Huissier à la Cour d’appel de Bruxelles, Louis Bovy est
trésorier de la Ligue wallonne du Brabant depuis 1905 lorsque la
Première Guerre mondiale éclate. Contrairement à l’ensemble des
militants wallons, Louis Bovy poursuit son action wallonne ; en
l’absence d’Achille Chainaye, réfugié à Londres, où il devait
décéder en décembre 1915, il semble que Louis Bovy a été élu (ou
propulsé ?) à la présidence de la Ligue wallonne du Brabant, à
l’instigation de Désiré de Peron. Il patronne le journal Le
Peuple wallon. Dans sa première livraison, le quotidien
annonce la création d’un Parti nationaliste wallon dont le
programme a été défini par le Comité de la Ligue où l’on
retrouve notamment le nom Louis Bovy. En soutenant le groupe Les
Jeunes Wallons, créé sur le modèle des activistes flamands du
Jong Vlaanderen, il semble que Bovy a suivi Désiré de Peron
tant dans son projet de création d’un journal Le Peuple
wallon, que dans son projet politique : création des
États-Unis de Flandre et de Wallonie, et reconnaissance d’une
Wallonie autonome à côté d’une Flandre autonome. Quand Le
Peuple wallon déménage à Liège où il est imprimé dans les
installations réquisitionnées de la Gazette de Liège (juin
1918), Louis Bovy figure parmi les membres du personnel. En
s’installant dans la Cité ardente, de Peron œuvre, avec la
complicité d’un certain Jaeger, conservateur des bibliothèques
de l’Université de Liège, à la création d’un « centre pour
l’épanouissement intellectuel wallon ». Après l’Armistice, on ne
retrouve plus Louis Bovy au sein du Mouvement wallon.
Paul Delforge
Paul Delforge,
La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de
la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008 |