Danhier a été reconnu résistant par la presse
clandestine. Il aurait été membre des Jeunes Gardes socialistes boraines au
début des années ’50 et a manifestement participé aux manifestations de 1950
dans le cadre de la Question royale, contre le retour de Léopold III. Il
adhère en 1955 à la section du Parti communiste de La Bouverie et sera
membre du comité fédéral du Borinage du Parti communiste de Belgique et
même, un temps, du secrétariat fédéral (secrétaire politique). Secrétaire du
groupe Initiative boraine, membre des comités borains de l'Union belge pour
la Défense de la Paix, des Amitiés belgo-soviétiques, membre de la CGSP,
secteur Communaux, depuis 1956 (et membre de l'exécutif régional de ce
secteur).
Membre du comité exécutif de la régionale
Mons-Borinage du Mouvement populaire wallon (1961), Danhier est membre du
Comité d’Action wallonne de Mons (1962-1964). Conseiller à la Commission d’Assistance
publique de La Bouverie (déjà en 1962, peut-être élu dès après les
communales de 1958 ?), il est élu le premier des quatre élus communistes à
Pâturages aux communales de 1964 ; cet important succès lui est largement
imputable mais la Députation permanente socialiste homogène de Hainaut
invalide son élection sous prétexte que, s'il a bien sa "résidence" à
Pâturages, il est "domicilié" à Quaregnon ! Il est vrai que depuis
plusieurs mois, Raoul Danhier mène une intense campagne contre le
député-bourgmestre socialiste de Pâturages Arthur Nazé, pour sa
collaboration jusqu'en décembre 1940 au journal régional "emboché"
L'Effort. En 1965, il est élu conseiller provincial de Hainaut dans le
district de Dour. Mais la poursuite de ses attaques contre Nazé et le PSB
(alors que le sénateur communiste René Noël entame l'action qui conduira en
1970 à la naissance de l'Union démocratique et progressiste), et ses
conflits récurrents avec d'autres dirigeants borains du PCB (Marc Drumaux,
député ; Georges Ghislain, conseiller provincial ; Urbain Coussement, membre
traitant du Bureau politique pour le Borinage; Isabelle Blume, membre du
Comité central) conduisent à un grave conflit entre sa section de Pâturages,
presque entièrement réunie derrière sa personne, et le reste du PC borain.
Le 20 mai 1967, l'assemblée générale du PC de Pâturages décide de
transformer la section locale en Parti communiste-Organisation
indépendante de Pâturages. Le comité fédéral borain du PCB, réuni le 3
juin 1967, constate que Raoul Danhier, conseiller provincial, et Jacques
Thauvoye, conseiller communal, se sont mis d'eux-mêmes en dehors du parti.
Le président du groupe PCB-PWT du Conseil provincial, Maurice Magis, lui
ayant demandé de bien vouloir remettre son mandat de conseiller au parti en
démissionnant, Danhier répond qu'il faut savoir si le PCB souhaite garder un
groupe relativement homogène avec un apparenté ou, au contraire, si le parti
préfère voir cet apparenté remplacé par l'un de ses deux suppléants, tous
deux du Parti wallon des Travailleurs. En conséquence, Danhier refuse de
démissionner. Par après, Danhier et Thauvoye rallieront le groupe
marxiste-léniniste (ex-"grippiste") montois formé autour de Fernand Lefèbvre
et de son journal La Vérité, auquel tous deux collaboreront. Il n'est
pas réélu en 1968.
Milou Rikir