Docteur en droit de l’Université de Liège (1852), Jean Fontaine
est inscrit comme avocat à la cour d’appel de Liège, mais reste
attaché à sa ville natale. Libéral progressiste, il s’engage
résolument en politique. Candidat franc-tireur, ses déclarations
tranchent avec le conformisme ambiant. Présent en 1861 aux
élections législatives d’Ath, sous l’étiquette radicale, Jean
Fontaine tente d’ouvrir le débat et reçoit l’appui de l’ancien
député-bourgmestre Delescluse, président de la Société libérale,
de tendance progressiste. Fontaine et son colistier récoltent
545 suffrages contre 1.290 voix aux candidats doctrinaires et
1.152 aux catholiques. En 1864, Jean Fontaine adresse un nouvel
appel aux électeurs de l’arrondissement d’Ath, mais sa
candidature est rejetée par le comité de l’Association libérale.
Candidat radical en juin 1866, Fontaine subit un humiliant échec
avec 157 voix pour 1.373 votes en faveur des libéraux
doctrinaires.
En 1867, il se définit comme un « (…) Wallon, séparé
politiquement de la France par la jalousie des rois de
l’Europe ». Dans un essai intitulé De la Belgique et de son
avenir, il affirme qu’« Il n’est pas surprenant que fils de
race wallonne, dont le français est ma langue
maternelle, nourri des traditions séculaires de la France,
vivant de sa pensée, de ses arts, exalté par ses hauts faits,
élevé par ses historiens, discipliné par ses philosophes, je
sois jaloux de ma patrie véritable (…) », avant de
s’interroger : « (…) et nous que sommes nous ? Des
Français-Belges, comme dans la vieille France, il y a des
Français-Bourguignons et des Français-Flamands (…) ? ».
Fontaine collabora, en 1871-1872, à La Bouche véridique
de tendance démocrate et républicaine et au Mathieu Laensberg,
en 1877.
En 1886, on retrouvera Jean Fontaine parmi les collaborateurs de
La Wallonie d’Albert Mockel. Dans le premier numéro de la
nouvelle revue, sous le titre Les Lettres de condoléances, Jean
Fontaine vilipende les hommes politiques wallons pour leur
inertie face à l’arrogance des flamingants.
Jean-Pierre Delhaye – Paul Delforge
Jean-Pierre Delhaye,
Jean Fontaine, radical flobecquois (1826-1892), dans le
Bulletin du Cercle d’Histoire d’Ath, novembre 1971, n°
24, p. 86-94 - Jean-Pierre
Delhaye et Paul
Delforge, Franz Foulon. La tentation inopportune,
Namur, Institut Destrée, 2008, coll. Écrits politiques wallons
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