Au cours de ses
humanités anciennes à l’Athénée de Chênée (1939-1945), Jean Bonnivert entre
dans le groupe clandestin Jeune Wallonie (1942). Son frère, Jacques,
étudiant à l’Athénée de Liège I, est en contact avec André Schreurs et
Pierre Bertrand. Lorsque ce dernier s’inscrit à l’Athénée de Chênée en 1943,
il forme avec Jacques Bonnivert la section de Chênée de Jeune Wallonie ;
Jean Bonnivert en est le responsable. Avec Christian Grafé, Albert Luthers
et Julien Deflandre, ces jeunes se lancent dans diverses actions
clandestines : distribution de tracts, vente de journaux clandestins,
collage d’affiches, inscription sur les murs et aussi réflexion sur l’avenir
de la Wallonie. Membre de la Brigade “ Front de l'Indépendance Jeune
Wallonie ”, groupement armé dirigé par André Schreurs, dépendant des milices
patriotiques du Front de l’Indépendance, Jean Bonnivert est chargé de la
distribution du courrier sur la rive droite de la Meuse. Par ailleurs, Jean
Bonnivert sert aussi de courrier à son père qui s’occupe d’un réseau pour
l’hébergement des réfractaires et de Juifs. Membre du comité de rédaction du
clandestin Jeune Wallonie (1943), délégué des Lycéens wallons au
comité exécutif provincial de Liège de Jeune Wallonie (1944), Jean Bonnivert
est le secrétaire de la Commission des Jeunes du Congrès national wallon
(1945).
Ayant entamé son
service militaire en 1949, Jean Bonnivert achève son stage de candidat
officier de réserve de l’École d’infanterie d’Arlon, en juillet 1950. Envoyé
à Liège avec sa compagnie pour maintenir l’ordre les 30 et 31 juillet 1950,
Jean Bonnivert témoigne d’un véritable esprit révolutionnaire régnant parmi
des soldats et des officiers, prêts à soutenir la formation d’un
gouvernement wallon. Entré dans l’industrie, il met ses activités wallonnes
entre parenthèses. Directeur de la société Paramétal, à Jupille, il
travaille ensuite comme indépendant. À l’âge de la retraite, il reprend des
activités wallonnes et devient vice-président de Wallonie-France (1997).
Paul Delforge