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Approche générale

La Wallonie, une région économique en mutation - (1995)
Première partie - Deuxième partie - Troisième partie

Michel Quévit
Professeur à l'université catholique de Louvain
Directeur du Rider

Vincent Lepage
Chargé de recherches au Rider

 

 3. En Wallonie

La trajectoire de création technologique wallonne s'appuie sur un fort potentiel de recherche scientifique fondamentale ou précompétitive à partir des laboratoires de recherche des universités : trois universités complètes sans compter les facultés spécialisées en polytechnique ou en agronomie génèrent une population de plusieurs milliers de chercheurs et des dizaines d'équipes de recherche de haut niveau. Les domaines technologiques les plus développés sont la biotechnologie, l'automation et les nouveaux matériaux.

En termes de résultats, les chiffres sont particulièrement éloquents : le taux de participation de la Wallonie (par habitant) aux grands programmes de R&D européens tels qu'Esprit, Brite, Euram, Biotechnologie atteint l'indice 152 (Eur=100) pour la période 1980-90 alors qu'il n'est que de 20 pour le Nord-Pas-de-Calais et de 80 pour le Nord-Rhein-Westphalie, deux régions dont le profil économique se rapproche de la Wallonie.

Il est essentiel de noter que le but recherché par cette trajectoire n'est pas au départ la reconversion des entreprises régionales, mais plutôt d'atteindre un bon positionnement du potentiel R&D dans la compétitivité technologique mondiale. Et la concurrence est rude face aux laboratoires de recherche nord-américains, allemands, français ou japonais.

Mis à part des phénomènes technopolitains réels mais limités dans l'espace, notamment à Louvain-la-Neuve et dans une moindre mesure à Liège, on peut estimer que jusqu'ici les retombées immédiates des ces recherches scientifiques et partenariats internationaux sur la modernisation des entreprises existantes sont encore faibles. Néanmoins, ils contribuent à visualiser de l'extérieur une image dynamique de la Région : on constate que les principales universités wallonnes exercent un très net phénomène d'attraction sur les entreprises et laboratoires étrangers. Autre aspect à ne pas négliger, ce rayonnement international joue un rôle de phare auprès de la population jeune qui se voit ainsi encouragée à poursuivre une carrière scientifique ou technique.

On peut espérer que cette vision positive maintienne dans la région les compétences les meilleures et les motivent à prendre des initiatives entrepreneuriales. A terme, l'impact de la trajectoire technopolitaine pour le développement de la région pourrait alors être à la fois important et durable.

Aujourd'hui, on enregistre les prémisses d'un "débordement" plus large de cette trajectoire sur l'économie wallonne. Nous illustrons cet impact régional à travers deux exemples :

  • les succès enregistrés par le parc scientifique de Louvain-la-Neuve, seule véritable technopole en Wallonie;

  • le rôle que joue progressivement l'Université de Liège pour la diversification et le développement de l'économie liégeoise.

La technopole, produit classique de la trajectoire basée sur la création de technologie, n'est pas nécessairement ce site marginalisé à l'écart de la réalité économique et sociale de la région qui l'accueille. Bien au contraire la technopole, pour pouvoir s'exprimer pleinement, cherche à établir un réseau de relations économiques avec son environnement direct afin de bénéficier de la proximité de ses interlocuteurs.

- Le parc scientifique de Louvain-la-Neuve

Spécialisée dans les secteurs chimique, pharmaceutique, informatique et physique, la principale technopole de Wallonie se situe à Louvain-la-Neuve. Depuis sa création, elle y fait preuve de beaucoup de dynamisme : d'une seule entreprise en 1972, on atteint le nombre de sept en 1976 pour arriver à septante-cinq en 1992. Pas moins de soixante-quatre firmes du site ont une activité de R&D dont quarante s'inscrivent nettement dans une perspective de création technologique.Actuellement trois mille personnes travaillent dans le parc scientifique. En moyenne, le chiffre d'affaires généré est de 611 millions de francs par firme.

Au-delà de cet impact direct, le parc d'activité exerce sur le tissu productif régional une influence indéniablement positive : d'une part via l'attraction sur le site de filiales de firmes multinationales (avec toutes les retombées que cela implique en termes de consommation et d'investissement), d'autre part via les relations commerciales des firmes implantées avec le tissu productif régional : 39% des fournisseurs des firmes du site technopolitain sont implantés en Wallonie, ce pourcentage montant à 76% en ce qui concerne la consommation de services rendus aux entreprises.

Sur le plan de la coopération inter-firmes, la technopole de Louvain-La-Neuve développe son intégration avec le tissu productif régional puisque 36 % des collaborateurs des firmes néolouvalistes sont wallons.

