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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Nopère Paul 

   

Né à La Louvière le 17 décembre 1934, décédé à La Louvière le 8 septembre 2007

Fils de Raoul Nopère militant wallon en contact avec l’abbé Mahieu et Arille Carlier avec lesquels il s’était présenté sur les listes du Parti wallon indépendant en 1939, Paul Nopère est plongé dès son plus jeune âge dans le Mouvement wallon. Docteur en médecine de l’Université de Liège (1959), médecin-pédiatre comme son père, il a accompli ses études à Liège, à Bruxelles et à Paris, avant de s’établir à La Louvière où il est unanimement apprécié.

Ses études ne l’empêchent pas de militer contre Léopold III en 1950 ni de participer aux congrès du Congrès national wallon de Liège en 1945, 1949 et 1959 et de Charleroi en 1946. Durant l’hiver 60-’61, il participe aussi aux manifestations contre la Loi unique ; il suit avec beaucoup d’attention les discours de Renard. À ce moment-là, si on avait réalisé les réformes de structure indispensables, (…) nous en serions à un autre niveau économique.

En 1966, Paul Nopère devient membre du Parti wallon. Dès février 1968 et la fixation au 31 mars d’élections législatives anticipées, est annoncée la création d’un nouveau parti, le Rassemblement wallon, dirigé par un comité provisoire où l’on retrouve notamment Paul Nopère. Toujours en février 1968, à l’instigation de Jean Duvieusart et de Robert Moreau, il fonde la section régionale du Centre, la première du nouveau parti. Ses collaborateurs sont alors Louis Baise, Pierre Leroy, H. Pourtois, Maurice Vray et son père Raoul Nopère. Paul Nopère sent le monde catholique bouger et s’ouvrir à la cause wallonne. Avec la création du Rassemblement wallon, Paul Nopère croit pouvoir réaliser le rassemblement des valeurs premières du christianisme (la générosité), du libéralisme (son caractère libérateur) et du socialisme (sens de la justice sociale).

Aux élections du 31 mars, Paul Nopère, qui n’avait jamais fait de politique auparavant et n’avait été affilié qu’au Parti wallon, se présente comme deuxième candidat à la Chambre dans l’arrondissement de Soignies, mais n’est pas élu. Président de la régionale du Centre-Soignies (1968), il plaide en faveur d’un nouveau statut pour les travailleurs au sein des entreprises allant dans le sens de la participation ; il réclame aussi la planification des soins hospitaliers ainsi qu’une ouverture en politique étrangère sur les régions voisines avec lesquelles il faut établir des liens ; il insiste sur le fait que l’esprit de la Wallonie est français et qu’à l’instar du Québec, il doit le rester. Lors du congrès doctrinal des 22 et 23 mars 1969, il préside la Commission de politique étrangère. Avec Étienne Hector et Louis Jottard, il oriente le programme politique du RW en cette matière en marquant son opposition à la constitution d’un Benelux politique et en manifestant sa volonté de voir se constituer une Europe des régions dans laquelle la Wallonie disposerait d’une réelle autonomie. De 1970 à 1976, il est le seul élu du RW au conseil communal de La Louvière.

Longtemps avant la crise pétrolière, il préconise que les ports du Havre et de Dunkerque puissent livrer, par oléoducs, du pétrole à Feluy. Dénonçant la politique bénéluxienne, il réclame davantage d’autonomie pour une région wallonne qui doit aussi faire preuve de plus de solidarité avec ses régions voisines. Il prône la construction d’une Europe des Régions, des peuples, des communautés (1973). Choisi comme l’un des trois vice-présidents du Rassemblement wallon lors du congrès statutaire de 1972, il ne fait pas l’unanimité sur sa personne au moment de sa réélection (Tournai, 20 octobre 1974, 210 voix sur 489 votants). Président du bureau régional de La Louvière (1979-1981), seul des trois vice-présidents du RW à ne pas être parlementaire (1974-1980), il est conseiller au Cabinet du ministre des Affaires sociales wallonnes, Robert Moreau.

