Sociologue, politologue, chercheur scientifique au FNRS (1951),
administrateur-fondateur de l’Institut des Sciences politiques
dont il est le secrétaire général de 1950 à 1954, fonctionnaire
au ministère de l’Intérieur (1960), vice-président du CRISP et
président honoraire, membre de l’Institut de Sociologie de
l’Université libre de Bruxelles (1937-1965), Maurice-Pierre
Herremans apparaît comme un scientifique intéressé notamment par
la question wallonne. Bruxellois de naissance, il fréquente,
pendant son enfance et son adolescence, le pays flamand où son
père est ingénieur. Dans le même temps, élevé par ses
grands-parents maternels, il fait de fréquents séjours dans la
vallée mosane. Cette triple fréquentation l’a amené, en tant que
politologue (docteur en sciences politiques de l’Université
libre de Bruxelles en 1939), à s’intéresser au problème flamand.
Après une période assez brève de captivité en Prusse orientale,
engagé dans la Résistance armée par haine du fascisme, il
prépare son premier essai sur la question flamande durant la
Seconde Guerre mondiale et le publie, à compte d’auteur, en
1948. Sur les conseils de Fernand Dehousse et de Fernand
Schreurs, il étudie ensuite le problème wallon qu’il avait déjà
vu se profiler à l’arrière-plan de sa première étude. Tant en
1950 qu’en 1960, il prend une part active dans les mouvements
d’opinion en demeurant fidèle au programme du Parti socialiste
belge. Il participe aux différents congrès du Congrès national
wallon, mais plutôt comme observateur que comme militant wallon.
Au moment où sont créées les Équipes fédéralistes wallonnes
(avril 1949), M-P. Herremans y est nommé conseiller technique.
Cette association où l’on retrouve Jacques Toint, René-Octave
Dupriez, Albert Regibeau, André Wautier et Charles Becquet dans
le comité de direction, est la branche wallonne des Équipes
fédéralistes de Belgique, elle-même affiliée à l’Union
européenne des fédéralistes. En 1952, il publie Le problème
des nationalités en Belgique ainsi que La Wallonie, ses
griefs, ses aspirations, qui deviennent rapidement des
ouvrages de référence. Auteur de Personnes déplacées.
Rapatriés, disparus, réfugiés. Essai (1948), il est un
collaborateur des Courriers hebdomadaires du CRISP. Très lié à
André Renard, à Maurice Bologne et à Marcel Thiry, membre de
Wallonie libre, il reste fidèle au PSB au lendemain du
congrès des incompatibilités MPW-PSB de 1964 ainsi que lors de
la création du FDF. Conseiller communal (1956-1985) et échevin
des Finances, (1964, 1970-1982) de la commune d’Uccle,
vice-président du Centre culturel de cette commune, il est
membre de l’Union wallonne des Écrivains et Artistes, membre de
l’Institut Jules Destrée et de la Fondation Charles Plisnier.
Paul Delforge |