Agent des postes domicilié à St-Gilles lorsque la Première
Guerre mondiale éclate, Georges Costenoble est un des nombreux
fonctionnaires qui, au début de la guerre, refusent de signer la
déclaration de loyauté envers l’autorité allemande, exigée par
celle-ci pour poursuivre son activité professionnelle. Avec
d’autres collègues, Costenoble organise un service de collectes
à domicile au profit du comité local de secours et
d’alimentation. Cependant, privé de salaire, il finit par se
résoudre à signer la fameuse déclaration de loyauté (avril
1915). En juin, il reprend du service en tant que commis des
postes à Bruxelles. À la mi-mars 1918, en tant qu’agent wallon
travaillant à Bruxelles, il est muté à Namur, où il entre au
ministère des Postes, comme commis-chef (3500 frs/an). En
juillet 1918, alors qu’il lit un n° de 1905 de la revue Les
annales politiques et littéraires de Paris contenant des
articles sur la patrie et des poésies, il croise son directeur,
Albert Delvaux qui lui emprunte la revue et s’en inspire pour
rédiger un article. L’ayant fait recopier par Costenoble,
Delvaux le fait paraître dans L’Écho de Sambre et Meuse
sous la signature de son employé (n°166, 19 juillet 1918, La
Belgique fédérale). Après la guerre, Costenoble est inculpé
par le juge d’instruction Deleuze dans l’affaire dite des
« ministères wallons » et un dossier est ouvert à sa charge.
Interrogé, Costenoble nie la paternité de l’article en question,
mais il est établi qu’il a signé d’autres articles sous les
pseudonymes de « Chonq Clotin » et « Un Tournaisien ». Inconnu
du Mouvement wallon avant, pendant et après la Première Guerre
mondiale, Georges Costenoble ne comparaîtra pas au procès de
Namur et bénéficiera d’un non-lieu.
Paul Delforge
Paul
Delforge, La
Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la
séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008 |