Après une formation
d’instituteur primaire à l’École normale de Charleroi (1913) et de
professeur agrégé pour les matières littéraires dans les écoles moyennes de
la région wallonne à l’École normale de Nivelles (1915), Robert Chapaux est
nommé instituteur aux écoles communales primaires de Saint-Gilles (1914).
Professeur de cours supérieurs de français (1927), il est nommé directeur
des cours libres en 1945 et assume ses fonctions de préfet à l’Athénée
communal de Saint-Gilles jusqu’en 1956. Il était aussi directeur des cours
du soir de cet établissement d’enseignement moyen.
Membre de l’Assemblée
wallonne (1927-1936), où il est l’un des délégués de l’arrondissement de
Bruxelles, Robert Chapaux est aussi président de la Ligue wallonne de
Saint-Gilles (1931-1935). C’est à ce titre qu’il participe aux deuxième et
troisième congrès de la Concentration wallonne. En octobre 1931, lors du
deuxième congrès, il ne prend pas directement attitude sur la question du
fédéralisme. En 1932, il est membre du conseil général de la Concentration
wallonne et, en septembre, lors du troisième congrès qui se tient à Namur,
Chapaux prend la parole au nom des dix groupements wallons de Bruxelles. Il
plaide en faveur d’un engagement accru du Mouvement wallon vis-à-vis de
Bruxelles ; puisque la récente législation linguistique permet à la Wallonie
d’envisager l’avenir avec plus de confiance, le moment est venu pour les
Wallons de province d’apporter à leurs frères une aide totale et inlassable.
Et Chapaux de mettre en garde les Wallons : s’ils abandonnent Bruxelles,
la Flandre est candidat repreneur. D’autant plus que les lois de 1932
tendent à accroître le caractère bilingue de Bruxelles en matières
administrative et scolaire. D’ailleurs, estime Chapaux, ces dispositions
législatives menacent également les Wallons car elles ferment la porte des
administrations aux Wallons unilingues.
Robert Chapaux qui
est l’un des rares non-Liégeois membre du bureau de la Concentration
wallonne (1933) en est le vice-président au cours de la seule année 1933.
Ses positions sont cependant davantage en rapport avec celles – minimalistes
– de l’Assemblée wallonne qu’avec celles de la Concentration wallonne.
Opposé à la flamandisation des institutions judiciaires, il abandonne la
présidence de la Ligue wallonne de Saint-Gilles à l’avocat Edmond Wilmet, en
1935. Responsable de la publicité du Bulletin mensuel de la Ligue
wallonne de Saint-Gilles, rédacteur-administrateur (mars 1935 – février
1940), il est le spécialiste de la question de l’emploi des langues : en
1931, c’est lui qui rédige Notre programme en matière d’enseignement
primaire et moyen, ainsi que Le statut linguistique de Bruxelles et
de l’agglomération, deux brochures publiées sous le nom de Fédération
des Sociétés wallonnes de l’Arrondissement de Bruxelles. Il collabore
aussi aux revues L’Alliance wallonne (1926), La Barricade,
Le Bloc wallon (1926, 1932), L’Opinion wallonne (A-GW,
1928-1929), La Défense wallonne (1932).
Après la Seconde
Guerre mondiale, Chapaux est membre du Bloc de la Liberté linguistique et de
la Ligue contre la flamandisation de Bruxelles. Membre du conseil
d’administration du Bloc de la Liberté linguistique, rédacteur du
Pays de Bruxelles, cet enseignant s’est battu pour la liberté
linguistique et s’est particulièrement opposé aux attaques faites à
l’enseignement du français.
Paul Delforge