Sur le plan de la commercialisation, le couple "université / entreprises" donne à la trajectoire de création technologique des résultats probants et prometteurs.

  • La commercialisation de la production technologique néo-louvaniste se fait à concurrence de 21% dans le tissu productif régional, 19% dans le reste de la Belgique et 60 % à l'exportation.

  • Ainsi, à titre d'exemple, la firme Ion Beam Applications (IBA) qui fabrique à Louvain-la-Neuve et vends aux Etats-Unis ses accélérateurs de particules pour le traitement du cancer. En 1993, grâce à la rapidité de l'exécution d'une commande, cette firme wallonne recevait de son client une sur-prime d'un million de dollars (ATHENA n 95 / 1993).

- L'Université de Liège comme acteur de développement

Dans le domaine technologique, l'Université de Liège a historiquement développé quatre axes de compétences : la biotechnologie, le spatial, la mécanique et le médical. Ces pôles font, dès à présent, l'objet de toute une stratégie d'attraction et de rayonnement international, visant à rechercher des alliances axées sur la complémentarité. Il s'agit, d'une part, d'attirer des entreprises de très haut niveau et des chercheurs de renommée internationale en vue de la dynamisation de la technopole et, d'autre part, d'établir des relations étroites entre les entreprises technopolitaines et les services universitaires.

Par sa cellule d'interface recherche / entreprises, l'université a l'ambition de jouer un rôle pour le développement de l'économie régionale. L'objectif est d'implanter dans son environnement un maximum d'entreprises ou de projets issus de la recherche universitaire. Par le repérage des opportunités d'industrialisation des résultats des recherches d'abord, par la mise à disposition des chercheurs-créateurs d'entreprise d'une série de compétences juridiques et économiques ainsi que des outils financiers utiles à l'élaboration d'un plan d'affaires. L'université peut même aller plus loin en octroyant des locaux aux jeunes entreprises ou en participant à leur capital.

Depuis 1980, l'Université de Liège a ainsi donné naissance à vingt-cinq sociétés, étant partenaire à part entière pout quatorze d'entre elles. Annuellement, ces entreprises génèrent un chiffre d'affaires moyen de 47,9 millions de francs. Elles ont, en outre, permis la création de 244 emplois en région liégeoise.

 

La trajectoire s'appuyant sur les capacités endogènes du milieu local

1. Définition

L'optique de développement adoptée ici est de s'appuyer sur une tradition entepreneuriale fortement structurée sur des réseaux communs de services. Sans être orientées vers la production de haute technologie, les régions suivant cette trajectoire tirent leur prospérité des productions à haute valeur ajoutée issues de l'incorporation de technologies existantes.

Le marché constitue le point de départ de l'investisseur, PME le plus souvent, qui cherche à satisfaire une demande précise, voire "sur mesure". Elle a acquis les réflexes de survie face aux mutations que lui impose le marché.

 

2. Contraintes

Les contraintes de cette trajectoire sont liées :

  • à la réalité de la tradition entrepreneuriale au sein du tissu socio-économique local;

  • à l'ouverture de ce tissu productif aux marchés autres que domestiques, le Grand Marché intérieur pour l'essentiel;

  • à l'insertion des PME dans des réseaux leur donnant accès aux marchés, aux technologies ainsi qu'à l'information qui y est liée.

 

3. L'action des pouvoirs publics

Il est bien sûr inutile de créer la dynamique endogène "de toutes pièces". Cette trajectoire demande plutôt aux pouvoirs publics une action qui relève de l'animation économique : la mobilisation des acteurs des sphères économique, éducative ou de la recherche est dans ce cas un impératif. Les opérateurs publics ou semi-publics constituent ainsi les points d'appui d'une politique dont les axes pourraient être les suivants (Degand et Vandoren 1990) :

  • afin que les efforts d'innovation individuelle de produits de qualité puissent se valoriser au-delà d'un marché local, encourager l'élaboration de structures communes de commercialisation regroupant sous une même enseigne les initiatives des entreprises d'un même secteur, voire d'une même zone;

  • pour accroître la capacité des PME en matière de mise au point de produits et de procédés nouveaux, coordonner les efforts du potentiel R&D régional et ses contacts avec la sphère productive;

  • encourager l'association d'entreprises en vue de créer des groupes plus résistants à la concurrence.

 

4. En Wallonie

Des trois trajectoires wallonnes (rupture / filiation, création technologique et développement endogène), c'est pour la dernière que le tissu productif régional est le moins bien doté au départ. La tradition entrepreneuriale, qui en constitue la pierre d'angle, est nettement moins vive en Wallonie qu'en Flandre, la région de Courtrai pour en citer l'exemple le plus frappant.

