Licencié en sciences commerciales et consulaires de l’Université
de Liège (1912), candidat en sciences politiques, assimilé aux
docteurs en droit pour les études administratives, licencié en
sciences administratives de l’Université de Liège (1914), cet
étudiant brillant qui connaît l’allemand, l’anglais et le
flamand est mobilisé comme
soldat durant l’été 1914.
Son père, Paul Massonet, né à Welkenraedt, est directeur d’une
fabrique d’armes à Liège depuis 1875. Il ne cachait pas ses
sympathies pour les Allemands au début des hostilités.
Sérieusement blessé à la tête lors des premiers combats à Romsée
(nuit du 5 au 6 août 1914), le milicien du 12e
régiment Massonet est réformé. Une fois rétabli (1917), il est
désigné comme surveillant à l’athénée de Liège, où
il exerce comme professeur suppléant lorsque,
recommandé par Henry Henquinez, il entre
au ministère wallon des Sciences et des Arts établi à Namur
suite au décret allemand de mars 1917 sur la séparation
administrative. Engagé comme chef de division et comme
inspecteur de la comptabilité des établissements moyens de
l’État (janvier 1918), il s’occupe de l’organisation de la
division financière de l’enseignement moyen. On lui attribue la
rédaction d’une grammaire anglaise et allemande non retrouvée.
Paul Massonet ne fait pas partie des signataires du manifeste
Au Peuple de Wallonie (mars 1918) mais on le retrouve
au
sein d’un Centre de formation destiné aux fonctionnaires wallons
mis en place par L’Avant-Garde wallonne (avril 1918). P.
Massonet y dispense un cours élémentaire de langue allemande.
Selon plusieurs témoignages recueillis après guerre, il serait
devenu, en juin 1918, l’un des responsables du journal
L’Écho de Sambre et Meuse, avec Oscar Colson et Albert
Delvaux. Les avis divergent sur sa fonction : rédacteur ou
administrateur du journal. Certains déclarent qu’il s’occupait
de la comptabilité, d’autres de la gestion administrative et
financière, alors qu’une autre source affirme que Paul Massonet
a engagé de l’argent dans le journal en accord avec son éditeur
responsable J-B. Collard, et qu’il était rétribué comme
administrateur. Les procès d’après-guerre ne parviendront pas à
tirer l’affaire au clair. Il est néanmoins établi que Paul
Massonet a signé plusieurs articles dans le journal, sous les
pseudonymes de « Pierre de Ham », Lux et Mosa.
En novembre 1918, il quitte précipitamment Namur avec son père.
Ils se réfugient à Maastricht puis on perd leur trace. Lors du
procès dit des « ministères wallons » qui se tient à Namur en
décembre 1919, P. Massonet figure parmi les inculpés absents et
en fuite. Dans son acte d’accusation, l’avocat général considère
Massonnet comme l’un des huit « politiques ». Jugé par
contumace, il est condamné à 15 ans de travaux forcés. Absent du
Mouvement wallon avant guerre, affilié à aucun mouvement pendant
l’occupation allemande, P. Massonet n’a eu d’autre activité que
sa participation au journal L’Écho de Sambre et Meuse.
Paul Delforge
Dossier Massonet, ULg, Mns, Doss. « MW »,
n°2689 - Paul Delforge,
La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire
de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée,
2008 |