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Loisirs - Arts - Lettres

Tourisme et patrimoine en Wallonie - (1995)
Première partie - Deuxième partie - Troisième partie

Jean-Pierre Lambot
Commissaire général au Tourisme
Vice-Président de l'Office de Promotion du Tourisme

I. La découverte du Patrimoine

Le rôle du tourisme

Un parallèle pourrait être établi entre le développement du tourisme et la prise de conscience de la valeur du patrimoine. La découverte du pays fut l'occasion de la découverte du patrimoine. Il y eut là une réelle interaction. Tantôt, tel site ou monument suscitait l'organisation de voyages ou d'excursions dont il était le but; tantôt, la visite répétée de tel autre débouchait sur son embellissement et son exploitation touristique. Aujourd'hui, le phénomène a pris une ampleur telle qu'il est devenu un secteur à part entière des activités touristiques - on parlera par exemple de tourisme culturel ou de tourisme de villes d'art -, et que l'entretien et la conservation de nombreux sites et monuments dépendent pour une bonne part du paiement des droits d'entrée ainsi que des dépenses effectuées par les visiteurs.

C'est principalement au cours du siècle passé et au début de celui-ci que le pays et le patrimoine wallons ont été révélés et célébrés par des érudits locaux et surtout par des voyageurs, avides de découvertes et qui ne craignaient pas les risques et les mécomptes de ce qui passait encore parfois pour de véritables expéditions. En effet, pour pérégriner dans des lieux qui n'étaient même pas isolés, ces audacieux voyageurs devaient plus souvent circuler à pied ou recourir aux moyens de transports les plus frustes, qu'emprunter les trains, tramways à vapeur ou autres malles-poste, dont les réseaux se mettaient à peine en place. Les conditions d'hébergement étaient du même ordre : sauf lorsqu'ils pouvaient séjourner dans des stations touristiques - comme la cité thermale de Spa -, ces premiers voyageurs ne connaissaient au mieux que les mauvaises auberges.

Ces pionniers du tourisme wallon étaient souvent des hommes curieux et cultivés. Ils revinrent enthousiasmés de leurs voyages et excursions, et eurent alors à coeur de communiquer leurs impressions et de décrire les localités ainsi que les paysages qu'ils avaient traversés. C'est ainsi qu'on assista à une floraison de guides ou de récits de voyages, qui donnèrent le goût à d'autres personnes - qui en acquéraient les moyens, notamment du fait du développement des voies et modes de communications - d'excursionner à leur tour dans les villes et campagnes wallonnes. Alors commença l'ère des déplacements individuels ou en groupe; en train ou en tram, en voiture ou en autocar, on alla visiter Tournai, Mons, Namur, Liège, Dinant, - ou remonter la vallée de la Meuse, - ou s'enfoncer dans les forêts de l'Ardenne, pour déboucher tantôt à La Roche, tantôt à Bouillon.

Dans les principales villes ainsi que dans les centres de villégiature naquirent, à la même époque, des syndicats d'initiative, des sociétés d'embellissement, des associations de protection des sites; quelques organisations - dont le bien connu Touring Club - acquirent même une dimension nationale. Tous ces groupements manifestèrent le même souci de faire connaître et de valoriser le patrimoine régional. Beaucoup d'entre eux furent encore à l'origine de l'étude des monuments - ici un château ou un palais, là une église ou un musée - ainsi que de publications qui pouvaient être d'ordre scientifique ou de simples guides à l'usage des visiteurs.

Bien entendu, ce mouvement fut d'abord principalement urbain, puisque c'est dans les villes qu'on trouvait le plus de monuments. C'est là aussi qu'existaient les établissements d'enseignement, les académies et écoles d'art, les services muséologiques et les associations culturelles, qui pouvaient - par leurs travaux et leurs recherches - contribuer à la connaissance la plus juste et à la mise en valeur la plus adéquate du patrimoine local. En outre, les équipements d'hébergement et les services y étaient plus nombreux et de meilleure qualité. Aussi y naquit facilement le concept de tourisme de villes d'art. Aujourd'hui encore, les trois villes d'art les plus connues de Wallonie sont Tournai, Liège et Namur.

