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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Presse d’action wallonne

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BADA Willy

    Né à Seraing sur Meuse le 20 juin 1913, décédé à Seraing le 16 janvier 2002

Davantage intéressé par la musique et les beaux-arts que par les études, Willy Bada rate cependant un examen au Conservatoire et entre comme employé à l’Espérance Longdoz (1930) où il travaille jusqu’au début de la guerre ; fréquentant le cercle polyglotte, il y étudie le secrétariat, l’esthétique et la pratique de la langue française ; il lui arrive aussi de suivre en cours libre des cours de littérature française et surtout ceux d’Olympe Gilbart sur l’art wallon à l’Université de Liège ; sur les bancs des cours du soir à Seraing, il rencontre André Renard. Fait prisonnier de guerre en mai 1940, il reste dix-huit mois en captivité en Poméranie. Dès son retour à Liège, il est membre du Front de l’Indépendance, délégué au comité clandestin de Wallonie libre dont il est aussi membre depuis 1942 ; c’est là qu’il rencontre Fernand Schreurs ; résistant connu sous le pseudonyme de Girondin, il est notamment l’auteur d’un article contre Léopold III.

Visiblement influencé par des personnalités comme Englebert Renier et Fernand Pieltain, de même que par l’article de Jean Duvieusart, publié, en 1938, dans la Revue catholique des Idées et des Faits, ainsi que par le numéro spécial de La Cité chrétienne de 1939 consacré aux problèmes wallons, il participe à l’action clandestine du Mouvement wallon catholique. Collaborateur au clandestin Wallonie catholique, il s’associe à la réalisation de la brochure intitulée La Wallonie, son Histoire, son Avenir, édition du Mouvement wallon catholique, en 1945. Au moment de la Libération, il parvient à dénicher un imprimeur qui permet à la Wallonie libre de sortir un numéro le 20 septembre 1944, le numéro de la Libération. Membre du comité de la section de Seraing de la Wallonie libre (juin 1945), Willy Bada est aussi membre du comité provincial liégeois et du comité de presse de la Wallonie libre (1945).

Partisan de doter la Wallonie d’un statut d’État fédéral, il aspire à un rassemblement des forces wallonnes en un même mouvement. Il donne d’ailleurs de nombreuses conférences en 1945, pour expliquer la doctrine, les buts et le fonctionnement de Wallonie libre. En mai 1945, il dénonce fermement la politique de flamandisation qui continue en terre wallonne, et plus spécialement dans les communes de Fourons-Mouland. Secrétaire de rédaction de Wallonie libre (1945), rédacteur liégeois au journal Le Gaulois (1944-1945), il est aussi directeur-rédacteur avec Georges Quint du Relais de Wallonie (1946), organe de l’Association touristique de Wallonie créée peu avant la guerre.

Mais l’action militante wallonne de Willy Bada semble s’interrompre au lendemain du Congrès national wallon de Liège (1945) ; davantage attaché à la langue wallonne qu’à l’action politique wallonne, cet auteur dialectal regrette l’échec du Mouvement wallon au sortir de la guerre 1945, car il aurait pu aboutir à la modification en profondeur des structures belges. Willy Bada considère que l’avenir de la Wallonie passe par l’Europe, le seul moyen, à ses yeux, de se rapprocher de la France. Il se définit d’ailleurs comme étant un rattachiste “ concret ”. À partir de 1945, Willy Bada travaille en tant qu’attaché de presse de la société Lepage, société belge de l’azote, à Liège ; attaché de presse au Centenaire de l’AILg (1947), il est ensuite attaché de presse de l’IRSIA (1948), puis agent en publicité ; il fait carrière à la SBA-PCM et dans ses filiales (chef de département puis fondé de pouvoir).

En 1942, il avait publié en wallon, un poème, sorte de méditation, intitulé Li voye del creu (1942). La critique d’une revue spécialisée fut assassine à l’égard de son auteur qui ne devait jamais plus produire le moindre texte en langue wallonne. Il resta pourtant attaché à la vie dialectale ; lauréat du Concours international de la Nouvelle (dans le cadre de l’exposition internationale de l’eau en 1939), poète, critique et romancier, il collabora à quelques journaux locaux avant-guerre, mais surtout, après la Libération, à L’Epi wallon, au Relais de Wallonie, au Gaulois en tant que rédacteur liégeois, et à Spectacle (édition de Seraing).

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Auteur d’une monographie sur le peintre Ludovic Janssen (1988), il aime à ramener à la mémoire d’aujourd’hui les réalisations du passé. Grand connaisseur et collectionneur de gravures anciennes et modernes relatives à Liège, il apparaissait comme un véritable expert en la matière. Collecteur de souvenirs et animateur du périodique Seraing-Ougrée-Jemeppe au passé, il est l’un des fondateurs de la revue annuelle La Passerelle ” (1998). Dans le même esprit, il publie, en collaboration avec Luce Minet, un recueil de documents photographiques L’entité de Seraing (Mémoire en images). Soucieux d’honorer la mémoire de Noël Ruet, poète serésien reconnu à Paris mais oublié dans sa cité natale, il contribue à la création d’une association de mémoire, “ La Trace ”, qui obtient des autorités communales sérésiennes qu’on rende un hommage officiel à la personnalité de l’écrivain et que son nom soit donné à la salle de lecture de la bibliothèque du Jardin-Perdu. Conjointement paraissait un livre Noël Ruet (Seraing, 19.12.1898 – Paris, 05.04.1965) ; viendront ensuite, en 2000, une plaquette de vers d’un jeune fils d’émigré italien, Dante Libralesso, Jeu d’écriture poétique (coll. Tétracorde) et, l’année suivante, la suite poétique en langue wallonne, Calipsô, d’Albert Maquet.

Prix Richelieu de la nouvelle en 1994, Willy Bada figure parmi les douze lauréats dont la prose est publiée dans le recueil collectif, Quatre éclats de Meuse et autres nouvelles. Encouragé par ce succès, il reprend la plume et raconte des scènes de la vie quotidienne du début du XXe siècle. Le recueil fut imprimé à un très petit nombre d’exemplaires sous le titre Contes des Hautes Communes. Le lendemain même de la sortie de presse, Willy Bada tirait sa révérence.

 Paul Delforge

 

Cfr Maquet Albert, Le cercle des poètes effacés (6)

 

 

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