Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Émile Boinem rejoint
rapidement le mouvement clandestin de résistance Sambre et
Meuse (septembre 1940-avril 1941) où il se charge, avec
Stiernet, de reproduire de nouveaux exemplaires du journal
Wallonie libre reçus de Bruxelles par Victor Van Michel. À
la mi-avril 1941, le groupe Sambre et Meuse fusionne avec le
Groupe W et Wallonie libre pour former la section
liégeoise de Wallonie libre clandestine. En août 1943, le
groupe Van Michel se sépare de la Wallonie libre pour
former le Parti d'Unité wallonne. Van Michel conserve le titre
Sambre et Meuse ce qui amène Fernand Schreurs et la
Wallonie libre à créer un nouveau journal Wallonie libre,
édition de l’Est. Émile Boinem en est l’administrateur et l’un
des membres du comité de rédaction : il a écrit quelques petits
articles et échos. Avec son épouse et Stiernet, Boinem s’occupe
de polycopier les numéros de septembre à décembre 1943 à un
millier d’exemplaires. Il devient aussi un des membres du
nouveau comité de Liège de la Wallonie libre, dont il
assure le secrétariat provincial.
En janvier 1944, après l’arrestation de l’imprimeur de la
Wallonie libre, il réalise lui-même, par polycopie, le
numéro de janvier de Wallonie libre. Il sera
l’administrateur de l’édition de l’Est de La Wallonie libre,
de 1944 à 1945. En juin 1944, Boinem échappe de justesse à
l’arrestation et s’enfuit en Ardenne où il retrouve, à Oneux,
André Schreurs et Jean Petit. En plus de son action au sein de
la résistance wallonne, Émile Boinem est également un officier
de l’Armée secrète.
Après la guerre, la Wallonie libre clandestine devient un
groupement de résistants reconnu. Constitué en asbl, La Wallonie
libre clandestine entretient la mémoire de la Résistance
wallonne ; secrétaire de cette association, Émile Boinem livre
quelques souvenirs de ces temps troublés dans les colonnes de
La Nouvelle Revue
wallonne. Directeur d’école à Liège, Émile Boinem contribue
à l’affiliation de la Wallonie libre clandestine à
l’Association wallonne des anciens Combattants et, en 1968, il
devient membre du Conseil d’administration de l’AWAC.
Il est reconnu comme résistant armé pour ses 47 mois d’activité
en tant qu’officier de l’AS, résistant civil pour ses 38 mois
d’activité au sein de la Wallonie libre et résistant par
la presse clandestine pour la diffusion de Sambre et Meuse
et de Wallonie libre.
Secrétaire de l’Union des agents communaux liégeois de la
Résistance, secrétaire général du Comité national de l’asbl
« Parrainage national belge des tombes des héros français
reposant en sol belge », Émile Boinem exerce la profession
d’instituteur dans l’enseignement communal liégeois. Il enseigne
notamment à l’école primaire communale d’application du
boulevard de la Sauvenière où il sera nommé Directeur en 1962.
Paul Delforge |