Durant l’automne 1976, avec Paul-Henry Gendebien, Fernand Massart, Augustin Bila et Charly Talbot, Paul Nopère est l’un des initiateurs du retour aux sources du Rassemblement wallon. Au lendemain des élections communales – qui se soldent par un échec – et à la veille d’un important dialogue de communauté à communauté, Nopère entend clarifier la ligne doctrinale de son parti. Souhaitant une solidarité renforcée de la Wallonie avec Bruxelles, il préconise résolument l’instauration du fédéralisme en tant que système politique, économique et social. S’inspirant du fédéralisme proudhonien, il recommande l’autonomie la plus large possible et l’autogestion des cellules de base dans un maximum de secteurs. Partisan de réformes de structure, il opte pour un projet de société progressiste, rejette le centrisme, prône l’ouverture du RW vers la démocratie chrétienne et les démocrates de gauche, et souhaite l’élaboration d’un plan de salut public en matière de lutte contre le chômage et l’inflation. C’est ce programme qu’adoptera le congrès extraordinaire du RW, le 4 décembre 1976.

Tant que la Belgique existe, la seule solution c’est le fédéralisme. Mais quand on aura une politique européenne, il y aura des regroupements de peuples et des solidarités interrégionales et je ne vois pas pourquoi, à ce moment-là, la Wallonie n’aurait pas une politique très proche, sinon semblable à celle du Nord français.

En 1981, Paul Nopère démissionne de son parti pour protester contre la présentation de listes communes RW-FDF aux élections du 8 novembre. Avec P-H. Gendebien, Yves de Wasseige et les trois autres vice-présidents du RW (J-É. Humblet, Marie Caprasse et Jean Mottard) qui formaient déjà la tendance Indépendance et Progrès au sein du RW, il participe à la création du Rassemblement populaire wallon, dont il devient vice-président. Il rallie aussi le Front pour l’Indépendance de la Wallonie d’Étienne Duvieusart.

En avril 1981, il participe avec une cinquantaine d’autres Wallons et Bruxellois, à l’occupation du Centre culturel de la Communauté française de Belgique établi à Paris, pour protester contre sa dénomination et ses activités trop imprégnées, à ses yeux, de belgitude. Lors du deuxième congrès des Indépendantistes wallons, organisé à Charleroi le 25 avril 1982, Paul Nopère participe au débat contradictoire en tant que représentant du Rassemblement progressiste wallon et s’affirme en faveur d’une autonomie très large pour la Wallonie, allant jusqu’à l’indépendance. Délégué du RPW à une réunion du bureau du PS (14 janvier 1984), il y évoque le nom de José Happart lors de l’élaboration des listes européennes. En septembre 1984, il rejoint le Parti socialiste. Conseiller communal de La Louvière, il représente le Rassemblement populaire wallon de 1982 à 1984, puis le PS à partir de 1984. Conseiller provincial socialiste en 1988, il devient échevin de la ville de La Louvière (1989-1995).

Membre de Wallonie libre, section de Soignies-La Louvière, membre actif de l’Action fouronnaise, président des Amitiés françaises de La Louvière (1969-1984) et de la Fondation Maurice Bologne, vice-président de Wallonie Région d’Europe, il est Officier de l’Ordre national du mérite de la République française.

Le 25 septembre 1986, au congrès constitutif du mouvement Wallonie Région d’Europe, c’est lui qui propose José Happart comme président du nouveau mouvement. Nopère sera, quant à lui, désigné comme vice-président, fonction qu’il exerce jusqu’au 8 avril 1989. Irrédentiste français déclaré, il devient président intérimaire de Wallonie Région d’Europe jusqu’au lendemain des élections européennes où José Happart est candidat sur les listes du PS.

 

Paul Delforge

 

 

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