Fils de Georges-Arthur Detry collaborateur
assidu de L’Action wallonne durant l’Entre-deux-Guerres, le jeune
Roland-G. Detry envisage la création, en novembre 1944, d’un journal
hebdomadaire de défense wallonne appelé Ariane. Il y renoncera en
raison de divergences de vue importantes avec les collaborateurs pressentis.
Fondateur d’une section du Service d’aide aux sinistrés wallons, à l’Université
libre de Bruxelles, il récolte 150.000 F et près de quatre tonnes de
vêtements. Appelé par Georges Thone à fournir des échos sur des sujets
précis au sortir de l’hiver 1945, il devient une sorte de correspondant
bruxellois pour le Mouvement wallon. L’étudiant de l’Université libre de
Bruxelles prendra goût à l’écriture d’articles sur la Wallonie et devient le
rédacteur en chef de Sentinelle, journal estudiantin wallon du Cercle
des Étudiants wallons de l’Université libre de Bruxelles (1946-1951). Ce
Cercle, il avait contribué à le créer (mai 1945) et en était devenu le
secrétaire. Stimuler la création d’une conscience wallonne forte, œuvrer à
la défense de la Wallonie et de la langue française, tels sont les objectifs
du journal et de son rédacteur en chef. Il se prononce aussi contre le
dédoublement des cours en deux régimes linguistiques et polémique notamment
à ce sujet avec les étudiants flamands du Geen Taal, Geen Vrijheid.
Max van Der Schuren succédera à R. Detry comme responsable de l’édition.
En décembre 1945, Roland Detry avait été choisi
comme vice-président du comité de la fédération bruxelloise de Jeune
Wallonie et, en janvier 1946, il est le délégué de Bruxelles au Comité
national de Jeune Wallonie. Journaliste, notamment à La Meuse, et
malgré un accident qui l’écarte quelque temps de la vie active, Detry
restera en contact avec les milieux wallons. En 1946, il devient secrétaire
général de la section bruxelloise de l’Association pour le Progrès
intellectuel et artistique de la Wallonie.
Devenu responsable des
relations publiques pour la compagnie pétrolière Shell en Belgique, il
alloue généreusement 5.000 francs à l’Institut Jules-Destrée pour soutenir
ses activités (1972).
Paul
Delforge