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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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DESONAY Fernand

    

Né à Stembert-Verviers le 28 novembre 1899,
décédé à Lavacherie le 9 décembre 1973

Docteur en philologie romane de l’Université catholique de Louvain, Fernand Desonay enseigne d’abord le français dans divers athénées (1923-1929) avant d’être chargé de cours à l’Université de Liège (1929-1936), où il devient rapidement professeur (1936-1940). Suspendu de sa charge par les autorités allemandes, il reprend sa chaire après la guerre (1945-1960). Son enseignement et ses travaux de chercheur et d’écrivain étaient et sont encore fort appréciés. Choisi par deux fois comme doyen de la faculté de philosophie et lettres, il est fait docteur honoris causa des Universités de Montpellier (1955) et de Bordeaux (1962) et nommé membre de l’Académie de Langue et de Littérature françaises (1950). Il fut aussi journaliste à ses heures.

Prisonnier de guerre lors du premier conflit mondial (jeune rhétoricien, il tenta à deux reprises de rejoindre l’armée belge sur le front de l’Yser et par deux fois fut jeté en prison par les Allemands), il croit, pendant quelques années, que l’Italie de 1929 continuerait à défendre les valeurs d’une antique civilisation latine. Détrompé, il s’insurge contre la soif d’un pouvoir fort qui n’est qu’une abdication. Auteur d’ouvrages assez incisifs (Clartés sur le français d’aujourd’hui, notamment), il se laisse séduire par le rexisme et écrit régulièrement des articles dans Rex (1936-1937) avant d’interrompre brutalement cette collaboration et de participer à quelques meetings organisés par la Légion nationale de Paul Hoornaert (1938). Collaborateur de la revue Le Guetteur wallon, il a participé au premier Congrès culturel wallon, en 1938, organisé par l’Assemblée wallonne, et présenté un rapport consacré au Type wallon. Ses prises de position contre l’Allemagne durant l’Entre-deux-Guerres ont eu pour effet que l’occupant l’a suspendu dans ses fonctions de professeur dès 1940. Durant cette période, son activité scientifique reste grande ; par ailleurs, il aide aussi des étudiants juifs, apporte sa contribution à la presse clandestine et participe à des opérations du maquis.

Membre du Congrès culturel wallon (1955), directeur de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique (1955-1973), membre de la Société des Amis de l’Art wallon (1965) – il est président de sa section littéraire –, président de la Commission littérature française du Centre culturel wallon (1956), il publie un livre intitulé L’Âme wallonne, qui reprend et amplifie son intervention du Congrès wallon de 1938. Pour Desonay, le type wallon existe. Au physique, écrit-il, le Wallon est courtaud, bas sur jambes, sec et noir comme écouvillon. Il se risque également à tracer un portrait moral. Sa méditation n’est pas concentrée (…). Les nuances, bien plus que le cristal, le retiennent penché sur le prisme. (…) Il ne manque pas de faconde (…) il est frondeur et narquois et (…) aime par dessus tout la liberté. (…) Le peuple wallon est un peuple qui chante. (…) On oppose souvent la riche palette du peintre flamand aux tonalités expressives de la musique de Wallonie. (…) Mais l’âme wallonne est une et diverse à la fois, poursuit encore Fernand Desonay. (…) Ce n’est pas seulement affaire d’accent, ni de coutume, c’est aussi une question de traditions folkloriques (…). Le Wallon aime s’amuser et bien vivre. Décrivant le sillon industriel et les vallons de l’Ardenne, Desonay voudrait que les gens de Wallonie partagent son amour de notre petit coin de sol.

En 1968, Fernand Desonay s’engage en politique et accepte de figurer sur la liste électorale que le FDF présente au Sénat, en mai 1968. Figurant en 14e position, le professeur émérite de l’Université de Liège ne brigue évidemment aucun mandat mais apporte ainsi son soutien à un combat qu’il lui tient à cœur, la défense de la langue française à Bruxelles.
 

Fernand Desonay perdra la vie tragiquement, en se noyant accidentellement dans l’Ourthe, en 1973, treize années après sa mise à la retraite officielle du monde universitaire où il jouait pourtant encore un rôle important. Il était aussi resté directeur de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, ainsi que membre du Conseil international de la Langue française, entre autres activités.
 

Paul Delforge

 

 

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