Le secteur wallon de l'agro-alimentaire est celui pour lequel la trajectoire endogène se manifeste le plus nettement. L'agro-alimentaire est un secteur dont les perspectives de croissance moyenne subsistent (Gazon 1990). La Wallonie, de par les richesses de ses ressources naturelles et le savoir-faire de sa main d'oeuvre, est en mesure de développer son industrie agro-alimentaire. Beaucoup d'entreprises florissantes montrent la voie en misant sur la qualité et la spécialité de leur production. Elles innovent et réalisent ainsi un up- grading de marque qui accroît la valeur ajoutée du produit.

Cette trajectoire constitue une voie d'avenir prometteuse pour les zones rurales et semi-rurales, le plus souvent pauvres en Région wallonne. Dans la "botte du Hainaut", le succès rencontré par la production des bières spéciales "Chimay" -initiative purement locale- est éloquent : avec un million deux cent mille casiers vendus annuellement, soit l'équivalent de 120.000 hectolitres de boisson, la SA "Bières de Chimay" réalise un chiffre d'affaires de quelque 750 millions de francs. Les Etats-Unis, le Canada, l'Europe et le Japon absorbant environ un quart de cette production. L'activité de l'entreprise "Bières de Chimay" s'est étendue à l'offre d'autres produits spécifiques : les fromages spéciaux fabriqués (au départ de la production laitière de la région) et depuis 1991 les salaisons. Des laboratoires internes se sont vu confier le contrôle de la qualité, la recherche et la mise au point de produits nouveaux (Reperes n 59, mai 1993). Dans l'ensemble de ces activités, la préoccupation de garder un produit de qualité donne à l'entreprise un gage de pérénnité pour son créneau et lui garantit une haute valeur ajoutée.

Cet exemple illustre la pertinence que peut constituer la trajectoire endogène pour les zones rurales de Wallonie :

  • exploitation des richesses naturelles existantes;

  • produits à haute valeur ajoutée commercialisés tant sur le marché domestique qu'à l'étranger, d'où création de richesses à disposition des investisseurs locaux pour une diversification du tissu productif;

  • création d'un savoir-faire local constituant progressivement un avantage comparatif de la zone;

  • création d'un véritable réseau dont le maillage garantit une protection contre les mutations des marchés.

La Région wallonne a très tôt compris l'importance du développement rural pour maintenir des activités économiques dans ses zones à dominante agricole. C'est sous l'impulsion de la Fondation rurale de Wallonie crée à la fin des années septante que la Région lance des opérations pilotes de rénovation rurale. Les actions de la Fondation rurale de Wallonie et surtout sa réflexion sur le développement rural global servent à la base des travaux importants que l'OCDE réalisera sur le thème du développement rural durant les années quatre-vingts.

C'est donc très naturellement que la Région wallonne lancera au cours des années nonante des programmes de développement rural intégré dans le cadre des actions communautaires (zones d'objectif 5b) qui articuleront les interventions des FEOGA (Fonds européen d'Orientation et de Garantie agricole), FEDER (Fonds européen de Développement régional) et FSE (Fonds social européen).

 

 

III. La Wallonie, Région ouverte sur le monde

La vocation wallonne à l'ouverture

C'est la première révolution industrielle qui est à l'origine de l'ouverture de la Wallonie sur le monde. Concentrée dans des secteurs lourds et l'entreprise de grande dimension, l'industrie wallonne devient naturellement exportatrice dès les XVIIIe et XIXe siècles. Vers la France tout d'abord, vers les Pays-Bas, la Prusse, l'Afrique et les Indes orientales ensuite. A cette époque, la santé de l'économie régionale était d'ailleurs très sensible aux turbulences politiques et militaires qui traversaient l'Europe et son propre pays : révolution française, disparition de l'Empire napoléonien, occupation hollandaise, indépendance de la Belgique,...

Les hommes d'affaires wallons voient grand et loin. Ils ouvrent à la région les marchés les plus lointains. Comme Warocqué pour les charbonnages ou, pour les moyens de transport, Empain, qui construit le métro de Paris, Jadot qui rivalise avec lui en Egypte et opére également au Zaïre et en Chine, Nagelmaeckers, qui fonde la Compagnie internationale des Wagons- Lits.

Dans le contexte actuel de mondialisation, cette vocation d'ouverture est bien évidemment toujours présente. Le taux d'exportation des produits industriels wallons s'élève à 67%, avec une prédominance pour les marchés européens, les pays limitrophes en particulier (Allemagne, France et Pays-Bas).

