À l’office du travail à Huy, en 1940-1941, Marcel Grad occupe
une fonction administrative à partir de laquelle il coordonne et
dirige des actions de sabotage contre le recrutement de
travailleurs par l’Allemagne. Membre du comité fédéral de
Huy-Waremme du parti socialiste clandestin, il prend part, dès
août 1940, à toutes les formes de la résistance de ce mouvement.
Co-fondateur et dirigeant de l’organisation fédérale de lutte
contre la déportation ‘Solidarité socialiste’, il aide des
réfractaires (refuge, confection, par centaines de cartes
d’identité et de fausses cartes de travail, distribution de
vivres, de timbres, etc.). Agent régional de Wallonie libre
(1941), il accomplit des tâches identiques mais sur une plus
petite échelle, à côté de la presse clandestine.
Arrêté à Huy le 14 novembre 1943 en raison de ses activités dans
la presse clandestine, dans les services de contre-espionnage et
de renseignements SR Bayard et Maudrille, ainsi que pour des
sabotages à l’Office du Travail, Marcel Grad est incarcéré
successivement à Huy, à Saint Léonard (Liège) puis à Vught où il
est contraint de travailler chez Philips, enfin à Sachsenhausen
et à Neuengamme où il est libéré le 1er mai 1945 et
rapatrié le 1er juin.
Reconnu Prisonnier politique, rescapé des tortures des camps
nazis, Marcel Grad devient fonctionnaire à Bruxelles après la
Seconde Guerre mondiale. Président de la section budget et
parastataux de l’Association wallonne du Personnel des Services
publics (1948), président du comité d’Action wallonne de la
régionale de Huy (1949-1953), actif opposant au retour de
Léopold III, il est membre du Comité permanent du Congrès
national wallon (1952-1971).
Paul Delforge |