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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Lausier Jean 

    Né à Hermalle-sous-Argenteau le 12 mai 1875, décédé à une date inconnue 

Originaire de la région liégeoise, Jean Lausier s’est établi à Bruxelles comme commerçant ; jusqu’en 1913, il tient une chemiserie, commerce qu’il cède peu avant la guerre. Trésorier de la Ligue wallonne de Bruxelles, membre de la Ligue wallonne du Brabant, il n’en est pas le secrétaire lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Il le devient fin 1917, début 1918 lorsqu’il est propulsé à cette place par Désiré De Peron, auteur d’un coup de force à la tête de la Ligue wallonne. Après guerre, Jean Lausier affirmera avoir été sous la coupe de De Peron. Dépourvu de moyens d’existence, il accepte sa situation parce qu’il perçoit un salaire de 150 francs par mois comme employé au journal Le Peuple wallon que vient de créer De Peron. Bien que son nom apparaisse en première page du nouveau journal, Lausier nie en avoir été le secrétaire de rédaction, affirmant ne pas en être capable. Resté en fonction en février, mars et avril 1918, Lausier est affecté à des tâches administratives. Il perçoit les abonnements, copie à la main les coupures de presse désignées par De Peron et se rend régulièrement à Charleroi pour lever la correspondance. De mai et la mi-juin 1918, il réside même à Charleroi dans la maison de la rue Léon Bernus 40, qui sert de siège fictif au journal Le Peuple wallon et où arrive la correspondance.

Malgré les protestations qu’il dit avoir élevées contre De Peron et Houba, Lausier les suit à Liège lorsque s’y installe Le Peuple wallon. Il est alors chargé de surveiller le personnel du journal pour 300 francs par mois. En septembre, suite à une dispute avec Désiré de Peron, Lausier quitte le journal, refusant de se rendre chez Delaite et Schoonbroodt « pour chercher de la copie séparatiste » : Lausier dira être convaincu qu’ils n’en feraient rien.

Même si le nom de Lausier figure au bas du Manifeste en faveur de la création des États-Unis de Flandre et de Wallonie et d’un programme politique visant à la reconnaissance d’une Wallonie autonome à côté d’une Flandre autonome (27 janvier 1918), il niera, après guerre, avoir eu la moindre activité politique wallonne. Pourtant, interrogé sur la personnalité de Lausier, Jean Henrijean, ancien président de la Ligue, le considère comme un « anarchiste convaincu, violent dans ses expressions, et parfaitement capable de déchaîner un mouvement révolutionnaire au point de vue wallon ; les idées de Lausier ont toujours été subversives ». Selon Henrijean, Lausier aurait disposé d’un libre parcours sous l’occupation et circulait librement entre Bruxelles et Charleroi. D’autre part, il semble que celui qui avait accepté de travailler au Peuple wallon quand le journal a déménagé à Liège pour être imprimé dans les installations réquisitionnées de la Gazette de Liège (juin 1918), a préféré suivre le chemin de Désiré de Peron.

Après la Grande Guerre, Lausier n’est pas condamné par la Justice, lors du procès du Peuple wallon. L’auditeur militaire n’a pas trouvé de preuve « de propagande ou de visées activistes à Bruxelles ». On ne trouve plus trace dans le Mouvement wallon de Jean Lausier qui se retrouve seul, sans rien ni personne. On ne trouve plus trace de J. Lausier dans le Mouvement wallon après la Grande Guerre.

 

Paul Delforge

 

Paul Delforge, La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008

 

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