A notre époque, le tourisme de villes d'art est indissociable du tourisme dit culturel. Celui-ci a trait aux déplacements qui sont motivés par la connaissance intellectuelle des villes et des terroirs, par les expositions d'art et les diverses manifestations culturelles, bref par la vie de l'esprit dans son acception la plus large. Il va de soi que la découverte du patrimoine occupe une place importante dans le tourisme culturel. Dès lors qu'il s'agit de déplacements d'une journée complète ou de plusieurs jours, le patrimoine constitue d'ailleurs souvent l'élément attractif qui motive le voyageur s'adonnant au tourisme culturel.

La défense du patrimoine

Les érudits locaux et les premiers voyageurs - quand ils faisaient connaître les paysages, les monuments et les sites - n'avaient pas pour seule ambition d'assurer le développement touristique des lieux qu'ils étudiaient ou qu'ils visitaient. La passion du terroir les amena rapidement à se préoccuper de la sauvegarde du patrimoine bâti comme naturel. Il est vrai que celui-ci pouvait passer pour fort menacé, à une époque où l'industrialisation et l'urbanisation commençaient à modifier en profondeur l'aspect des villes comme les paysages de la campagne. Et ceux-là mêmes qui étaient les premiers promoteurs du tourisme eurent d'emblée conscience des possibles effets néfastes du tourisme de masse et des risques de banalisation des paysages.

Une Commission royale des Monuments existait déjà depuis 1835, et la technique du classement était connue dès la fin du XIXe siècle. La Belgique pouvait d'ailleurs être considérée comme un pays pionnier en matière de patrimoine. Les édifices classés, qui étaient susceptibles de bénéficier d'interventions financières de l'Etat, devinrent plus que jamais des buts d'excursions. Leur rareté accrut leur prestige et leur intérêt. En raison de sa reconnaissance par la Commission royale, l'immeuble classé - dont la légitimité patrimoniale était ainsi confortée - voyait renforcer sa fonction de curiosité touristique.

Juste avant la Première Guerre mondiale, deux lois vinrent inaugurer l'arsenal juridique qui, au cours du siècle, allait se développer dans le domaine du patrimoine. En 1911, fut votée la loi sur la conservation de la beauté des paysages (mais en fait elle ne visait qu'à la remise en état des lieux après l'exploitation de mines et de carrières), et en 1914, fut adoptée la loi pour la préservation du champ de bataille de Waterloo (encore une fois, intérêt historique et intérêt touristique se confondaient). Quelque vingt ans plus tard, en 1935, parut au Moniteur belge la loi sur la conservation des monuments et des sites, qui constituerait pendant cinquante ans la principale réglementation dans le domaine de la protection du patrimoine.

La Commission royale, elle, s'était muée en une Commission royale des Monuments et des Sites. Les sites constituaient les parents pauvres de la politique de sauvegarde du patrimoine. Cela ne manquait pas d'inquiéter tous ceux qui étaient attachés à la conservation de la nature et des paysages. Déjà, dès le début du siècle, d'aucuns souhaitaient que d'importantes portions du territoire national puissent acquérir le statut de parcs naturels. Des projets furent imaginés - par exemple - pour la Semois ardennaise, la Lesse condruzienne, l'Amblève et déjà les Hautes Fagnes. Mais tout cela demeura des voeux pieux. Aussi des associations privées prirent le relais, pour pallier l'inaction des pouvoirs publics. Tel fut le cas d'Ardenne et Gaume, qui se trouva rapidement, au sud du sillon wallon, à l'origine de plusieurs réserves et "parcs nationaux".

