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Fils d’un militant syndical, Jules Malherbe est entré lui-même
dans la voie syndicale. Membre du comité régional hutois des
métallurgistes (1928), il entreprend une grève dans son
entreprise en pleine crise de 1930, et obtient six jours de
vacances pour l’ensemble du personnel. Assurant sa formation à
l’École ouvrière supérieure (1932-1935), il entre à l’entreprise
Jaspar en 1935 où il devient bientôt délégué syndical.
Durant la Seconde Guerre mondiale, nul n’ignore que l’usine
Jaspar est un haut lieu de la Résistance. Jules Malherbe n’y est
pas étranger. Il reçoit à Liège l’argent pour les réfractaires
et les journaux de la presse clandestine qu’il répartit dans la
région hutoise. C’est par cette action clandestine qu’il fait la
rencontre d’André Renard qui lui confie la réorganisation
syndicale de la région hutoise.
Selon le témoignage de Raymond Latin et d’André Renard, Malherbe
a participé à l’organisation du mouvement syndical clandestin
dans la région de Huy ; il a géré la distribution de fausses
cartes de travail et cartes d’identité et organisé le sabotage
contre l’ennemi entre le 1er novembre 1942 et le 8
septembre 1944. Porte-parole syndical dans la région de Huy,
Malherbe aide à combattre l’UTMI, contribue au ralentissement de
la production, combat les Cellules, gère les fonds (plus d’un
million) destinés aux réfractaires au travail et aux prisonniers
politiques et s’occupe de la presse syndicale. Après la guerre,
il est reconnu résistant civil.
Dès la Libération, Jules Malherbe est le responsable de la
régionale FGTB de Huy des Métallurgistes. Mais, progressivement,
son état de santé ne lui permet plus de conserver la
responsabilité d’une zone aussi dispersée et, en 1962, il prend
la direction de la régionale de Chênée avant de devenir
responsable du service technique de la Fédération des
Métallurgistes (1964-1966).
Trésorier de la régionale Huy-Waremme du Mouvement populaire
wallon (avril 1961), Jules Malherbe devient ensuite l’un des
responsables de la cantonale de Chênée (1962-1964). Militant
syndical devenu militant wallon à la suite d’André Renard,
Malherbe est mandaté par la FGTB au Congrès d’Action wallonne du
23 mars 1963 et participe à la vente de cartes d’affiliation au
Mouvement populaire wallon, en porte à porte, au début des
années soixante.
Paul Delforge |