 

Le positionnement de la Wallonie sur le marché intérieur communautaire

L'achèvement du Grand Marché intérieur communautaire est le défi majeur qui se présente à l'économie wallonne depuis une petite décénnie. Le Grand Marché est précisément l'outil que se donnent les Européens pour affronter le nouveau cadre économique mondial : mondialisation des échanges et des savoirs, avènement des facteurs immatériels, prédominance des rapports entre sciences, technologies et marchés.

Après avoir réalisé la restructuration de ses industries traditionnelles, la Wallonie doit donc faire face à un autre enjeu de taille : réussir un bon positionnement au sein du Grand Marché.

Certes, la Wallonie cumule encore certains handicaps structurels face à d'autres régions européennes : d'une part une concentration de l'activité en amont de filières traditionnelles où la demande ne progresse plus guère et où une concurrence accrue se fait sentir, des pays de l'est notamment; d'autre part, dans les activités plus porteuses, des entreprises de taille trop moyenne que pour jouer un rôle de leadership dans le concert européen.

Mais la région possède également une série d'atouts sur lesquels elle se doit de jouer pour atteindre un rang digne de son passé de région à la pointe de l'innovation technique et de l'industrie européenne. A commencer par son potentiel humain qui est de taille à exploiter - de la phase de recherche fondamentale à celle de la réalisation industrielle - le niveau d'excellence acquis dans une série de domaines technologiques comme la biochimie, la micro-biologie, la para-chimie et les nouveaux matériaux.

Pour cela, les pouvoirs publics doivent plus que jamais investir toute leur attention et leur énergie dans deux segments des politiques publiques : le soutien au potentiel de recherche en sciences et technologies ainsi que la formation, celle des jeunes générations et celle -continuée- des ses actifs.

Pour cela, les entrepreneurs doivent réaliser une véritable mutation culturelle et s'inscrire dans des réseaux dynamiques de coopération industrielle. Renoncer à innover et à coopérer, c'est prendre le risque de voir dissoudre, voire s'exporter l'extraordinaire potentiel de ressources humaines de la région.

La politique extérieure de la Région wallonne

La mobilité des personnes, des biens, des capitaux, de la connaissance, de l'information ou des technologies rendent indispensable la constitution d'alliances stratégiques objectives entre régions. La région se trouvant en dehors des accords internationaux de partenariats et de coopérations est condamnée à rester en marge, son économie, sa culture et sa population comprises. A ce titre, les coopérations institutionnelles sont devenues tout aussi centrales que les coopérations économiques entre firmes.

Nous sommes au choeur de l'Europe des régions.

Fidèles à la vocation internationale de la Wallonie, les autorités régionales n'ont cessé de développer, depuis leur création, une politique extérieure extrèmement active. A raison, il faut le souligner.

Quatre axes de cette politique peuvent être dégagés :

  • une priorité donnée à la coopération interrégionale, avec la conclusion d'accords institutionnels entre pouvoirs régionaux;

  • l'installation d'agents économiques et techniques auprès des ambassades;

  • une recherche d'accords de partenariats technologiques;

  • un support donné aux initiatives privées pour la conclusion de partenariats industriels.

Cette ouverture se concrétise en particulier par les accords passés dans deux domaines : la coopération transrégionale et transfrontalière. Illustrons cette politique par quelques exemples significatifs.

 

1. La coopération transrégionale

- Il a été rappellé plus haut quels espoirs représentent les nouveaux matériaux pour la reconversion wallonne, les nouvelles céramiques entre autres. Euroceram est précisément un réseau de coopération interrégionale dans le domaine des céramiques. La Région wallonne a ici joué un rôle-pilote puisque c'est elle qui a fondé le réseau. Très vite d'autres régions de l'Union européenne s'y sont intégrées : le Limousin et le Nord-Pas-de-Calais (F), la Communauté de Valence (E), l'ensemble des régions irlandaises et le Centro (I).

La vocation du réseau Euroceram est de permettre l'échange d'informations, de donner aux industriels et centres de recherche un outil de travail et de développement technologique et de valoriser le potentiel des régions impliquées. Les échanges du savoir et du savoir-faire sont facilités à travers :

  • la mise en place d'une banque de données (Dataceram);

  • l'organisation de visites périodiques de régions, plus précisément des installations de leurs entreprises de céramique de pointe;

  • l'élaboration et la diffusion d'une Newsletter à l'intention des membres;

  • la guidance des régions les moins favorisées par le transfert de savoir- faire et d'expériences des régions communautaires les plus avancées.