Dans le dernier tiers de ce siècle, l'extension souvent anarchique de l'urbanisation, l'ouverture de grands chantiers publics comme la construction des autoroutes et des pénétrantes urbaines, et la transformation des villes notamment par suite d'importants projets immobiliers, suscitèrent - en Wallonie comme à Bruxelles ou en Flandre - la création de comités de quartier et d'associations de défense de l'environnement. De la même manière, en milieu rural, des oppositions se manifestèrent à l'encontre de projets - jugés démesurés - de promoteurs touristiques ainsi qu'à l'encontre de l'envahissement par le tourisme de masse. Maintenant, tourisme et patrimoine ne faisaient plus toujours bon ménage. L'expulsion de terrains de camping-caravaning non autorisés, dans le célèbre méandre de la Semois à Frahan, fut probablement l'illustration la plus médiatique de ces conflits.

Le droit suivant les faits, la législation continuait à s'enrichir, de manière à apporter les réponses les plus judicieuses aux questions posées tant par la conservation du patrimoine bâti que par la défense de l'environnement naturel et paysager. Depuis l'après-guerre, une administration et une politique de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire avaient été mises en place. En 1962 était adoptée la loi organique de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, laquelle - avec son importante réglementation complémentaire - serait transformée, en 1985, en un Code wallon de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Pour ce qui est du patrimoine stricto sensu, la loi de 1931 sur la conservation des monuments et des sites était abrogée, d'abord au profit d'un décret de 1987 relatif à la protection du patrimoine culturel immobilier, puis d'un décret de 1991 relatif aux monuments, aux sites et aux fouilles. Ce décret, qui constitue la réglementation en vigueur, a été intégré au Code dit wallon, dont l'appellation officielle est dorénavant Code wallon de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et du patrimoine.

L'évolution des idées

Les conceptions en matière de patrimoine ont évolué avec le temps. A juste titre, d'aucuns ont pu considérer que la vision initiale était élitiste. Seuls les églises et les châteaux paraissaient dignes d'être protégés. En outre, la sauvegarde des paysages et la conservation des sites semblaient passer pour secondaires, au regard des monuments, quasi exclusivement pris en considération. Mais cette attitude est compréhensible : elle correspondait aux analyses et aux préoccupations de l'époque. D'une part, seule était prise en compte la valeur intrinsèque de l'édifice ou du monument, sans guère de référence à son environnement; d'autre part, l'intérêt architectural et artistique constituait souvent l'élément discriminant du classement.

Face à cette conception restrictive du patrimoine, s'est développée - tout particulièrement durant les trois dernières décennies - une autre approche, plus large, confortée et légitimée par les travaux et conclusions de conférences internationales. Dans cette perspective, d'autres édifices - notamment ceux qui ont participé à la vie économique et sociale de la collectivité - méritent d'être protégés, non seulement parce qu'ils auraient la valeur d'éléments d'accompagnement de monuments plus remarquables, mais surtout pour eux-mêmes, en tant que témoignages de l'ordinaire et du quotidien, ou comme souvenirs de temps révolus, ou encore comme symboles d'identité. Dans cette vision plus généreuse, et pour les mêmes raisons, les paysages, les sites et les espaces publics retrouvent également toute leur importance.

Dans cette conception nouvelle du patrimoine, l'archéologie industrielle et l'architecture rurale traditionnelle, l'architecture bourgeoise et le logement populaire ont trouvé leur juste place. Oserait-on affirmer que, ce faisant, les populations ouvrières et rurales de Wallonie ont été réconciliées avec le patrimoine ? Pourquoi pas ? Les Wallons peuvent maintenant jeter un autre regard, fier et valorisant, sur d'anciennes usines, sur le squelette de charbonnages à l'arrêt, sur des corons ou sur de vieilles fermes. Le monde du travail peut lui-aussi revendiquer des racines, même si elles remontent moins loin dans le temps et si elles participent à moins de monumentalité. Pour une large part, le patrimoine wallon est populaire.

On l'a vu plus haut : autrefois, le monument était protégé pour lui-même, sans que l'on se souciât trop de la conservation de l'environnement dans lequel il était pourtant inséré. Ici encore, les choses ont totalement changé, surtout depuis l'adoption de la Charte de Venise, la Déclaration d'Amsterdam et le déroulement de l'Année européenne du Patrimoine architectural (1975). Dès lors, on s'est mis à parler de conservation intégrée et l'on s'est soucié de la réutilisation, à des fins sociales ou culturelles, voire économiques et commerciales, des immeubles protégés et restaurés. L'évolution des idées a été telle que la politique du patrimoine est devenue indissociable de celles de l'urbanisme et de la rénovation urbaine.

