C’est dans les années ’20 que ses
parents, d’origine slave et juive, s’installent dans la région
de Charleroi. Comme nombre de jeunes Wallons de sa génération,
il voit sa scolarité perturbée par la Seconde Guerre mondiale.
Arrêté par la Gestapo en 1943 en raison de ses activités dans un
mouvement de résistance, il évite de justesse des conséquences
plus graves, l’occupant ignorant qu’il était juif.
Engagé dans le mouvement socialiste
après la Libération, Marcel Modrikamen s’investit dans les
secteurs du syndicat et des mutualités, ainsi que dans l’action
wallonne au tournant des années ’60. Employé dans la sidérurgie
– il est comptable à Hainaut-Sambre –, délégué puis permanent
Setca, membre du comité central d’Action wallonne (1962-1964),
membre du comité régional d’Action wallonne de Charleroi
(1962-1964), il y représente le SETCa. Membre du comité
d’organisation et de l’exécutif de la régionale de Charleroi du
Mouvement populaire wallon, vice-président de la régionale de
Charleroi du SETCa (1961), il prend une part active dans le
succès du pétitionnement d’octobre-novembre 1963. Délégué
syndical à Hainaut-Sambre, il devient échevin socialiste de
Couillet et bras droit de Fernand Pirsoul au SETCa (1970).
Il sera aussi bourgmestre de Couillet.
Président de la fédération des
Mutualités socialistes de Charleroi
(1984-1995), président de l’Institut hospitalier Gailly, il
démissionne de tous ses mandats et de toutes ses fonctions en
1991, au lendemain d’une tentative de meurtre dont il est la
cible principale. La presse parla à l’époque d’une affaire de
fraude que Modrikamen aurait découverte et dénoncée au sein de
l’Institut Gailly, mais l’histoire ne sera jamais tirée au
clair, Marcel Modrikamen décédant en 1995. Son fils, Michaël
Modrikamen, est docteur en droit de l’Université libre de
Bruxelles, avocat à Bruxelles et, en 2008-2009, défenseur des
petits actionnaires de Fortis.
Paul Delforge |