Combattant de la Grande Guerre, Yvan Debra en avait contracté
une invalidité. Néanmoins, ce tailleur tenait une boutique
d’habits à Liège et déploya une activité wallonne dans les
années ’30 et durant la Seconde Guerre mondiale. Sympathisant de
la Ligue wallonne de Liège, Yvan Debra participe au deuxième
congrès de la Concentration wallonne (1931). Délégué à la
publicité de La Wallonie enchaînée (1938), il est membre
(1931) puis président de l’Association des anciens Combattants
wallons (1939). Appelé par Eugène Duchesne avec lequel il était
en relation suivie avant le début de la Seconde Guerre mondiale,
Yvan Debra contribue à la création du mouvement wallon de
résistance Groupe W, rassemblant d’anciens militants de
Concentration wallonne et de l’AWPÉ. Il se retrouve aussi parmi les fondateurs du Front wallon
pour la Libération du pays.
En contact avec le teinturier Eugène Niquet, il s’occupe aussi
du passage d’hommes vers l’Angleterre, dans le réseau de La
Maison wallonne ; en Angleterre, les jeunes s’engagent dans les
armées alliées. Yvan Debra leur fournit les originaux des bons
itinéraires vers les Îles britanniques. Arrêté à Liège une
première fois en avril 1941 puis le 10 mai 1941, incarcéré à la
prison St Léonard jusqu’au 31 juillet 41, moment où il est
libéré en raison de maladie, Yvan Debra reste néanmoins sous
l’étroite surveillance de l’occupant : constamment, on le met en
présence de jeunes gens, est emmené pour interrogatoire puis
ramené chez lui. Dans le procès « Niquet, Maison wallonne »,
Debra parviendra à être acquitté, faute de preuves suffisantes.
Décédé en avril 1944, Yvan Debra est reconnu comme prisonnier
politique à titre posthume.
Paul Delforge |