En 1913, Jules Henault est à l’origine du lancement de tracts
wallons, lors de la Joyeuse Entrée du roi Albert à Liège ; ces
tracts préconisent d’interpeller les députés wallons pour qu’ils
défendent vraiment la Wallonie. Jules Henault se montre alors
partisan de la séparation complète entre Wallons et Flamands.
Sinon, il voit bien un rapprochement de la Wallonie avec la
France.
Au début de la Grande Guerre, Hénault entend respecter la trêve
de l’Union sacrée. Pourtant, le tout premier numéro du journal
Le Peuple wallon (7 février 1918) cite nommément son nom
parmi une douzaine de membres du comité de la Ligue wallonne du
Brabant qui, dans un Manifeste, se sont prononcés en faveur de
la création des États-Unis de Flandre et de Wallonie, et d’un
programme politique visant à la reconnaissance d’une Wallonie
autonome à côté d’une Flandre autonome (27 janvier 1918). Le
journal annonce aussi la création d’un Parti nationaliste wallon
et se dit l’organe du groupe Les Jeunes Wallons, créé sur le
modèle des activistes flamands du Jong Vlaanderen.
Très vite cependant les affirmations de Désiré de Peron,
rédacteur en chef du journal et secrétaire général de la Ligue,
sont dénoncées. Plusieurs lettres recommandées dénoncent
l’usurpation dont de Peron se rend coupable. Il est d’ailleurs
rappelé que les vrais responsables de la Ligue, parmi lesquels
Ivan Paul, ont adopté, le 1er août 1914, un Manifeste
dans lequel ils s’affirmaient « Belges avant tout », face aux
menaces de guerre qui régnaient alors, et refusaient de prêter
la main à l’ennemi germanique.
En octobre 1918, la guerre n’est donc pas encore finie, des
membres du comité de la Ligue du Brabant convoquent une
assemblée générale afin de dénoncer et réprouver L’Appel aux
Wallons ainsi que le programme diffusé par de Peron dans
Le Peuple wallon ; ils font constater leur réunion par un
huissier. On ne trouve pas le nom de Hénault parmi eux.
Il ne reprendra des activités wallonnes qu’au début des années
trente. Président de l’Association wallonne de Limal (1930),
membre de la Ligue d’Action wallonne de Liège, présent au
dernier congrès d’Action wallonne, en 1930, il y dénonce la
politique anti-wallonne du gouvernement. En 1931, il adhère et
participe au deuxième congrès de la Concentration wallonne.
Membre du conseil général de la Concentration wallonne (1932),
il participe régulièrement aux pèlerinages de Waterloo.
Paul Delforge
Cfr notamment Paul
Delforge, La Wallonie et la Première Guerre mondiale.
Pour une histoire de la séparation administrative, Namur,
Institut Destrée, 2008 |