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Loisirs - Arts - Lettres

Le sport, miroir de la société - (1995)
Première partie - Deuxième partie

Théo Mathy
Journaliste

Introduction

L'homme a de tout temps éprouvé le besoin de comparer sa force, son agilité ou son adresse, il a donc toujours fait du sport. La complexité du problème des origines et le cadre qui nous est fixé invitent par conséquent à une très grande modestie.

Ce bref survol du sport en Wallonie débute assez tard, dans un flou relatif, aux frontières du folklore. Comment situer par exemple, dès le début du XVIe siècle, les joutes nautiques, héritières des tournois de chevalerie, ou bien, plus anciennes encore, les luttes d'échasseurs à Namur, Mélans contre Avresses ?

Ces jeux simulent des combats, ils sont nés de la guerre comme l'escrime, comme le tir à l'arc ou à l'arbalète, exercé au Moyen Age par des compagnies de bourgeois pour défendre la cité. Très populaire autrefois, le tir à la perche ou au berceau survit de nos jours mais il n'a plus rien à voir avec ce qu'est devenu le tir à l'arc moderne.

Contrairement à ces pratiques, le jeu de paume, comme tous les jeux de balles, est un sport sans aucune connotation guerrière. Ancêtre du tennis et de la balle pelote, il nous révèle très tôt une championne, Margot, dite de Hainaut, qui nait à Mons en 1402. On ne sait rien de sa jeunesse, mais elle est célèbre à 20 ans. Invitée à Paris, lors de la visite du duc de Bourgogne Philippe le Bon, elle fait salle comble pendant deux ans, battant régulièrement les adversaires masculins qui lui sont opposés. Margot finit ses jours à l'abbaye de Soleilmont.

La trace la plus ancienne du jeu de paume dans nos provinces se découvre dans les comptes de la Cour du Hainaut, le 8 juin 1332 : "Le Comte Guillaume de Hainaut dépense 8 deniers pour achat d'estues (balles) pour la paume et 6 sols 10 deniers pour estues à chôler" (balles pour le jeu de soule).

A main nue à l'origine, le jeu de paume se pratique avec un gant ou une sorte de raquette. Les notables se cantonnent dans des endroits réservés, puis dans des salles couvertes, théatre de la courte paume. La longue paume reste le plus souvent l'apanage des manants. Du parvis des églises, elle émigre dans les rues ou sur les places publiques quand celles-ci sont pavées. C'est elle qui donne naissance au sport spécifique d'une partie de la Wallonie : le jeu de balle.

Si le tennis et le jeu de balle ont un ancêtre commun, le football et le rugby sont de vagues parents de la soule. Jouée parfois par les princes, la soule est surtout un passe- temps de campagnards lors des fêtes traditionnelles. Les règles sont indécises. La balle est lourde, en cuir, en bois. Le jeu se transforme souvent en bataille rangée. Une sorte de soule est pratiquée à Jodoigne jusqu'en l'an 1843. Le jeu de crosse est une forme de soule exercée avec un bâton au bout recourbé qui annonce le hockey, le cricket et le golf.

Le jeu de balle est la seule activité sportive qui attire les masses dans notre pays à l'aube des temps modernes. Il est divisé et confiné dans le Hainaut, le Namurois, une partie du Brabant et des Flandres. La petite balle au tamis fait fureur, les grands concours durent une semaine, leur finale mobilise jusqu'à 10.000 spectateurs. Le championnat du Sablon, doté du Prix du Roi, est créé en 1837 à Bruxelles. C'est la plus vieille épreuve sportive belge au palmarès de laquelle figurent les plus célèbres équipes wallonnes. Quelques artistes qui enflamment les foules méritent d'échapper à l'oubli : Vital Fiérin, Achille Gaulet, Horace Marin, Charles Vanuffel et le Bruxellois Jef Claessens notamment.

Chacun voulant rester maitre chez soi, le jeu de balle ne réussit pas à s'organiser à un niveau supérieur.

Une timide structuration du sport commence à se dessiner cependant. La plus ancienne de nos fédérations sportives nait à l'initiative de la Société liégeoise, le 6 août 1865, mais tout à débuté à Anvers où la Société de Gymnastique et d'Armes est fondée en 1839. Son promoteur Joseph Isenbaert, a découvert la gymnastique allemande pendant ses études à l'Université de Bonn.

La gymnastique est-elle un sport ,du moins celle de l'époque, souvent régie par des militaires qui ne cachent pas leur dessein de préparer de bons soldats ? Se consacrant essentiellement à l'éducation physique, il lui manque l'attrait compétitif qu'elle découvrira avec la gymnastique moderne et ses juges.

Non contente d'être divisée par une guerre des méthodes, la gymnastique voit s'opposer plusieurs groupements pour des motifs confessionnels. Les sociétés gymniques sont néanmoins à la base du mouvement sportif, elles se répartissent dans tout le pays, beaucoup découvrent le sport lors des fêtes fédérales. C'est dans les premiers gymnases, où l'on s'exerce parfois aux sauts, aux lancers, à l'escrime, que naissent des vocations nouvelles. Les plus entreprenants fondent des clubs, ou jettent les bases de fédérations diverses.