- A côté des réseaux transrégionaux à vocation bien particulière (sectorielle dans le cas d'Euroceram), la Région s'est inscrite dans des accords de coopération bilatérale avec trois régions européennes de haut rang économique, scientifique et politique : la région espagnole de Catalogne (Ca), le Land allemand de Nord-Rhein-Westphalie (NRW) et la région française de Midi-Pyrénées (MP).

En fonction des intérêts communs des régions partenaires, la coopération s'est développée à travers des actions relatives à :

  • la politique des transports (NRW);

  • la protection de l'environnement (Ca, NRW);

  • la recherche appliquée (MP);

  • l'organisation de synergies entre universités, centres de recherche et industries (Ca, MP);

  • etc...

C'est ainsi que l'accord passé entre la Région wallonne et la région Midi-Pyrénées a permis la mise sur pied d'une coopération scientifique intense entre les universités wallonnes (Liège, Namur et Louvain-la-Neuve) et les centres de recherche toulousins dans des domaines aussi variés que la minéralogie , la sécrétion des protéines ou les traitements et l'adhésion des surfaces. Par cette coopération la Wallonie se donne les moyens de garder son niveau d'excellence dans la recherche pré-compétitive.

2. La coopération transfrontalière

Les régions frontalières doivent elles aussi faire face au défi que représente le Marché unique en développant leurs avantages comparatifs. Mais elles doivent en plus devenir des régions au sens plein du terme. Il s'agit pour elles de faire jouer la dynamique territoriale en privilégiant les projets communs.

- Le Pôle européen de Développement (PED) est la première coopération transfrontalière d'envergure initiée par la Région wallonne. Elle concerne le Sud- Luxembourg belge (zone d'Athus), le Grand-Duché (Rodange) et la Lorraine française (bassin de Longwy). Son objectif est de donner une réponse commune à des situations de reconversion rendues nécessaires suite à le crise sidérurgique vécue de manière similaire dans cet espace des "Trois Frontières".

A côté d'un important volet d'aide à l'investissement, la dynamique du PED implique une série d'autres axes d'actions communes :

  • l'assainissement des sites industriels en friche pour améliorer le cadre de vie;

  • l'amélioration des connections routières et ferrroviaires;

  • la création des services communs rendus aux entreprises : bureau d'accueil, services de conseils, télécommunications;

  • la mise en place de formations communes répondant aux besoins exprimés par les entreprises.

- Une autre coopération transfrontalière impliquant la Région wallonne, le programme Pacte, mérite d'être mentionnée. Le programme de coopération repose sur une communauté objective d'intérêts de la Province de Hainaut d'une part et de la région Nord-Pas-de-Calais d'autre part. Contrairement au PED, il s'agit ici de baser le développement régional sur le potentiel local de développement de part et d'autre de la frontière. Chaque projet doit être porté par un acteur hennuyer et un acteur du Nord- Pas-de-Calais, qu'il s'agisse de PME, d'organismes de formation ou de centres de recherche.

La coopération se matérialise ainsi dans des projets d'innovation technologique, de recherche, de formation, d'infrastructures ou culturels.

- Pour être complet, les coopérations suivantes doivent être mentionnées : Euroregio, coopération transfrontalière en province de Liège avec l'Allemagne, les Pays-Bas et la Flandre; Champagnes-Ardennes, coopération transfrontalière en provinces de Luxembourg et de Namur avec la France.

 

Conclusion

Au total, on peut estimer à plus de cinquante le nombre de régions européennes avec lesquelles la Région wallonne coopère sur les plans économiques, scientifiques, de la formation ou du tourisme. Que ce soit au niveau de la coopération transrégionale ou transfrontalière, la Région joue même un rôle de pionnière.

Au choeur de l'Europe des régions, la Wallonie reste de ce fait fidèle à sa vocation historique de région ouverte sur le monde. Cette attitude -plus que jamais- est un des principaux gages de son développement et de sa prospérité.

Orientation bibliographique

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Principales références statistiques

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Bulletins mensuels statistiques de l'ONEM, Bruxelles: statistiques du chômage en Belgique.
Bulletins de statistiques régionales de l'Institut National de Statistiques, Bruxelles : statistiques socio-économiques pour les régions belges.
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"La recherche dans les entreprises", SPPS, Bruxelles : statistiques de la recherche de Belgique.

 

Michel Quévit, Vincent Lepage, La Wallonie, une région économique en mutation, dans Wallonie. Atouts et références d'une Région, (sous la direction de Freddy Joris), Gouvernement wallon, Namur, 1995.


 

 

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