Ingénieur, directeur des Intérêts économiques belges, Joseph
Hulet est directeur de publicité au journal La Réforme
(1897) dont Hector Chainaye assure la direction depuis décembre
1895, mais cède sa place, en janvier 1899, à Achille Chainaye
(frère de Hector).
Vice-président de la Ligue wallonne du Brabant au moment où
éclate la Première Guerre mondiale, Joseph Hulet se réfugie à
Paris. Il participe activement aux actions de l’Union wallonne
de France créée en 1916. Trésorier de l’Union, il fait notamment
partie, en avril 1916, avec Oscar Gilbert, Léon Lobet et Marcel
Loumaye, de la délégation de l’UWF reçue par M. Tissier,
conseiller d’État, directeur des Services du Cabinet du ministre
français des Affaires étrangères auquel fut donné lecture d’une
note, rédigée par Léon Lobet, dans laquelle l’Union wallonne de
France ne se limite pas à la problématique de l’interdiction du
journal La Wallonie – objet de la rencontre – mais pose
tout entière la question de l’influence française en Belgique.
Durant cette période, il participe aussi à l’expérience du
journal L’Opinion wallonne (1917-1918), dont il est
administrateur.
Quand il apprend qu’à Bruxelles, Désiré de Peron lance le
journal Le Peuple wallon et annonce que la Ligue wallonne
du Brabant soutient un programme politique en faveur de la
création des États-Unis de Flandre et de Wallonie, et qu’elle
vise à la reconnaissance d’une Wallonie autonome à côté d’une
Flandre autonome, Hulet s’en étonne et dénonce une initiative à
laquelle il n’a pas été associé. Dépourvu d’informations
précises en raison de son éloignement, le vice-président de la
Ligue wallonne du Brabant lance un appel aux membres de la Ligue
afin de tirer les choses au clair (février). Le mois suivant,
L’Opinion wallonne publie un ordre du jour de la Ligue
wallonne du Brabant, sans aucun commentaire. De son côté, Hulet
tente de relancer à Paris La Garde de Wallonie (avec Goebel et
Colleye), sans succès. Avec Colleye, il fonde alors la Ligue de
Défense wallonne, dont il prend la présidence (août 1918).
S’agissait-il de contrer la Ligue wallonne du Brabant ? En tout
cas, les tribulations de Désiré de Peron seront dénoncées, et il
faudra attendre la signature de l’Armistice pour que cesse
l’amalgame Ligue wallonne du Brabant/Peuple wallon.
Après l’Armistice, Joseph Hulet s’établit définitivement à Paris
et est notamment le directeur parisien de L’Opinion wallonne
(1920-1921).
Paul Delforge
Paul Delforge,
La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de
la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008 |