La gymnastique est la pionnière, mais l'aviron est le premier sport moderne qui voit le jour sous nos cieux. Au mois d'octobre 1860, pour l'inauguration du Pont des Arches, la ville de Liège inscrit des courses de canots à son programme des réjouissances. Elles scellent l'acte de baptème de l'aviron belge et saluent la naissance du Sport nautique de la Meuse. Des Namurois assistent à la fête. Quelques mois plus tard, des régates ont lieu au pied de la Citadelle. Et en 1862, le Cercle nautique de Sambre et Meuse est porté sur les fonts baptismaux. Son président s'appelle Félicien Rops. Quel dommage qu'il ne "croque" pas nos premiers sportifs !

L'élan est donné. Le gig à quatre du Sport nautique "Lustucru" et "Miss Brunette" du Club nautique de Sambre et Meuse vont bientôt gagner jusque sur la Seine à Paris...

La fédération d'aviron est fondée en 1887. Vingt sociétés sont en activité, dont le Sport nautique et l'Union nautique de Liège, le Club nautique Sambre et Meuse de Namur, le Rowing Club d'Anseremme, le Sport Club de Tournai et le Cercle nautique de Mons.

Le recrutement est élitaire (le prix des bateaux n'y est pas étranger), mais ces clubs sont aussi un lieu de rencontre, ils ont une vocation omnisport, ils favorisent la diffusion des pratiques nouvelles.

Ayant tardé à fixer ses statuts, la fédération d'aviron est précédée par ordre d'ancienneté en 1882 par la ligue vélocipédique. Des clubs cyclistes existent déjà, on organise des courses avant la guerre franco-allemande de 1870 sur des distances réduites. Le bicycle, pourtant, n'a pas encore trouvé sa forme idéale. Après l'invention de la chaine, il faut attendre la découverte du pneumatique par le vétérinaire Dunlop en 1888 lance la bicyclette à la conquête du monde. Superbe engin de sport, le vélo est avant tout un extraordinaire moyen de locomotion. Le trot du cheval est la mesure de la vitesse sur nos routes. Brusquement, à moindre coût, chacun peut aller plus vite, plus loin, plus facilement. Le succès est immédiat.

En 1887, au moment où la bicyclette s'apprête à devenir universelle, Camille Lemonnier fait le tour de nos provinces afin d'écrire son livre monumental sur la Belgique. Quels sports évoque-t-il furtivement dans son ouvrage ? La gymnastique, la lutte, le tir à l'arc et à l'arbalète, les jeux de balle, l'aviron, le canotage à la voile, le patinage (sur glace, en hiver) et l'escrime, sans parler des courses hippiques, des concours de pigeons et du billard. Il n'est pas encore question de football et la vélocipédie est une jeune débutante. Brûlant les étapes, elle va devenir adulte en peu de temps.

I. La petite reine

Le 12 juillet 1891, un des tout premiers vélodromes du pays est inauguré au parc de la Boverie. Robert Protin y débute, il devient le premier champion du monde de vitesse professionnel. C'est sur la pelouse de ce vélodrome que les joueurs du F.C.Liégeois s'initient au football dont ils sont les premiers champions. Le site entre décidément dans l'histoire, à deux pas des installations du Sport nautique de la Meuse, premier club d'aviron, et pas loin du lieu de départ de Liège-Bastogne-Liège, première classique cycliste née en 1892.

La vélocipédie devient vite le sport dominant. Des sociétés par actions sont fondées pour l'édification des pistes, le succès permet de rembourser les capitaux en quelques années. Le bicycle importé engendre une nouvelle industrie. Les ateliers Legia sortent de terre dès 1890 à Herstal, Saroléa monte ses premiers vélos, la Fabrique Nationale des Armes de Guerre (FN) suit le mouvement et la manufacture de caoutchouc Englebert-Couderé adjoint les pneumatiques pour cycles à ses spécialités. Nombre d'ateliers d'armuriers commencent même à se reconvertir dans la production de pièces détachées.

Le coût d'une bicyclette représente à la fin du siècle le salaire de sept à huit mois d'un ouvrier. Les premières vedettes cyclistes sont donc fils de bourgeois, originaires d'une région en plein essor : Lhoest, Houa, Protin, Grogna, Broka, Vandenborn. Exception confirmant la règle, le Verviétois André, vainqueur du premier Paris- Bruxelles, est un ancien maçon.

La plupart de ces coureurs sont des pistiers, généralement des sprinters. Ils font rêver. Qui oserait penser qu'il faudra attendre plusieurs générations pour découvrir l'unique héritier de Protin en la personne du Liégeois Robert Van Lancker, champion du monde de sprint en 1972 et 73 ? Les vélodromes se multiplient. Juste avant 14-18, on en dénombre une quarantaine, dont plus de la moitié en Wallonie mais la guerre et ses suites seront fatales à la plupart.

