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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Magnette Paul 

    Né à Liège le 16 janvier 1888, décédé à Paris le 9 octobre 1918

Fils du sénateur Charles Magnette et neveu de l’historien Félix Magnette, Paul Magnette ne fait pas d’études régulières. En septembre 1912, ce critique d’art est nommé membre du comité exécutif de la Ligue wallonne de Liège. Interrogé en 1911 par Fernand Mallieux, au moment où les présidents flamands des partis politiques déposent une proposition de loi en faveur de la flamandisation de l’Université de Gand, Paul Magnette propose la séparation complète de la Flandre et de la Wallonie, affirmant que « nous n’avons jamais été Belges. La Belgique est une conception diplomatique ridicule. Il réclame la création d’une République wallonne, puissante ayant tous les avantages de la Belgique (…) sauf l’existence d’un port de mer, que l’on pourra remplacer par des canaux rejoignant la Seine, à travers la France ». Partisan de l’indépendance de la Wallonie, Paul Magnette envisage même une sorte de couloir donnant un accès à la mer depuis Tournai. À la veille de la Première Guerre mondiale, Paul Magnette préside un Comité de propagande wallonne.

Secrétaire général du Syndicat d’Initiative du Pays de Liège, il entreprend, en 1912, d’écrire une histoire de la musique en Wallonie dont il publiera la première partie, en juillet 1914, sous le titre Projet de dictionnaire des musiciens wallons. Réclamant la création d’une chaire d’histoire approfondie de la musique, du théâtre et de l’esthétique à l’Université de Liège, celui qui devient professeur d’histoire et d’esthétique musicales à l’Académie de musique de Liège en 1914, avait décidé de partir étudier en Allemagne, à l’Université de Leipzig. De ce séjour, il ramena une solide haine pour ses voisins de l’Est ; ses prises de position, sous l’occupation, provoqueront son arrestation et sa déportation en Allemagne : l’opinion publique liégeoise avait été frappée par cette image d’un Paul Magnette jouant au piano la Brabançonne et la Marseillaise aux premiers jours de l’occupation allemande.

Condamné par les Allemands, emprisonné dans un camp en Allemagne, Paul Magnette parvient à s’évader et se réfugie à Paris où il s’adonne à de la propagande pro-alliée, entre en relation avec de nombreux lettrés et fonde La Nouvelle Revue wallonne dont Oscar Gilbert assure le secrétariat. La Nouvelle Revue wallonne porte ce titre en souvenir de La Revue wallonne à laquelle collabora Albert Mockel, le fondateur de La Wallonie, en 1886. Paul Magnette est l’une des chevilles ouvrières de cette publication mensuelle dont le premier numéro paraît en janvier 1918 sous les auspices de l’Union wallonne de France ; elle traite des arts, de la littérature, des sciences et du tourisme. L’Union wallonne de France est présidée par Oscar Gilbert et son comité de patronage comprend d’éminentes personnalités wallonnes et françaises.

À Paris, Paul Magnette participe aussi aux activités de L’Opinion wallonne (1917-1918) : il donne des conférences, organise des enquêtes, publie des articles, en particulier sur la musique wallonne, mais pas seulement : son intérêt pour la question wallonne, il tenait à le faire partager devant un large public français. En octobre 1917, Paul Magnette a l’intention de donner les conférences qu’il avait prévu de prononcer en 1914-1915, en tant que secrétaire général du Syndicat d’Initiative du pays de Liège. Il souhaite parler du pays wallon, du point de vue artistique, touristique, et surtout montrer qu’il existe un pays wallon français à côté de la Flandre germanique. Le gouvernement belge réfugié au Havre le lui interdit. Pour le responsable de la Légation belge à Paris, M. de Gaiffier, ces projets sont inopportuns. Une note est envoyée à l’ensemble des consuls pour qu’ils interdisent à Magnette de prendre la parole. Une autre note est remise au gouvernement français pour le mettre en garde… Celui-ci s’empresse de souligner qu’il est en parfait accord avec les Belges. Certains consuls belges pousseront le zèle jusqu’à alerter préfets et sous-préfets français. Au début octobre 1918, une grippe espagnole emporte Paul Magnette de façon fulgurante ; « sa » Nouvelle Revue wallonne ne lui survivra pas longtemps.

 

Paul Delforge

 

Paul Delforge, La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008

 

 

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