Concomitamment à l'extension de la notion de patrimoine, la Région wallonne a eu le souci d'élargir l'audience et de stimuler l'intérêt de couches plus larges de la population. Cela s'est traduit dans différentes initiatives, qui se sont mêmes situées au niveau des structures. C'est ainsi que la composition et le mode de fonctionnement de ce qui est devenu la Commission royale des monuments, sites et fouilles de la Région wallonne, ont été revus de manière à l'ouvrir à des sensibilités et des formations variées ainsi que dans le sens d'une réelle décentralisation. Par ailleurs, pour vulgariser la matière, de nombreuses actions didactiques, médiatiques, participatives, ont été entreprises ces dernières années. Pour en citer deux parmi les plus connues, on retiendra les campagnes menées en faveur de la sauvegarde et la mise en valeur du petit patrimoine populaire wallon, ainsi que les importantes organisations annuelles des Journées du Patrimoine.

La connaissance et la conservation du patrimoine wallon contribuent à forger et à conforter l'identité régionale. On le sait bien : un peuple sans mémoire n'a pas d'avenir. Assez paradoxalement donc, la sauvegarde du passé est garante du futur de la Wallonie. Au moment où celle-ci s'affirme et se constitue, la politique du patrimoine est un gage de la volonté régionale d'insérer les Wallons dans une perspective historique. Les autorités publiques ont d'ailleurs prêché d'exemple ces dernières années, en accroissant considérablement les moyens financiers dévolus tant à la conservation du patrimoine bâti qu'à celle de l'environnement naturel.

II. Le Patrimoine paysager

L'Ardenne

En Wallonie, la diversité des paysages contraste sûrement avec l'étroitesse du territoire. Certes, on ne trouvera pas ici les paysages extrêmes; on ne rencontre ni mer ni montagne, ni désert ni forêt vierge. Par contre, plaines, plateaux, vallées encaissées et hautes landes battues par les vents, se succèdent à un rythme effréné. De même, dans une rare densité d'occupation de l'espace, les villettes quadrillent les campagnes, tandis que les solitudes forestières se découvrent à quelques dizaines de kilomètres d'une conurbation de plus de deux millions d'habitants. Pour beaucoup de gens, la Wallonie se ramène à deux types de paysage : au centre, le long sillon industriel et urbain; au sud et à l'est, le relief ardennais. Ils n'ont pas tout à fait tort, ce sont bien les deux paysages dominants.

Pour le touriste qui vient du nord, l'Ardenne commence dès qu'il a dépassé Namur ou Liège et qu'il a traversé la Meuse. Mais cette vision touristique ne correspond pas à la réalité de la géographie. Certes, l'accentuation du relief et la multiplication des espaces boisés peuvent donner le change. Il n'empêche que l'Ardenne stricto sensu - dont le territoire constitue néanmoins le tiers de la Wallonie - ne s'étend pas à l'ensemble des espaces situés au sud de la Sambre et de la Meuse. On y trouve aussi d'autres zones agro-géographiques, dont la superficie peut être également importante; ce sont le Condroz, la Fagne et la Famenne, le Pays de Herve et la Lorraine belge.

Si le schiste et la forêt, de même que les rigueurs du climat, caractérisent l'Ardenne à coup sûr, celle-ci présente des aspects moins homogènes que ce que l'on pourrait penser de prime abord. Bien sûr, les activités touristiques se sont surtout développées dans les vallées encaissées où coulent des rivières aux cours souvent sinueux. Mais il y a aussi les hauts plateaux, d'où la forêt peut être absente, pour laisser place à des cultures. Ici, l'activité agricole tient principalement dans l'élevage, au point que certains ont osé affirmer que ce sont les prairies, et non pas les forêts, qui caractériseraient l'Ardenne. Il n'en reste pas moins que "l'Ardenne est toute en sa forêt", qu'elle soit taillis ou futaie, feuillue ou résineuse.

