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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Coppé Joseph

   

Né à Liège le 16 janvier 1927, décédé à Liège le 16 janvier 2011

Originaire du quartier d’Outremeuse, issu d’une famille ouvrière abonnée au journal La Wallonie dans lequel écrivent alors François Van Belle et Georges Truffaut, Joseph Coppé est un jeune étudiant actif dans les mouvements wallons clandestins ; membre de Jeune Wallonie et de Wallonie libre, proche des Henri Mordant, François Perin et autres André Schreurs notamment, il fait partie des jeunes Wallons qui prennent en charge l’organisation du Congrès national wallon qui se tient à Liège les 20 et 21 octobre 1945.

À la même époque, Joseph Coppé entame des études en sciences politiques à l’Université de Liège. En 1948, il est le secrétaire de l’Association wallonne des Étudiants de l’Université, où il rencontre Fredi Darimont et est en contact avec Jean Schlag. La même année, il est engagé par Isi Delvigne à la rédaction de La Wallonie, où il aura l’occasion de côtoyer Fernand Dehousse, Hubert Rassart, Freddy Terwagne, Maurice Denis, Abel Lurquin, Marcel-Hubert Grégoire, Henri Derache et André Renard.

Particulièrement séduit par les idées défendues par André Renard et théorisées lors des congrès FGTB de 1954 et 1956, Joseph Coppé ne manque aucune occasion, dans ses articles, d’expliquer les fondements du « renardisme » (l’indépendance syndicale, le contrôle ouvrier, les réformes de structure ou le fédéralisme). Après la Question royale, il a l’occasion de tremper sa plume à plusieurs reprises pour défendre l’école officielle au moment  de la « Question scolaire » et, après avoir contribué à dénoncer les dispositions de la Loi unique, il décrit les événements de la Grève wallonne du siècle, durant l’hiver ’60-’61, dont il suit le déroulement de l’intérieur, au sein de la rédaction du journal dirigé par Renard. Plus tard, en 1991, il signera une très intéressante monographie sur ce qu’il appellera La révolution wallonne : trente-cinq jours qui ont changé la Belgique.

Désigné par Renard comme secrétaire de rédaction des premiers numéros du journal Combat, Joseph Coppé restera dans ce journal pendant cinq ans (1961-1966). Dès l’automne 1961, il est membre du Mouvement populaire wallon, dont il partage évidemment le programme généralement simplifié par la formule « fédéralisme et réformes de structure. Après le scrutin anticipé de mars 1961, le PSB a été appelé à former une nouvelle majorité gouvernementale avec le PSC. Le Liégeois J-J. Merlot est alors appelé comme ministre des Travaux publics et Joseph Coppé est choisi comme attaché de presse à son Cabinet. L’expérience est de courte durée. S’il a le plaisir d’inaugurer la nouvelle écluse de Lanaye, faisant ainsi sauter le bouchon de Lanaye, le ministre est particulièrement critiqué par les socialistes liégeois lorsqu’il se montre solidaire des autres membres du gouvernement lors du vote du projet Gilson fixant définitivement la frontière linguistique (Mouscron-Comines au Hainaut, Fourons au Limbourg). Désavoué par la fédération liégeoise du PSB, le ministre Merlot démissionne (novembre 1962). Comme lui, Joseph Coppé revient à Liège, avec la ferme intention de convaincre le PSB de mener une politique davantage axée sur la défense des intérêts wallons.

Comme ce n’est pas le cas, Joseph Coppé choisit de quitter le Parti socialiste belge en décembre 1964, au moment de l’adoption de la motion d’incompatibilité entre une fonction au sein du MPW et la qualité de membre du PSB. Ce n’est qu’au cours de la campagne électorale d’octobre 1985, au moment où, sous la présidence de Guy Spitaels, le PS réaffirme ses convictions fédéralistes wallonnes, que J. Coppé réintègrera, avec Robert Gillon et Georges Vandersmissen, les rangs du Parti socialiste.

Éditorialiste au journal La Wallonie depuis 1957, Joseph Coppé exercera les fonctions de rédacteur en chef de La Wallonie de 1962 à 1987. Il travaillera sous les directions successives d’André Renard (1957-1962), de Robert Lambion (1962-1976) et de Robert Gillon (1976-1988). Chroniqueur de 1987 à 1998 sous la direction de René Piron (1988-1996), il quitte la rédaction du journal au moment où celui-ci change de nom et devient Le Matin. Attaché à la valeur symbolique du titre de La Wallonie, il ne cache d’ailleurs pas son désappointement au sujet du changement d’appellation du nouveau quotidien. Tout au long de sa carrière, le rédacteur en chef avait veillé à faire évoluer « son » journal, en diversifiant les rubriques, en faisant appel à des signatures extérieures et en suivant les évolutions technologiques (passage à la couleur, création de la station FM du journal sous le nom de « Radio-Liège » dans les années ’80. Président de la section liégeoise de l’Association des Journalistes Professionnels de Belgique et, à ce titre, fondateur de la Maison de la Presse de Liège, il contribua à former plusieurs générations de jeunes journalistes.

Durant ses cinquante années de journalisme, Joseph Coppé témoigne, à travers ses articles, ses éditoriaux et ses analyses politiques, d’une réelle attention à l’égard de la problématique wallonne : il défend contre vents et marées un projet politique progressiste, marqué par la défense continue des intérêts wallons et la volonté de faire aboutir la revendication du fédéralisme. Dénonciateur du « socialisme du possible », attaché à l’indépendance syndicale de La Wallonie, Coppé s’attaque régulièrement « au capitalisme, à ses tares, à ses dérives et à ses faux paravents que sont le colonialisme, le paternalisme et le néo-libéralisme ». Défenseur du droit de la population fouronnaise à décider de son sort, il ne dissimule pas sa sympathie à l’égard du combat mené par l’Action fouronnaise et par son leader, José Happart.

Sa mise à la retraite en 1998 n’entraîne pas pour autant la mise en veilleuse de ses convictions puisqu’il fonde, en 1998, l’asbl Vivons Région, qui se fixe comme objectif de défendre l’idée régionale en général et la région wallonne en particulier.

 

Paul Delforge

 

 

 

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