Avec l'avénement de la compétition sur route, le décor et la nature des acteurs changent. Des hommes rudes, venus des champs ou sortis de la mine, prennent le relais. Il se produit en ce temps-là un phénomène exceptionnel dans le sud du pays. Entre 1886 et 1893, dans un petit périmètre, naissent six futurs champions, dont cinq dans la seule province de Namur, pas réputée la plus cycliste. Ils vont gagner à eux seuls, malgré la césure de la guerre, presque autant que les autres coureurs wallons réunis jusqu'à nos jours.

Louis Mottiat, de Bouffioulx, règne sur Bordeaux-Paris, Paris-Bruxelles et le Tour de Belgique avant 14. Il regagne le Tour national en 20, il s'impose dans le premier Critérium des As sur le parcours Bordeaux-Paris et retour. Il lâche l'année suivante ses rivaux dans Paris-Brest-Paris. Un banquet et un bal populaire sont organisés après l'arrivée. Et Mottiat, qui a passé plus de cinquante heures sur un vélo, ouvre la fête en invitant la fille du préfet à danser. Il dicte sa loi dans Liége-Bastogne-Liège au printemps 21, il bisse sa victoire en 22. Il remporte encore Paris-Tours à 35 ans. Il compte aussi huit étapes du Tour de France à son actif. Un des plus grands champions cyclistes...

Victor Linart, de Floreffe, est attiré par la piste et les contrats qui s'y négocient dans les courses derrière moto. Il conquiert quatre titres de champion du monde et quinze de champion de Belgique.

Emile Masson, de Morialmé, mineur à 11 ans, émigre dans la région liégeoise. Il débute tard, s'impose dans le Tour de Belgique en 19 et signe une dernière campagne triomphale à 35 ans : Tour national, Bordeaux-Paris et Grand Prix Wolber.

Firmin Lambot et Léon Scieur, tous deux de Florennes, sont les seuls Wallons au palmarès du Tour de France. Lambot double l'exploit, en 19 et en 22, grâce à sa formidable régularité. Authentique spécialiste, il cache six billets de cent francs dans une poche de son maillot pour aquérir un vélo en cas d'accident.

Du même âge que Lambot, Léon Scieur est un colosse qui achète sa première bicyclette à plus de 20 ans. Il est quatrième du Tour en 1919, la terrible année qui voit onze coureurs seulement terminer à Paris. Après avoir gagné Liège-Bastogne-Liège, il est encore quatrième en 1920 parmi six routiers wallons qui se classent derrière le vainqueur Philippe Thijs : 2.Hector Heusghem, 3.Lambot, 4.Scieur, 5.Masson, 6.Louis Heusghem, 7.Jean Rossius. Il triomphe enfin douze mois plus tard, après un duel avec le Ransartois Hector Heusghem.

Félix Sellier est le jeunet de la bande. Né à Spy, Gembloutois d'adoption, il débute à 27 ans parmi ses ainés. Il rattrape le temps perdu, en s'adjugeant deux championnats de Belgique, le Tour national, trois Paris-Bruxelles (la seule classique qui passe devant chez lui), Paris-Roubaix et trois étapes du Tour.

Et sans compter les frères Heusghem, de la même génération : Louis, vainqueur de Paris-Tours et Hector, qui monte deux fois sur la seconde marche du podium et aurait dû enlever le Tour de France en 1922. Ou le Tournaisien Hector Tiberghien qui gagne Paris-Tours en 1919. Ou encore le Hennuyer Henri George, premier Belge champion olympique sur deux roues à la faveur de la course des 50 kilomètres sur piste à Anvers...

Le cyclisme wallon paie la note après cette période faste. Les champions prennent leur retraite très tard. Et les jeunes, qui ont peut-être mal grandi durant la guerre, attendent trop longtemps pour assurer la relève. Au changement laborieux de génération s'ajoute bientôt la grande dépression des années trente et l'apparition du dérailleur qui va transformer la physionomie des courses.

Adelin Benoit, révélation du Tour en 1925, porte le maillot jaune, gagne à Luchon l'étape des quatre cols et enlève Bordeaux-Paris avant de se spécialiser sur la piste. Charles Meunier remporte Paris-Roubaix en 1929 et Emile Joly s'impose dans le Circuit de Paris (classique disparue), il réédite son succès en 1930, s'adjuge le Tour de Belgique et Marseille-Lyon. Au championnat du monde, son vélo est écrasé par une voiture au moment où le futur vainqueur Alfredo Binda attaque dans la côte de Mont- Theux.

Georges Lemaire s'empare en 1933 du maillot jaune au Tour de France et le perd de justesse au pied des Pyrénées. Peu soutenu, quatrième à Paris, le Verviétois est victime deux mois plus tard d'une chute pendant le championnat inter-clubs. Souffrant d'une fracture du crâne, il ne se relèvera plus.

