Pour fait d’espionnage et pour avoir délivré une carte
d’identité à un parachutiste dans l’affaire du Dr
Vandenstraeten, directeur de l’Institut bactériologique du
Hainaut, Albert Gyssens est arrêté à Pont-à-Celles par la GFP le
18 avril 1942. Condamné à un an de prison, il est envoyé à Saint
Gilles où il est interrogé par la GFP pour son appartenance au
réseau Beaver Baton : il a aidé des hommes à passer en
Angleterre et il est aussi inculpé dans l’affaire Michelli-Sterkwans.
Sans jugement, il est transféré en Allemagne, où il est
incarcéré jusqu’au 16 mai 1945. Il sera reconnu comme prisonnier
politique après la guerre.
Fonctionnaire, Albert Gyssens se consacre, dès la Libération, à
la défense des droits de ses anciens compagnons de captivité :
il est président provincial du Hainaut et vice-président
national du groupement des Prisonniers politiques. Membre actif
du Mouvement populaire wallon dans la région de Charleroi au
début des années soixante, membre du Front wallon dès sa
fondation en 1964, Albert Gyssens crée, très tôt, la section la
plus importante de la régionale carolorégienne. Membre du Parti
wallon (1965) et du Rassemblement wallon (1968), celui qui fut
bourgmestre de Pont-à-Celles pendant douze ans, et chef de
Cabinet de Paul-Henri Spaak (au ministère des Communications),
est appelé au Cabinet de Robert Moreau, en 1976, alors ministre
des Pensions et des Affaires sociales wallonnes.
Premier sénateur suppléant de l’arrondissement de
Charleroi-Thuin en 1971, secrétaire administratif de la
régionale de Charleroi du Rassemblement wallon, commissaire aux
comptes de la Société coopérative Renaissance wallonne, Albert
Gyssens était un membre actif important du Rassemblement wallon.
Paul Delforge |