élections régionales du 13 juin 2004, il emmène la liste socialiste à Liège et réalise le meilleur score personnel, toutes listes confondues (29.514 voix). En juillet, il est choisi comme président du Parlement wallon où il succède à Robert Collignon.

Paul Delforge

 

 

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