Henri Garnier, de Feschaux, devenu coureur comme beaucoup à cause de la crise économique, est le premier Belge victorieux du Tour de Suisse en 1936. La même année, Eloi Meulenberg, au sprint tranchant, devrait inaugurer le palmarès de la Flèche wallonne, mais une moto le renverse près du but. Le Ransartois prend sa revanche dans Paris-Bruxelles puis, en 1937, il réussit un doublé exceptionnel : Liège-Bastogne-Liège et le championnat du monde. Il remporte huit étapes du Tour de France.

Emile Masson se révèle en gagnant la Flèche wallonne en 1938 et une étape du Tour, il est irrésistible dans la finale de Paris-Roubaix en 1939. Après cinq années de captivité, double champion de Belgique, il prend le relais de son père dans Bordeaux- Paris, vingt-trois ans après.

François Neuville, la plus insolente santé du peloton, est vainqueur du Tour de Belgique et d'une étape du Tour de France en 1938. Et à Valkenburg, seul en tête, le Liégeois va peut-être succéder à Meulenberg au championnat du monde, mais il casse une pédale et son équipier Marcel Kint triomphe.

C'est au grand Tour, après la guerre, que nos routiers s'expriment le mieux. Marcel Dupont est cinquième de l'édition de 1949 dominée par Coppi. En 1953, le premier Belge s'appelle Alex Close, quatrième pour ses débuts à plus de 31 ans. Principal rival de Bobet en 1955, Jean Brankart gagne à Pau la grande étape des Pyrénées, puis la course contre la montre, mais il se classe finalement deuxième à Paris. Il avait déjà été second, battu par Anquetil, du Grand Prix des Nations. Le Hesbignon sera encore deuxième d'un Tour d'Italie derrière Baldini.

S'il rafle trois étapes du Tour de France en 62, dont celle de Briançon après avoir franchi l'Izoard, Emile Daems est avant tout un coureur de classiques. Il s'empare de trois des plus belles : Milan-San Remo, Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie. A la même époque, le cyclisme féminin balbutiant voit Marie-Rose Gaillard devenir championne du monde à Salo. De la même génération que Daems, le Wavrien Georges Van Coningsloo s'offre au sprint Paris-Bruxelles en 64 puis Bordeaux-Paris en solitaire. Emile Bodart lui succède en 67 au palmarès de cette course légendaire.

Bien qu'il ait vu le jour en Sicile, Pino Cerami est wallon de coeur et d'éducation. Il est aussi le contemporain de Daems et de Van Coningsloo, puisqu'il devient champion à un âge où les sportifs prennent leur retraite. Il connait encore le cyclisme semi- individuel, les coureurs voyageant en train... ou à vélo, mangeant leurs tartines sur le pouce avant le départ. Il bat leurs successeurs découvrant la course d'équipe, la diététique et les grosses voitures. Il vit aussi la transmission des pouvoirs des firmes cyclistes aux marques commerciales qui vont bouleverser les structures et le visage de la compétition. Cerami enlève le Tour de Belgique, il s'adjuge Paris-Roubaix, puis la Flèche wallonne à 39 ans. Et il gagne encore Paris-Bruxelles.

Ferdinand Bracke, installé tout jeune à Wanfercée-Baulet pourrait être en 68 notre premier vainqueur du Tour depuis Sylvère Maes. Il ne descend pas bien les cols, ses nerfs le trahissent contre la montre, il est troisième. Vainqueur du Grand Prix des Nations, champion du monde de poursuite, il écrit sa plus belle page à Rome, quand il bat le record de l'heure d'Anquetil, perçant le mur des 48 kilomètres. Sur un vélo classique et au niveau de la mer, sa performance est inégalée.

Le doux géant Joseph Bruyère ne connait pas l'étendue de sa force mais, pour en faire usage, il doit la mettre au service du meilleur. Joseph est le plus précieux équipier d'Eddy Merckx. Il porte le maillot jaune, notamment en 78 lorsqu'il termine quatrième du Tour. Bruyère reste le dernier et double vainqueur wallon de la plus belle des classiques Liége-Bastogne-Liège. Il remporte trois fois le Circuit du Volk.

Jean-Luc Vandenbroucke, devenu directeur sportif, débute avec une terrible étiquette dans le dos : le nouveau Merckx. Spécialiste de la montre, il ne rate donc pas le Grand Prix des Nations et s'adjuge Blois-Chaville.

Enfin, Claudy Criquielion, premier Belge des années 80, trouve sa voie à 27 ans au championnat du monde de Montjuich. Excellent grimpeur, notre meilleur représentant au Tour de France, Claudy s'épanouit surtout dans les classiques, range deux Flèches wallonnes dans son carquois et gagne le Tour des Flandres. Il devrait enlever Liège- Bastogne-Liège, sa course de prédilection, et un second championnat du monde, en 88 à Renaix, si Steve Bauer ne le balance pas en plein sprint.

