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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Honinckx Paul

    Né à Namur le 30 mai 1876, décédé à Paris le 8 février 1928 

Namurois d’origine, il est le cousin du député Georges Honinckx, lui-même neveu de Joseph Grafé. Assez jeune, Paul Honinckx vient se fixer à Bruxelles, comme peintre décorateur. Mais la capitale de la Belgique ne le conquiert pas. Il n’y prend pas racine et reste attaché, par-dessus tout, à la Wallonie. Défenseur de la Wallonie et de la culture française, il s’efforce d’organiser la résistance face au flamingantisme. Lorsque, vers 1906, les frères Chainaye réorganisent la Ligue wallonne d’Ixelles et celle du Brabant, il est à leurs côtés. Ses activités, ses démarches personnelles contribuent à doter la Ligue d’Ixelles du premier effectif qui lui est nécessaire pour entreprendre la tâche à laquelle les convie l’éloquence des frères Chainaye. Il recrute les premiers ligueurs, puis s’occupe du premier comité de la Ligue.

Lorsque la Ligue wallonne du Brabant est créée en 1906, on retrouve Paul Honinckx au premier rang et au sein du comité. Il est parmi les plus actifs à organiser, à Bruxelles et en Wallonie, meetings, congrès, conférences, cortèges de protestation contre les lois flamingantes. C’est aussi lui qui prépare les interventions de la Ligue d’Ixelles et du Brabant dans les campagnes électorales pour le choix des candidats au Parlement, au conseil provincial et au conseil communal. En 1913, il remplace Hector Chainaye, décédé, à la présidence de la Ligue d’Ixelles (-1921).

Quand la Première Guerre mondiale éclate, Paul Honinckx se porte volontaire de guerre, est refusé une première fois en raison de son âge, insiste et est engagé, à Anvers, parmi un groupe de civils chargés de terrassements et autres tranchées. Blessé, il est rapatrié à Bruxelles où il reprend l’animation de la Ligue wallonne d’Ixelles, en tant que secrétaire général. Il se défend de toute autre activité. En consacrant son tout premier numéro à un Manifeste patronné par la Ligue wallonne du Brabant, le journal Le Peuple wallon du 7 février 1918 avait nommément cité une douzaine de membres de son comité, dont Paul Honinckx. Rédacteur en chef du journal et secrétaire général de la Ligue, Désiré de Peron affirmait que la Ligue s’était prononcée, en date du 27 janvier 1918, en faveur de la création des États-Unis de Flandre et de Wallonie, et que son programme politique visait à la reconnaissance d’une Wallonie autonome à côté d’une Flandre autonome. Le journal annonçait aussi la création d’un Parti nationaliste wallon et se disait l’organe du groupe Les Jeunes Wallons, créé sur le modèle des activistes flamands du Jong Vlaanderen.

Très vite cependant les allégations de de Peron sont dénoncées. Plusieurs lettres recommandées dénoncent l’usurpation dont de Peron se rend coupable en affirmant s’exprimer au nom de la Ligue wallonne du Brabant. Il est d’ailleurs rappelé que les vrais responsables de la Ligue, parmi lesquels Ivan Paul, ont adopté, le 1er août 1914, un Manifeste où ils s’affirmaient « Belges avant tout », face aux menaces de guerre qui régnaient alors, et refusaient de prêter la main à l’ennemi germanique. En octobre 1918, la guerre n’est donc pas encore finie, Paul Honincks, avec d’autres dirigeants de la Ligue, convoque une assemblée générale afin de dénoncer et réprouver L’Appel aux Wallons ainsi que le programme diffusé par de Peron dans Le Peuple wallon ; ils font constater leur réunion par un huissier, mais il faudra attendre la signature de l’Armistice pour que cesse l’amalgame Ligue wallonne du Brabant/Peuple wallon.

Après l’Armistice, Paul Honinckx poursuit son combat pour la défense des Wallons et de la langue française ; délégué suppléant de Bruxelles à l’Assemblée wallonne de 1912 à 1914 et en 1919, il devient effectif en 1922. Il le restera jusqu’à sa mort en 1928. En décembre 1919, lors du procès dit « des ministères wallons », Paul Honinckx est l’avocat d’un des prévenus présents. Il est le seul à ne pas minimiser la question de la séparation administrative. Dans sa plaidoirie, il souligne que celle-ci était effectivement revendiquée avant guerre par de nombreux wallons, mais que l’Assemblée wallonne avait décidé de s’abstenir en période de guerre. Il affirme : « S’il n’y avait eu un « aktivisme flamand », jamais il ne se serait trouvé de Wallons pour penser à la séparation sous administration « boche ».

Il prend une part active dans la fondation de la Fédération des Sociétés wallonnes de l’Arrondissement de Bruxelles et reconstitue le comité pour l’érection d’un monument aux frères Chainaye. Il est aussi l’un des collaborateurs du journal Le Réveil wallon. Une opportunité professionnelle le conduit en France où il s’installe en octobre 1922. Le gouvernement français lui décerne les palmes académiques.

Paul Delforge

 

Paul Delforge, La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008

 

 

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