Orphelin à 11 ans alors qu’éclate la Grande Guerre, Georges Laurent
quitte l’Athénée de Liège pour l’École normale où il obtient un
diplôme d’instituteur. En contact avec le Comité international de
placement des Intellectuels émigrés (Genève), il s’occupe du sort
d’intellectuels allemands mis en marge de la société par l’Allemagne
hitlérienne (1933). Membre du Comité de Vigilance des Intellectuels
antifascistes, il entre en Résistance, par la presse clandestine
(1942). Il collabore à la rédaction et à la diffusion du clandestin
L’Agent des services publics du 15 novembre 1941 au 1er
décembre 1942 ; il reçoit le clandestin de René Klutz. Il distribue
aussi La Meuse, L’Express, Liberté, Le
Drapeau rouge. En 1942, il se rend régulièrement en Ardenne pour
y apporter des revues clandestines. Il sera reconnu résistant par la
Presse clandestine.
Inquiété par les Allemands au moment de la constitution du Grand
Liège, il doit abandonner son métier d’instituteur pour passer dans
le maquis, d’abord dans le groupe de résistance armée Byl puis au
refuge Otarie de l’AS ; RA, refuge Byl AS Zone V, secteur III. Il a
piloté de nombreux illégaux, des prisonniers de guerre évadés et des
aviateurs alliés. Il sera reconnu comme résistant civil, du 1er
novembre 1942 au 8 septembre 1944. Il raconte ses années de guerre
dans Salut les Hommes !, publié à Liège en 1946.
Après la Libération, Georges Laurent reprend ses fonctions
d’instituteur et devient directeur d’une école communale. En 1946,
il contribue au succès du camp de reconstruction de Malmedy organisé
par le Centre de coordination des Jeunesses de Wallonie. Membre de
la Société historique pour la Défense et l’Illustration de la
Wallonie (1938), membre du comité de la section liégeoise de
l’Institut Jules Destrée (1960), très actif collaborateur de la
bibliothèque des Chiroux, collaborateur de La Vie wallonne et
des Biennales de la poésie, il avait appris le russe dans la
Résistance et le perfectionna dans les années soixante au point de
traduire trois ouvrages de l’écrivain russe Iouri Naguibine.
Paul Delforge |