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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Mallieux Fernand 

    Né à Liège le 12 février 1872, décédé à Renard (France) le 14 août 1934 

Avocat et professeur de langues, Fernand Mallieux participe dès 1907 à des activités de la Ligue wallonne de Liège. À l’occasion d’un de ses meetings, il dénonce la proposition de loi Coremans de 1907 et notamment la volonté des flamingants de faire de Bruxelles une ville flamande. Il collabore aussi à la revue Wallonia à partir de 1910. L’année suivante, en avril, une proposition de loi visant la flamandisation de l’Université de Gand est déposée par les présidents flamands des trois partis traditionnels dont les positions sont généralement fort éloignées : Louis Franck, Frans Van Cauwelaert et Camille Huysmans. Face à ce front flamand, Mallieux se lance dans une vaste enquête auprès d’hommes politiques, d’écrivains, d’artistes et de militants wallons : Faut-il flamandiser l’Université de Gand ? Comment se défendre contre l’assaut du flamingantisme ? Comme la proposition de loi, cette enquête fera grand bruit à la veille des législatives de 1912 où le cartel libéral-socialiste se présente contre le Parti catholique. Dans la foulée, Mallieux rédige un rapport sur la germanisation de l’Université de Gand qui doit servir de base aux discussions de l’Assemblée wallonne (1913).

Collaborateur régulier et important de la revue Wallonia, Fernand Mallieux contribue à lui donner une orientation davantage politique au travers de la chronique intitulée Défense wallonne. Au moment de la création de l’Assemblée wallonne, il développe sa chronique en dehors de la revue Wallonia et La Défense wallonne devient l’organe officiel de l’Assemblée wallonne ; Mallieux est ainsi le premier directeur de La Défense wallonne, durant les années 1913-1914, période durant laquelle le journal paraît sous la forme de petits tracts. Mallieux y apporte une contribution précieuse, surtout en raison de la documentation abondante et précise qu’il a rassemblée. Outre les informations relatives au Mouvement wallon lui-même, Fernand Mallieux traite de l’actualité en Wallonie, accueille des rubriques sur différents problèmes, tels que les chemins de fer, la défense nationale, les sciences et les arts, etc.

Délégué de Liège à l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1934), Mallieux est encore membre de la section liégeoise de la Société des Amis de l’Art wallon, dès sa création en 1912. Dans le cadre de la préparation du Congrès wallon de juillet 1912, Fernand Mallieux est chargé par la Ligue wallonne de Liège d’un rapport sur le bilinguisme, admis en Flandre, rejeté en Wallonie. En septembre, il est nommé membre du comité exécutif de la Ligue wallonne de Liège.

Resté au pays pendant la Grande Guerre, Fernand Mallieux est l’un des trois avocats auxquels les Allemands donnent l’autorisation de plaider devant leurs tribunaux. Connaissant plusieurs langues, il parvient à sauver de nombreux cas de la prison. Dans le même temps, il communique des renseignements précieux au gouvernement du Havre, et aux services de renseignements français. Soupçonné par les Allemands, il est arrêté en janvier 1918, condamné et déporté en Allemagne.

Au lendemain de l’Armistice, le groupe liégeois de l’Assemblée wallonne se réunit et publie un Manifeste (décembre 1918) qui évoque les griefs wallons. Alors que la Flandre est libérée et sans attendre que la Wallonie soit évacuée par l’ennemi, s’est constitué un nouveau gouvernement belge et les Chambres se sont réunies. Le nouveau gouvernement ne comprend pas trois Wallons sur ses douze membres, et aucun qui a pris explicitement la défense des Wallons ; de plus, le gouvernement a annoncé la création prochaine d’une université flamande à Gand, a déclaré admettre le principe du bilinguisme et de l’imposer au pays. Fernand Mallieux est l’un des quinze signataires de cette vive protestation.

Après l’Armistice, il reste actif au sein de l’Assemblée wallonne. C’est d’ailleurs lui qui, lors de la réunion de l’Assemblée à Verviers en 1919, tente de trouver une solution intermédiaire entre les « séparatistes » de la proposition Dupierreux et les « unionistes » de la tendance Remouchamps. Mallieux propose de soumettre deux systèmes à la constituante : le premier reconnaît l’autonomie absolue des peuples wallon et flamand sur les plans politique et administratif qui ne concernent pas les intérêts nationaux belges ; l’autre accorde une large décentralisation provinciale en matière administrative et le maintien de l’unité gouvernementale et parlementaire avec application du vote bilatéral (système Remouchamps) pour les questions politiques. Cette proposition de conciliation entre les deux tendances ne résistera pas à leur opposition. Elles se sépareront définitivement en 1923.

Persuadé que rien n’empêchera les Flamands de créer leur université à Gand, Mallieux craint que l’épreuve soit rude pour la nation belge. Il regrette que, pour ne pas donner prétexte aux Flamands de se mêler des affaires wallonnes, beaucoup de Wallons renoncent à aider les francophones de Flandre (1920). Par ailleurs, Mallieux publie aussi des articles dans La Meuse et dans L’Action wallonne. Président de l’Association des condamnés politiques (1921), vice-président de la Cour des Dommages de Guerre, il est choisi comme échevin de la ville de Liège de 1924 à 1934. En 1931, il participe au deuxième congrès de la Concentration wallonne.

 

Paul Delforge

 

 

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