Militaire, évadé de guerre le 23 février 1942, Albert Migeot est
arrêté par la Gestapo le 27 février 1942 puis libéré. Incorporé
à l’AS puis au MNB, il se distingue par de nombreux actes de
sabotage, par le transport de tracts et de journaux, par la
récupération d’armes et de munitions ; il est aussi convoyeur de
réfractaires à destination du maquis et un membre actif du
service de renseignements Rivert. Arrêté à Haut-Bois-Haltinnes
le 17 juin 1944, il est accusé d’être chef de maquis, porteur
d’armes et membre du MNB ; il est incarcéré (Namur, Buchenwald,
Blanlenburg, Dora, Belzen) jusqu’au 29 avril 1945, moment de son
rapatriement. Il sera reconnu comme prisonnier de guerre,
prisonnier politique et résistant armé et par les Services de
Renseignements et d’Action. Il revient malade de sa captivité ;
néanmoins, ses motivations politiques et philosophiques restent
intactes. Officier du Génie retraité, conseiller communal
libéral de Jambes (avant 1968), correspondant de presse régulier
dans la région namuroise, directeur des ventes aux Carrières d’Aisemont,
Albert Migeot est une personnalité libérale namuroise reconnue.
Pourtant, déçu par les options belges du président de son parti,
Omer Vanaudenhove, il est attiré par le discours wallon du
nouveau Parti wallon et il démissionne du PLP en 1967. En
contact avec Carpiaux, il se laisse convaincre de quitter le
parti libéral et, lors des élections du 31 mars 1968, d’occuper
la deuxième suppléance sur la liste du Rassemblement wallon à la
Chambre dans l’arrondissement de Namur ; mais surtout il mène la
liste provinciale dans le district de Namur.
Comme cinq autres candidats Rassemblement wallon en province de
Namur (1968-1971), il est élu conseiller provincial. Membre de
la section locale de Jambes (1970), chargé de la propagande et
des relations publiques, éditeur responsable du bulletin de la
section du Rassemblement wallon de Jambes, intitulé RW
(1969), Albert Migeot est élu aux communales de 1970 et devient
échevin des Finances de Jambes (1970-1976). Il exerce aussi des
responsabilités au sein de l’Association wallonne des anciens
Combattants puisqu’il est vice-président du Conseil
d’administration, assure la présidence de la fédération de Namur
de 1977 à 1995, et est président de la section de Jambes,
organisatrice du Lever des couleurs wallonnes, chaque mois de
septembre, au moment des fêtes de Wallonie. Avec une équipe de
dévoués qu’il avait mise en place, il contribue enfin au succès
de l’Entraide wallonne dans la région namuroise.
Paul Delforge |