La succession s'annonce difficile à l'heure où la concurrence de sports neufs, moins exigeants et moins dangereux, sans parler de la motorisation, semble hypothèquer l'avenir. La vogue du cyclotourisme, par contre, est particulièrement réjouissante. Le cyclisme de plaisance restant à tout âge, l'une des méthodes les plus douces pour entretenir sa condition physique.

II. Le football-roi

Des étudiants, fils de notables et d'ingénieurs anglais attirés par les industries, sont à Liège et à Verviers les premiers à donner de vigoureux coups de pied dans une grosse balle de cuir.

Pourquoi l'idée saugrenue de les imiter surgit-elle dans un club vélocipédique au début des années 1890 ? Né dans les collèges, le football parait idéal pour soigner sa condition physique, puisqu'il se pratique durant la morte saison cycliste, mais on ignore à l'époque que les deux sports ne sont pas compatibles.

Le F.C.Liégeois, porté sur les fonts baptismaux par des membres de Liège Cyclist's Union, Protin en tête, taquine son premier ballon sur la pelouse du vélodrome de la Boverie. Il est un des pionniers du football belge. Avec Verviers, il participe à la fondation de la fédération et montre l'exemple en conquérant les deux premiers titres nationaux. Pendant plus de dix ans, seule la province de Liège compte des clubs en Wallonie. A la veille de la guerre, sur 107 affiliés dans le pays, il y en a trente à Liège, huit dans le Hainaut, aucun dans les provinces de Namur et de Luxembourg. Les principaux sont déjà en place : F.C.Liégeois (1892), Verviers F.C.(1895) qui deviendra le C.S.Verviers en 1903, Standard (1898), Seraing (1900), U.S.Tournai (1902), F.C.Tilleur (1903), S.C.Charleroi (1904), R.C.Tournai (1907), Olympic Charleroi (1911), A.A.Louvièroise (1912).

La guerre, assez curieusement, sert de catalyseur. Les distractions sont rares, le football connait un succès grandissant. Pour les troupes au repos, derrière le front de l'Yser, on organise de nombreux matches, des centaines d'équipes sont formées. Une sorte de onze national est constitué, les Front Wanderers. Les meilleurs remportent en 1920, à Anvers, la médaille d'or aux Jeux Olympiques. L'engouement est énorme, on commence à construire de plus grands stades. Ils seront bientôt remplis.

Le football trouve, il est vrai, un terrain idéal pour se démocratiser et devenir un sport de masse. Les conquêtes ouvrières permettent de diminuer la durée du travail. Et pour la première fois dans l'histoire moderne, les lois sociales aidant, des travailleurs vont avoir un peu de temps libre.

Mais des conditions sont requises pour de grandes infrastructures. Il faut des capitaux, une industrie, une ville d'une population minimale. Les clubs wallons qui évoluent les premiers en division I (parfois appelée ensuite division d'honneur) sont logiquement Liège, Verviers et le Standard. Sur un total de 65 clubs qui ont joué au plus haut niveau depuis l'institution du championnat, les six plus grandes agglomérations du pays en ont engendré 33, dont sept en Wallonie : le Standard, le F.C.Liégeois, Tilleur, Montegnée, Seraing, l'Olympic et le Sporting de Charleroi.

La dispersion de l'habitat, le saupoudrage de localités de petite ou de moyenne importance ne réunissant pas la masse critique nécessaire, la révolution industrielle ratée par certains, tout ceci justifie la géographie actuelle du football wallon dont les grandes lignes sont fixées au début du siècle. Seule exception, l'émergence relativement tardive de Charleroi dont la première équipe accède à la division supérieure en 1937 seulement. Ce qui s'explique par le rôle que jouent longtemps les gros bourgs de ceinture : Couillet, Gilly, Marchienne, Marcinelle, Chatelineau concurrencent directement l'Olympic et le Sporting carolorégiens.

Le Standard réunit le plus de clubs de supporters dans le pays. Depuis 1921, il n'a plus quitté l'élite, y étant même pendant des années le seul représentant wallon. Les Liégeois touchent le titre de champion du bout des pieds en 1936, le dernier match est décisif, mais le Daring gagne par 1-0 à Sclessin. L'avocat Jean Capelle, trente-quatre fois international, conduit la ligne d'attaque des "Rouches"...

Le club se restructure sous l'influence de Roger Petit. Il fait mouche pour la première fois en 58 avec Denis Houf, Thellin, Mathonet, Piters, Givard, Jadot, Paeschen, Bonga-Bonga et Pol Anoul transféré de Rocourt. Trois mois plus tard, le Standard fête sa joyeuse entrée en Coupe d'Europe, première équipe belge à y gagner un match. Il accède même aux quarts de finale.

Les "rouge et blanc" obtiennent en 61 leur deuxième titre devant Liège, suivi d'un autre en 63. Jean Nicolay remplace son frère Toussaint entre les perches, aux côtés des anciens Houf et Thellin. Vliers, Semmeling, Spronck, le fantasque et généreux Roger Claessen font leur entrée ainsi que Pilot, l'Ecossais Crossan et le refugié hongrois Sztani.

