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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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FABRY Camille

    Né à Seraing le 26 février 1887,
décédé à Bressoux le 8 mars 1960

Venu à la littérature par la poésie, le jeune Camille Fabry est très tôt remarqué par Iwan Gilkin et Edmond Picard, et collabore à La Belgique artistique et littéraire. Ses premiers recueils de poésies sont couronnés de nombreux prix. Pendant la Première Guerre mondiale, il célèbre l’héroïsme des blessés et, en 1920, consacre un essai à Karl Liebknecht en Belgique pendant la guerre.

Brancardier volontaire pendant la guerre 1914-1918, Camille Fabry fut blessé sur l’Yser en avril 1915. Chef de bureau à l’administration communale de Seraing, il s’y occupe spécialement des Beaux-Arts et est le conservateur de la Bibliothèque centrale de la ville ; par ses achats et par les conférences qu’il organise, Fabry devient un propagateur estimé des auteurs wallons : il encourage la lecture de Krains, Tousseul, Hubermont, Destrée, Simenon, Glesener… En 1914, il est l’un des fondateurs du Musée de Seraing. En 1918, il crée les Amitiés wallonnes et, en 1921, l’Université Floréal qui organise des causeries et des conférences souvent suivies d’une partie récréative. Utilisant occasionnellement le pseudonyme de Delio, il collabore à l’Almanach wallon (1923, 1924), à Noss’Pèron et est le directeur-fondateur de La Wallonie en fleurs, revue des arts et des lettres (1922-1928). De 1921 à 1925, il est l’un des délégués de Liège à l’Assemblée wallonne.

Auteur d’un ouvrage dédié à sa ville natale, il publie aussi, en 1933, des Entretiens nouveaux, soit 25 dialogues philosophiques et familiers dissertant sur tous les sujets de la morale laïque. On lui doit aussi le livre À l’aube d’un monde nouveau (1932). Prix Balzac de la Société des Gens de Lettres de France, lauréat de l’Académie française, Camille Fabry se révèle être à la fois un penseur socialiste, un poète, un auteur de théâtre, d’essais et de récits de guerre.

Président d’honneur de la Fédération des anciens Combattants sérésiens, il est surtout le président provincial liégeois de l’œuvre nationale des Anciens Combattants. . Membre du comité de la section de Liège des Amitiés françaises (1937-1940), avec Georges Thone et Georges Truffaut, il entend prendre une part active dans l’organisation de nombreuses manifestations visant à défendre l’influence de la France en Belgique. Directeur de la Bibliothèque centrale et du Musée de Seraing, il figure parmi les membres du comité d’honneur du premier Congrès culturel wallon (Charleroi, 1938). Membre du Congrès national wallon, Camille Fabry participe au congrès wallon de 1945 (Liège, 20 et 21 octobre).

Durant la Seconde Guerre mondiale, Camille Fabry entre en résistance. Dès les 16 février 1940, à la demande du gouvernement français, il donne une conférence sur Radio-Paris, au nom des anciens combattants de Belgique. Le poste allemand de Stuttgart répond de façon agressive aux propos de Fabry qui se retrouve sur une liste noire allemande au moment de l’invasion. Dès ce moment, Fabry gagne Paris et, le 13 mai, lance un Appel à toutes les forces vives de Belgique, par l’intermédiaire du micro de Radio-Paris. Deux jours plus tard, La Meuse de Paris publie cet Appel. Également menacé de mort par Le Pays réel, Fabry revient néanmoins en Wallonie et se cache dans la région de Chaudfontaine où il travaille au profit de la presse clandestine, puis en venant en aide aux réfractaires. Lieutenant de réserve de l’Armée belge, Capitaine de l’Armée de Libération, Camille Fabry contribue aussi à fournir de l’aide aux évadés français de passage à Liège, pour faciliter leur retour en France. C’est l’ONAC qui sert de couverture à cette activité clandestine, dénoncée par un traître infiltré dans le réseau. Camille Fabry échappera de justesse à la perquisition de la Gestapo. Incorporé au Service SRA Antoine en juin 1942, dont il devient le chef adjoint, il travaille comme Agent de renseignements au service de la Sûreté de l’État belge. La famille Fabry paya au prix cher sa lutte contre l’occupant : arrêté le 21 juillet 1943, le fils cadet, Casimir Fabry, est transféré à Dachau ; quant à l’épouse, Renée Wéry-Fabry, arrêtée le 21 février 1944, elle ne devait pas revenir de Ravensbruck où elle fut transférée. Enfin, le gendre de Camille Fabry passa les cinq années de guerre en captivité comme 65.000 autres prisonniers de guerre wallons.

 Paul Delforge


 

 

 

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