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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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DEGOSSERIE Victor

    Né à Charleroi le 11 juin 1901,
décédé à Bougival le 19 juin 1992

Originaire de Marchienne-au-Pont où ses parents possédaient de nombreuses terres et exploitaient une entreprise de fabrication de pipes à partir de racines de bruyères, Victor Degosserie part vivre à Bruxelles où il accomplit ses études. Il termine son école moyenne à Bruxelles, en 1917, est ensuite étudiant à l’Institut agricole de Gembloux, à l’Institut Robert Meurice à Bruxelles puis est finalement licencié en sciences chimiques AIMC. Ayant épousé Louis Couade en 1928, Victor Degosserie crée son propre société, s’établit brièvement en Angleterre avant de revenir à Bruxelles. Au printemps 1939, il figure comme onzième candidat effectif sur la liste que le Parti wallon indépendant présente à la Chambre dans l’arrondissement de Bruxelles. Proche de l’abbé Mahieu, Victor Degosserie n’est pas élu. Pressentant l’imminence d’un conflit mondial, Degosserie quitte Bruxelles et s’établit, dès 1939, à Mehun-sur-Yèvre, cité française du Cher, dont son beau-père est le maire. Sa famille à l’abri, Degosserie propose néanmoins ses services à l’Armée belge mais il est refusé en raison d’une réforme antérieure. Quant à l’Armée française à laquelle il propose aussi ses services, elle n’engage pas des Belges.

Sous l’occupation, Victor Degosserie est en contact avec Arille Carlier et l’abbé Mahieu. Il leur sert d’intermédiaire entre la zone libre et la zone non-occupée. Il devient un maillon important d’un réseau dépendant du général de Gaulle. Après l’arrestation d’Arille Carlier en août 1941, Victor Degosserie reste quelques mois inactif avant d’être relancé par Georges Thone. C’est par l’intermédiaire de Degosserie que l’imprimeur liégeois conserve le contact avec Liège (Thiry, Dehousse), Charleroi (Dupriez), Paris, Londres et le nord de l’Afrique.

Connu sous le nom de Valère, Victor Degosserie était un agent du service Porto, dépendant directement du général de Gaulle. C’est sur ces renseignements que fut bombardée l’usine Michelin de Châteauroux et que fut rendu possible le sabotage des trains de munitions. Il parvint à ramener à Londres des documents sur le mur de l’Atlantique. La nationalité française lui fut donnée par le général de Lattre de Tassigny, à Liège, où, en même temps, le général le décora de la croix de guerre pour son courage et service rendu. (…) Il est normal que ces faits de Résistance ne soient guère connus, n’était-il pas agent secret du contre-espionnage, comme le stipule l’attestation du ministère des affaires étrangères et la citation d’Edmond Michelet, ministre des Armées, le 13 décembre 1946 [1].

Le 19 février 1945, Jean Guermonprez, consul de France chargé de la liquidation du bureau des Affaires étrangères à Royat certifie que Victor Degosserie est honorablement connu de ce Bureau auquel il a rendu de nombreux services spéciaux pendant la période d’occupation. Il a toujours fait preuve de sentiments loyaux envers notre pays. Reconnu comme membre d’un des services des Forces Françaises Combattantes depuis le mois de septembre 1942 jusqu’à la Libération (3 août 1945), il se voit aussi décerné le certificat de reconnaissance d’Agent P.1, du réseau Porto Groupe Joseph (base Espagne) des Forces françaises combattantes du 1er mars 1942 au 30 septembre 1944. Pour services exceptionnels rendus au cours des opérations menées dans la clandestinité contre les troupes d’occupation, Victor Degosserie est cité à l’ordre de la Brigade et reçoit la Croix de Guerre avec étoile de Bronze (1946) ; en 1958, il reçoit aussi la Croix du Combattant volontaire 39-45 de la République française, en 1960, la Légion d’honneur, en 1977 la Croix de Chevalier du mérite combattant.

Sous la signature de Paul Ramadier, alors président du Conseil des Ministres, Victor Degosserie reçoit gracieusement la nationalité française, le 23 juin 1947. En 1958, il reçoit de l’État français une retraite de combattant.

Son épouse, Louise Degosserie était la fille d’Anselme Couade, marchand de bois prospère, directeur général de la société des Bois densifiés (le Superwood), amateur d’aéronautique (décédé le 14 novembre 1941). Née le 30 novembre 1908, décédée le 13 juin 2000, elle est reconnue en tant qu’Agent P.1, du réseau Porto des Forces françaises combattantes (base Espagne) du 1er mars 1942 au 30 septembre 1944. Croix du combattant volontaire, chevalier de la résistance 1939-1945, croix d’argent des ex-invisibles par le général Moratti au Sénat, chevalier du Mérite du Combattant et promue – en 1998 – à la croix de chevalier des Renseignements généraux pour faits de Résistance et renseignements fournis pendant la guerre. Un frère de Mme Couade a fait passer la ligne de démarcation aux plus grands chefs de la résistance venant de Londres, explique le Berry-Républicain. Quant à Jacques Degosserie, il affirme que sa mère a passé Jean Moulin et le colonel Remi en zone libre par la traversée du Cher ; qu’elle a aussi aidé au passage de Giraud et de Goureau, de familles juives, et 300 noirs de l’armée sénégalaise. Elle a également communiqué à Londres des renseignements sur les terrains d’aviation et les mouvements de troupes

 


[1] Institut Jules-Destrée, Archives Degosserie, Berry-Républicain, 2 février 1999

Paul Delforge

Interview de Jacques Degosserie, 1er avril 2004
Institut Jules-Destrée, Archives Degosserie
Wallonie nouvelle, 1939
Berry-Républicain, 2 février 1999

 

 

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