Semmeling, Pilot et Jean Nicolay assurent la soudure pour un quatrième bail en 69. Nicolay, au coup d'oeil magique, s'apprête à quitter Sclessin mais son héritier est déjà connu : un certain Christian Piot.

Piot aux grandes mains, peut-être notre meilleur gardien à la carrière hélas tronquée à cause de blessures, est en effet le dernier rempart du Standard qui engrange immédiatement un cinquième succès. Pilot et Semmeling, qui joueront plus de 600 matches en première, sont toujours là. Et c'est un triplé unique dans l'histoire du club qui est célébré en 71. Il y a durant cette période du talent à revendre sur les bords de la Meuse : Nicolay, Piot, Thissen, Jeck, Beurlet, Dewalque, Pilot, Van Moer, Depireux, Semmeling, Henrotay, Kostedde, Galic, Nagy, Takac, Cvetler et autres. Rêvons un peu...

Onze années passent à se nourrir de nostalgie. Le Standard fait pourtant excellente figure avec le tandem Renquin-Gerets, avec Plessers, Sigurvinsson, Nickel, Riedl et Michel Preudhomme qui pointe le bout du nez. En 82, le septième titre est suivi par un huitième. Les temps ont bien changé pourtant. En 71, la moitié de l'effectif est issu de la région. La Ligue nationale et le football professionnel sont nés entretemps. Il n'y a plus qu'un "Liégeois", Preudhomme, dans l'équipe de base qui précède Anderlecht de deux points en 82 avec Gerets, Poel, Meeuws, Plessers, Vandersmissen, Daerden, Haan, Botteron, Graf, Voordekkers, Tahamata, Wendt...

Puis Gerets et Haan partent avant qu'éclate l'affaire de Waterschei qui ébranle le club jusque dans ses fondations. Meeuws, Plessers, Daerden, Tahamata s'expatrient. Gilbert Bodart, qui succède à Preudhomme, Hellers, Delangre, Delbrouck sont parmi les premiers à assurer le relais. L'héritage est lourd, les supporters désemparés. Le Standard vit sa crise la plus profonde, non sans sursaut d'orgueil. Il renoue même avec le succès en Coupe de Belgique, mais la Coupe d'Europe lui rappelle que le football a beaucoup évolué. Le club liégeois doit spéculer désormais, comme beaucoup d'autres, sur le talent de ses jeunes.

Le Standard a disputé une finale de Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe, perdue par 2-1 en 82 contre Barcelone. Deux fois demi-finaliste, il est le club belge avec Anderlecht qui a joué le plus de rencontres européennes : cent quinze. Sur les 104 joueurs wallons sélectionnés en équipe nationale, quarante sont issus de Sclessin.

Et notons en passant que le Standard fémina - qui n'est pas structurellement lié à son grand frère - collectionne de son côté les titres nationaux...

Soixante ans avant le Standard de Houf et de Mathonet, un autre club liégeois goûte au bonheur d'être champion mais plus de la moitié de sa moisson appartient au siècle passé. Le F.C.Liégeois remporte en effet trois des quatre premiers titres mis en jeu. L'équipe alligne le plus souvent plusieurs Anglais et des joueurs qui pratiquent - signe de l'époque - différents sports. A l'exemple de son premier gardien de but Léon Lhoest, dit "Trimpou", champion de Belgique de cyclisme et second du premier Liège- Bastogne-Liège ! La relève ne suivant pas en un temps où le sport n'est qu'une forme de loisir, le club entre dans un long tunnel après son début en fanfare...

Un nouveau départ est pris à Rocourt en 1945 grâce aux jeunes. L'équipe séduit avec les Lacroix, Govard, Lambinon, Anoul "monté" de St Nicolas, Pol Dechamps venu d'Aywaille, et le dernier né élevé au bercail, Louis Carré. Avant le championnat de 48- 49, José Moes est transféré de Waremme et Willy Saeren de Tongres. Ce dernier "achat" fait du bruit car la note est salée : 1.200.000 francs pour le Limbourgeois, sans parler des joueurs échangés. Les journalistes trempent leur plume dans le vitriol. Ils n'ont pas tout à fait tort. C'est la préfiguration du football de la fin du siècle aux achats fous et aux clubs endettés, victimes de leur propre surenchère...

En 48, nous n'en sommes pas encore là, on se presse dans les stades, les budgets sont en boni. Saeren se fond dans l'ensemble, la défense est orchestrée par Louis Carré et Pol Anoul assure l'intendance pour "l'attaque-mitraillette". Liège reconquiert en 52 un titre dont on avait presque perdu le souvenir. Et l'on poursuit sur son élan l'année suivante, avec un seul changement de rôle, Guy Delhasse prend entre les perches la place du fougueux Agneessens. Mais l'état de grâce en sport ne dure pas longtemps. Malgré la découverte du puissant Wégria et de Letawe, le club ne tutoie plus régulièrement les grands. Il se réveille en 59, à un point d'Anderlecht, c'est la dernière campagne de Carré. Deux années plus tard, avec les joueurs de la relève Baré, Lejeune, Sulon, Waseige, Croté et autre Depireux, la décision tombe à deux journées de la fin et c'est derrière le Standard que l'équipe échoue. Elle n'approchera plus jamais aussi près du gâteau. Seule consolation, le fidèle Wégria est sacré à quatre reprises meilleur réalisateur du championnat avec un total de 94 buts.

