Secrétaire adjoint du comité d’arrondissement de Verviers du Mouvement
populaire wallon (juin 1961), secrétaire de la régionale de Verviers du MPW
(novembre 1962-1968), cet agent de la RTT se montre particulièrement actif
au moment du pétitionnement (automne 1963). Favorable aux réformes de
structure et au fédéralisme, il dénonce la mise au frigo du pétitionnement
par le gouvernement (1964) et réclame le retour des Fourons en Wallonie.
Suite à la décision du congrès du PSB (décembre 1964) de prononcer
l’incompatibilité entre l’appartenance au PSB et la fonction de dirigeant du
MPW, il décide de poursuivre son mandat de membre du conseil général du
Mouvement populaire wallon (20 décembre 1964). Il déclare rester ainsi
fidèle à la ligne de conduite d’André Renard, aux revendications de
fédéralisme et de réformes de structure, aux résolutions des Congrès des
socialistes wallons ainsi qu’aux revendications exprimées par les 645.499
signataires de la pétition wallonne de l’automne 1963. Défenseur du principe
suivant lequel le MPW n’est ni un parti ni un syndicat, il franchit
néanmoins le pas et, proche de François Perin, Hubert Brepoels participe à
la création du Parti wallon des Travailleurs (décembre 1964).
En juin
1965, lors du congrès de fusion entre le Parti wallon des Travailleurs et le
Front wallon, Hubert Brepoels est désigné comme vice-président du nouveau
parti, le Parti wallon. Il est remplacé par le Verviétois René Kreit lors du
congrès des 4 et 5 juin 1966. Il devient alors le secrétaire de la
fédération verviétoise du Parti wallon (1966). Lors du Congrès statutaire du
Parti wallon (5 juin 1966), Brepoels insiste sur l’importance du referendum
et demande que l’on fixe à 10% le minimum des signatures nécessaires pour
que l’État soit obligé d’organiser un referendum d’initiative populaire.
Opposé à la présence d’un représentant spécifique des Fourons et d’un
représentant spécifique de Bruxelles au Bureau fédéral du Parti wallon, il
préconise la publication d’un catéchisme wallon destiné à l’ensemble
des responsables politiques, économiques et sociaux wallons.
Aux
élections du 31 mars 1968, Hubert Brepoels occupe la deuxième place sur la
liste provinciale du Rassemblement wallon dans le district de Verviers. Il
n’est pas élu. De plus, lors de l’Assemblée générale entérinant
l’intégration du Parti wallon au Rassemblement wallon, le comité en place du
Parti wallon est minorisé par un groupe conduit par Jules Nissenne.
Considérant que le nouveau Rassemblement wallon ne porte plus que la
revendication du fédéralisme et abandonne celle des réformes de structure,
Brepoels décide d’abandonner le secrétariat de la section verviétoise du RW
et démissionne du parti. Membre du Groupe de réflexion Bastin-Yerna créé en
1968, il répond à l’appel au Rassemblement des progressistes lancé
symboliquement par Léo Collard en participant à la publication du livre
Quelle Wallonie ? Quel socialisme ? (1971). Mais c’est surtout la pensée
de Jacques Yerna qui guide l’action syndicale de Hubert Brepoels. Dans les
années 1970-1980, en sa qualité de secrétaire puis trésorier du comité
interrégional wallon du secteur télégraphes-téléphones de la CGSP, il lance
et soutient, souvent contre un courant unitariste, différentes
revendications liées à la régionalisation des structures syndicales ainsi
que le maintien de cette branche d’activités dans le giron des services
publics.
Admis à
la retraite en 1989, Hubert Brepoels partage et soutient les thèses de José
Fontaine en faveur d’un approfondissement de l’identité wallonne, en faveur
d’une affirmation culturelle, laïque et républicaine visant à assurer
l’autonomie et le redressement socio-économique de la Wallonie dans une
Europe fédérale, sociale et démocratique. Anarchiste, militant obstiné pour
plus de justice sociale, de fraternité et de solidarité, il demeure un
retraité actif, non seulement dans son jardin de roses, mais aussi dans les
manifestations syndicales, altermondialistes, contre le racisme et en faveur
de l’élargissement du droit de votes aux non Européens. Dans les années
2000, il est un des animateurs du groupe Attac-Verviers et, en 2003, il
avait signé le Deuxième Manifeste wallon.
Paul Delforge