Si l'Ardenne est schisteuse, le Condroz est calcareux; traditionnellement, les murs des habitations et des fermes que l'on construisait dans l'une et l'autre régions, étaient donc en pierres du pays, d'apparence plus claire dans le Condroz et plus sombre en Ardenne. Quelqu'un a dit que l'Ardenne, c'est le romantisme allemand, et le Condroz, le romantisme français. Il y a du vrai dans cette observation. Même si le relief condruzien est tourmenté - avec cette régularité exceptionnelle, où des lignes de vallées succèdent en parallèle à des lignes de collines, au point que l'on songe à de vastes "montagnes russes" -, on trouve ici plus de douceur et souvent plus de calme dans les horizons. Par ailleurs, les grandes forêts ont fait place à des bois plus petits, qui se mêlent sans cesse aux cultures. Le paysage n'est plus sylvestre, il est campagnard.

Entre l'Ardenne et le Condroz, qu'elles séparent presque totalement l'une de l'autre, la Fagne et la Famenne sont situées à une moindre altitude et ont un relief moins tourmenté. Dans la construction, la brique est ici largement dominante; la couleur rouge l'emporte sur les teints plus gris de la pierre. Les sols sont ici ambigus : tantôt, ils sont si humides qu'il faut procéder à leur irrigation; tantôt, ils sont si secs que l'herbe y roussit au moindre été un peu chaud. Qu'il vienne d'Ardenne ou du Condroz, l'automobiliste a vraiment l'impression que la route ou l'autoroute sur laquelle il circule, plonge dans la Fagne et, surtout, dans la Famenne. Cette région est une gigantesque dépression; les amples vues que l'on peut avoir sur elle, sont cactéristiques du paysage. Ici plus que partout ailleurs, le paysage se confond avec le terroir.

Si l'Ardenne est toute en sa forêt, le pays de Herve, lui, est tout en son bocage. Du moins était- ce vrai autrefois. Les haies, les arbres fruitiers et isolés, les vergers conféraient à cette contrée - blottie entre la Vesdre, la Meuse, les frontières néerlandaise et allemande - des traits bien particuliers. Ces paysages ont parfois changé : le bocage a été malmené par la modernisation de l'agriculture et par l'urbanisation au départ de Liège et de Verviers. Une autre image caractéristique du Pays de Herve tenait, dans sa partie la plus occidentale, à la présence de charbonnages qui, avec leurs terrils et leurs châssis à molette, émergeaient au-dessus des haies, des arbres et des vergers.

A l'opposé du Pays de Herve, à l'extrême sud de la Wallonie, on pénètre déjà dans la vaste région de Lorraine. Cette province française déborde quelque peu sur le territoire belge, d'où ce nom de Lorraine belge. Coincée entre les frontières française et luxembourgeoise, d'un côté, et l'Ardenne, de l'autre, c'est une terre beaucoup plus douce et lumineuse que cette dernière. Le climat aussi est différent; l'été passe pour y avoir quelquefois des airs méridionaux. Aussi, d'aucuns - qui, quoiqu'au sud, ne perdent pas le nord touristique - n'ont pas craint de parler de "petite Provence". Pourquoi pas, surtout lorsque les maisons - en certain village - ont des murs en pierres jaunâtres et des toits en tuiles romaines ? Pourtant, si quelques lieux du pays virtonnais peuvent parfois, à la bonne saison, prendre une apparence de Midi, l'hiver arlonnais peut aussi être sibérien. Terre de contrastes (plus qu'il n'y paraîtrait), la Lorraine belge n'est pas homogène : à l'est, on trouve le Pays d'Arlon ou Arelerland, où le dialecte est germanique et l'architecture est thérésienne; à l'ouest, c'est la Gaume, avec la Semois au nord, la forêt au centre, le pays de Virton au sud.

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Jean-Pierre Lambot, Tourisme et patrimoine en Wallonie, dans Wallonie. Atouts et références d'une Région (sous la direction de Freddy Joris), Gouvernement wallon, Namur, 1995.


 

 

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