Le football vit des années capitales. La T.V. est née, la Coupe d'Europe devient l'objectif des plus ambitieux, les étrangers sont admis en championnat, on autorise les remplacements, le professionalisme s'installe, il faut désormais gérer les clubs comme des entreprises, le public n'est plus aussi fidèle et les budgets continuent d'augmenter. Le F.C.Liégeois traverse mal cette période, il se classe encore troisième du championnat en 1967, avant de plonger dans l'anonymat.

Robert Waseige, devenu entraineur, redonne du tonus à son vieux club. Les Liégeois échouent en finale de la Coupe de Belgique en 87. Ils prennent leur revanche en 89, réalisent un de leurs plus beaux parcours de Coupe d'Europe depuis 64 quand ils furent demi-finalistes de la Coupe des Villes de Foire. Ils sont stoppés en quart de finale par la Juventus. Le club entre ensuite dans le cycle infernal des problèmes financiers.

Par ordre d'ancienneté, le Verviers F.C. est le second club wallon, devenu le C.S. Verviétois après fusion. Symbole de la cité lainière, le club inaugure en 1912 son joli stade du Panorama. Un certain buteur Mathieu Bragard commence à faire parler de lui sous le maillot vert et blanc. Il devient champion olympique en 1920 aux côtés notamment du Hennuyer Robert Coppée et du Namurois Emile Hanse.

Verviers connaît sa période faste de 56 à 61 avec Joseph Pannaye, Théo Colette et Jean Nelissen. Le Club perd la finale de la Coupe, battu par le Racing de Tournai. Pendant cinq ans, avec les moyens du bord, il lutte en première division, avant de s'effacer devant les dures et couteuses réalités du football rénuméré.

Le premier séjour de Tilleur en division d'honneur est bref en 25-26. Daenen et Pannaye, fidèles de l'équipe nationale, sont ses vedettes incontestées dans l'immédiat après-guerre mais les ressources sont limitées. En 59, les "Métallos" ne peuvent éviter la descente. Et un malheur ne venant jamais seul, Tilleur doit abandonner son terrain du Pont d'Ougrée. Le club force à nouveau les portes de la division I avec Pannaye dans le rôle d'entraineur et René Delchambre dans celui de chef d'orchestre. L'équipe termine quatrième en 65, c'est son plus beau classement. Et un peu son chant du cygne car, deux ans plus tard, elle quitte l'élite qu'elle n'a plus jamais retrouvée.

De Tilleur à Seraing, il n'y a que la Meuse à traverser pour découvrir d'autres "Métallos". Installé au Pairay, le F.C. Sérésien est le dernier venu des clubs wallons en première division. Emile Binet et Francis Nicolay sont ses plus beaux fleurons avant la montée, fêtée sous la conduite d'Yves Baré en 82, avec les Péruviens Rojas et Oblitas, avec Claesen, Luyckx, Gorez et Kerremans. Deux ans après, célébré pour son football pétillant, Seraing se classe cinquième... et est déclaré en faillite...

Malgré son école de jeunes, obligé de laisser partir ses vedettes, le club rétrograde. Grâce à l'appui d'un mécène, les "rouge et noir" refont surface en un temps record guidés par Georges Heylens. La filiaire brésilienne succède à la péruvienne avec Edmilsson, Wamberto, Isaias, épaulés Olsen, Karagiannis, Doll, Teppers, Lukaku. L'équipe tient mieux que ses promesses. Elle termine troisième en 94 et découvre la Coupe d'Europe.

Après Liège et avant le Standard, un troisième club wallon est près de devenir champion. En 47, l'Olympic de Charleroi compte 7 points d'avance, quand l'hiver interrompt le championnat pendant plusieurs semaines. Ressort détendu, les Lebon, Olio, Homblé, Piérange, Epiménide, Bertrand et autre Mordant se font remonter sur le fil par Anderlecht.

L'Olympic marque l'histoire du football grâce au docteur Gianolla. En 35, pour répondre à l'Union belge qui a rejeté sa proposition d'obliger les équipes à aligner au moins sept joueurs formés dans le club, le président Gianolla transfère neuf footballeurs de la Région flamande, dont Emile Stijnen demi-centre de l'équipe nationale. L'Olympic évolue à ce moment en promotion. Il termine en tête de sa série. Et sur sa lancée, il devient en 37 le premier club carolorégien à accéder à la division d'honneur.

