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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

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Collard Jean-Baptiste

    Né à Namur le 17 janvier 1875, décédé à Namur le 1er décembre 1925

Imprimeur namurois, Jean-Baptiste Collard apporte sa contribution au journal Le revendicateur, avant la Première Guerre mondiale. Il est aussi le créateur de Li Couarneu, Gazette des Wallons couarnant tos les dimeignes (1904-1910).

Lorsque les troupes allemandes envahissent la Belgique en août 1914, les quotidiens belges continuent de paraître tant bien que mal avant de cesser complètement leur tirage. Certains titres sont relancés à la demande « insistante » voire « forcée » de l’occupant, soucieux de faire paraître sous son contrôle des informations relatives aux faits de guerre, à la vie quotidienne dans le pays, mais surtout ses arrêtés et directives. Les initiatives spontanées sont rares.

Parodie du titre Sambre et Meuse publié avant la guerre sous la direction de François Bovesse, le premier numéro de L’Écho de Sambre et Meuse paraît sous censure en date des 28 et 29 janvier 1915. Le directeur-propriétaire en est Jean-Baptiste Collard. De sources convergentes, il semble que c’est l’occupant allemand qui a contribué à la création, sinon au développement du journal, en lui fournissant notamment des informations en primeur par rapport à son concurrent en région namuroise, le quotidien catholique L’Ami de l’Ordre.

Quotidien à partir du 22 avril 1915, après être sorti à raison de trois numéros par semaine, L’Écho de Sambre et Meuse se présente sur une feuille unique. Pendant plusieurs mois, il n’a aucun caractère spécialement wallon puisqu’il se contente de reproduire des communiqués ou des arrêtés militaires, des petites annonces, ainsi qu’une chronique sportive, une nécrologie, des chroniques locales ou provinciales et un agenda des spectacles. Le journal se voit octroyer comme gage supposé de sa docilité le privilège de publier « la liste complète et officielle des prisonniers belges en Allemagne » et devient ainsi l’intermédiaire indispensable entre les prisonniers originaires de la province et leurs parents. Ceci explique sans doute son tirage important. Un premier changement de ton intervient lorsque Paul Ruscart signe des articles vantant la séparation administrative et le pacifisme.

À partir du 18 juin 1918, L’Écho de Sambre et Meuse prend une coloration nettement anti-unitariste et pro-allemande, et s’entoure de nouveaux collaborateurs. Le bruit court alors selon lequel J-B. Collard a revendu son journal aux Allemands. Son nom figurera sur la manchette du quotidien, jusqu’à son dernier numéro, le n°260. Sous la direction politique de Henri Henquinez, le journal prend un autre ton qui n’est pas sans inquiéter Collard. À plusieurs reprises, il a été pris à partie par la population ; on a cassé les vitres de sa maison. Il est conscient que les articles publiés dans son journal surtout en juillet ont été excessifs. Il dit avoir envoyé des lettres de protestation au censeur Brauweiler et l’avoir menacé d’arrêter l’édition de son journal. Néanmoins, responsable du journal, il poursuivra la publication jusqu’au 16 novembre 1918, moment où il se réfugie en Hollande.

À l’issue du procès en Cour d’Assises, à Namur, en 1920, il sera reproché au seul éditeur responsable la publication des informations militaires allemandes qui ont contribué à saper le moral de la population : les victoires allemandes y étaient vantées et les actes alliés minimisés. Accusé d’avoir méchamment servi la politique et les desseins de l’ennemi et participé à la transformation des institutions belges, J-B. Collard est le seul à être poursuivi et à être condamné. C’est le seul à n’avoir écrit aucun article « politique ». Éditeur-propriétaire du journal L’Écho de Sambre et Meuse, mais surtout du Bulletin des Lois et Arrêtés pour la Wallonie durant l’occupation du territoire (1915-1918), il est jugé par contumace et condamné à 15 ans de prison. En 1918, Collard avait aussi été l’éditeur d’une brochure rédigée par Paul Ruscart, La question flamande et la Wallonie. Pourquoi devons-nous agir ? qui exhortait les Wallons à définir les conditions de la séparation administrative de la Belgique.

Paul Delforge

 

Paul Delforge, La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008

 

 

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