Troisième en 39, ratant le titre de peu en 47, il bascule en seconde division à la suite de l'affaire Leghait en 55. L'Olympic remonte et redescend, c'est le début d'une période trouble et compliquée, cloturée par une faillite financière. Le club échoue en Promotion avec un stade de 30.000 places à gérer. Regroupés autour de Jean-Claude Olio, les fidèles se serrent les coudes et espèrent de nouveau.

Le Charleroi Sporting Club se classe premier de la Promotion en 36, à égalité de points avec son rival qu'il a bien vite rebaptisé "Flaminpic" mais il perd le match d'appui. Le Sporting recule pour mieux sauter puisqu'il retrouve l'Olympic à l'échelon supérieur dans l'immédiat après-guerre, avec les Bernacki, Henriet et le tandem Gillaux-Thirifays qui inscrira près de six cent buts sous le maillot blanc et noir. Après un stage au purgatoire, les "Zèbres" redressent l'échine et terminent seconds derrière le Standard en 68 emmenés par Bertoncello, Colasse, Delchambre, Spaute et autre Spronck. C'est l'occasion de prendre contact avec la Coupe d'Europe. Ils battent Zagreb au premier tour et échouent contre Rouen au second.

Charleroi accède à la finale de la Coupe de Belgique en 78, avant de replonger d'un étage et de vivre ses jours les plus sombres. Comme l'Olympic un peu plus tôt, le Sporting doit déposer son bilan. Et c'est le capitaine de l'équipe de 68, Jean-Paul Spaute, qui reprend les rênes. Vainqueur du tour final de seconde division en 85, soutenu par un public généreux, le Sporting recolle au peloton de tête. Et il se requalifie pour la Coupe d'Europe en 94.

Quatre clubs wallons, enfin, limitent leur séjour en première division au strict minimum.

Le R.C.Montegnée passe en trois ans de provinciale à la division d'Honneur en 1930, grâce à une équipe de copains dont le futur ministre Victor Larock. Le beau rêve dure une saison.

L'U.S.Tournai, le plus vieux club hennuyer, tente en vain de tenir la gageure en 51, de se maintenir au sommet sans s'être renforcé. Defever et ses amis ne gagnent pas ce pari trop difficile.

Le R.C.Tournai remporte la Coupe de Belgique en 56. L'équipe de Jean Leroy et Dedonder accède à la première division deux ans plus tard, se défend honorablement mais ne peut éviter le siège basculant avec Tilleur...

La Louvière monte en 75 grâce à son succès dans le tour final, une innovation. Les "Loups" terminent quatorzième mais sont déclassés pour faits de corruption imputés à Jurion. Le club saisit à nouveau sa chance en 77 sous la férule de Léon Semmeling, il voit grand, investit, se maintient durant une saison, puis il redescend, apprenant à ses dépens que quelques vedettes ne font pas forcément une équipe. Or, La Louvière découvre justement une vedette parmi ses jeunes pousses...

Enzo Scifo, fils d'un mineur sicilien, débute en effet à La Louvière, mais il n'y reste pas longtemps. Son talent attire l'attention, Anderlecht le transfère en 80, il a 14 ans à peine. En 1984, il séduit au championnat d'Europe des nations, il est élu Soulier d'Or. Une ascension trop rapide à un âge où l'on est fragile, suivie d'une offre qu'on ne peut refuser de l'Inter de Milan et Scifo est plongé trop tôt dans le championnat le plus exigeant du continent. La décompression survient.

Surdoué techniquement, parfois critiqué quand il oublie d'être simple, il évolue toujours à l'étranger. N'est-il pas remarquable que les trois derniers Souliers d'Or wallons soient dans le même cas ? Après Enzo Scifo, installé à Monaco, Michel Preudhomme, sacré meilleur gardien de la Coupe du Monde 94, et Philippe Albert, vainqueurs tous deux d'une Coupe d'Europe avec Malines, ne résistent pas à l'appel de Benfica et de Newcastle.

Scifo est à l'heure actuelle le plus"capé" des joueurs wallons avec soixante-huit sélections, précèdant dans l'ordre Carré, Preudhomme, Renquin, Anoul, Michel De Wolf, Piot, Jean Nicolay, Semmeling, Thissen, Jean Capelle et Philippe Albert...

L'avenir de l'équipe nationale est-il de plus en plus lié à la collaboration de ses vedettes expatriées ?

A la recherche de son équilibre financier, le football belge s'appauvrit manifestement en laissant partir ses meilleurs éléments. Les recettes aux guichets ne suffisent plus depuis longtemps à équilibrer les budgets. Le marketing est appelé à la rescousse mais, sauf dans deux ou trois clubs, les ambitions sont revues à la baisse. Que deviendront-elles dans l'Europe du football de demain ? Elles obligent en tout cas, et c'est l'aspect positif des choses, à revoir la politique des transferts faciles c'est-à-dire à préparer l'avenir avec les jeunes.

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Théo Mathy, Le sport miroir de la société, dans Wallonie. Atouts et références d'une Région (sous la direction de Freddy Joris), Gouvernement wallon, Namur, 1995.


 

 

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